Tel qu'attendu, le Conseil de sécurité a prolongé, mercredi, le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) de six mois jusqu'au 31 avril 2019, réaffirmant son engagement à aider les partis au conflit à parvenir à une solution qui pourvoit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Par 12 voix pour et trois abstentions (la Bolivie, la Russie et l'Ethiopie), l'instance suprême des Nations unies a adopté la résolution prorogeant le mandat de cette mission onusienne de six mois, un vote qui fait suite à deux jours de tractations intenses sur le texte de la résolution présenté par les Etats-Unis. Alors que le secrétaire général de l'ONU a demandé une prolongation d'une année, l'administration américaine a poussé pour obtenir un renouvellement de six mois afin de maintenir la pression sur les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, pour revenir à la table des négociations. C'est aussi une défaite diplomatique pour le Maroc qui veut entretenir le statu quo. Malgré maintes pressions et manœuvres, la France n'a pas réussi en effet à infléchir la position américaine. Les Etats-Unis, agacés par le blocage du processus de paix, sont convaincus qu'un mandat de six mois était le seul moyen de mettre fin au statu quo au Sahara occidental. Représentant adjoint permanent des Etats-Unis auprès des Nations unies, Jonathan Cohen, a indiqué que les Etats-Unis ne laisseraient pas ce conflit «tomber dans l'oubli». «Les prochains renouvellements ne seront pas automatiques», a-t-il encore prévenu. Par ses déclarations, Jonathan Cohen confirme que son pays est bien décidé à s'impliquer dans le dossier et à y imposer ses vues. L'avantage est que le conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, connaît très bien les subtilités du conflit du Sahara occidental. De son côté, les autorités algériennes ont dit avoir pris acte de la résolution 2440 (2018) du Conseil de sécurité de l'ONU. «L'Algérie prend acte de la résolution 2440 (2018) que le Conseil de sécurité vient d'adopter par laquelle il a, une fois de plus, consacré l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination comme la seule voie à même de mettre un terme définitif au conflit qui oppose depuis plus de quarante ans le peuple du Sahara occidental au royaume du Maroc», indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué assez sobre rendu public jeudi. A cet égard, ajoute la même source, l'Algérie «tient à relever que le Conseil de sécurité appelle de nouveau les deux parties au conflit qu'il a clairement identifiées, à savoir le royaume du Maroc et le Front Polisario, à reprendre les négociations directes sans conditions préalables et de bonne foi, sous les auspices du secrétaire général des Nations unies, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le communiqué du MAE confirme que «l'Algérie – qui a de tout temps apporté, en sa qualité d'Etat voisin, son plein soutien aux efforts du secrétaire général et de son envoyé personnel en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental – a accepté l'invitation de l'envoyé personnel de prendre part, en sa qualité d'Etat voisin, à la table ronde prévue les 5 et 6 décembre prochain à Genève». Les autorités algériennes rappellent à ce propos que l'Algérie demeure «convaincue que seule une négociation directe, franche et loyale entre le royaume du Maroc et le Front Polisario est de nature à conduire à une solution définitive de la question du Sahara occidental, conformément à la légalité internationale, à la doctrine et à la pratique des Nations unies en matière de décolonisation».