Le président du Conseil des ministres italien, Giuseppe Conte, effectue aujourd'hui, lundi, une visite de travail à Alger, dans le cadre de la promotion du dialogue politique de haut niveau entre l'Algérie et l'Italie, qui sont liées par un Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération, signé à Alger le 27 janvier 2003, par le président Bouteflika, et son homologue italien, comme l'indique le communiqué de la Présidence de la République qui donne l'information. Cette visite est l'occasion de renforcer le dialogue politique de qualité qui existe entre les deux pays, dont les relations sont marquées du sceau de l'amitié et du respect mutuel et caractérisées par le niveau élevé de la coopération bilatérale. Alger et Rome entretiennent aussi un dialogue stratégique sur les questions politiques, sécuritaires et de lutte contre le terrorisme, qui constitue un «important mécanisme de consultation», rappelle le communiqué de la Présidence de la république. La même source ajoute que l'Algérie et l'Italie saisiront l'occasion de cette rencontre pour «procéder à un échange sur les questions d'intérêt commun, aux niveaux méditerranéen, maghrébin et du Sahel». Ainsi, plusieurs questions régionales et internationales d'intérêt commun devraient faire l'objet d'échanges entre les deux parties lors de cette visite, notamment la lutte contre le terrorisme transnational et la migration clandestine, ainsi que la situation en Libye, au Sahara occidental, au Sahel, notamment au Mali. Sur toutes ces questions, l'Algérie et l'Italie coordonnent de façon permanente leurs efforts, en particulier, celles qui ont une relation avec la situation en Libye: l'Algérie soutient une solution politique et un dialogue inclusif des parties libyennes dans le respect de l'unité, de la souveraineté et de l'intégrité de la Libye ; l'Italie partage la même vision et croit que la solution doit émaner des Libyens, eux-mêmes, sans aucune interférence étrangère. Les deux pays insistent sur la nécessité d'accompagner les efforts des Nations unies en vue de hâter la sortie de crise en Libye et sur l'urgence de trouver un règlement à la crise libyenne «qui aura certainement un impact positif sur la zone sahélo-saharienne». Sur la question migratoire, les positions algérienne et italienne sont également «très proches» et se fondent sur le lien entre le développement et la migration clandestine. Lors de la conférence internationale sur les dialogues en Méditerranée, tenue à Rome en décembre 2017, Abdelkader Massahel, ministre des Affaires étrangères, avait condamné les réseaux de passeurs criminels «qu'il faut combattre avec toute la vigueur», mais avait insisté aussi sur la nécessité d'une «approche globale» sur la migration clandestine pour faire face à ce phénomène, en tenant compte de ses causes profondes qui résident dans la multiplication de crises politiques et des conflits armés, le développement de groupes terroristes et leur jonction active avec la grande criminalité transnationale, ainsi que la persistance de la pauvreté extrême dans nombre de régions du continent africain». L'Algérie, après avoir été un pays pourvoyeur de migrants et pendant un certain temps un pays de transit, est devenue aujourd'hui un pays de destination et, de ce fait, «partie prenante dans la problématique migratoire», a souligné Abdelkader Messahel. On retrouve la même qualité, excellente, dans la coopération entre l'Algérie et l'Italie en matière de lutte contre le terrorisme, avec des «résultats concrets». Pour la partie italienne, l'expérience algérienne dans ce domaine comme est «précieuse», dans la mesure où elle consiste en une «approche multidimensionnelle» qui prend en compte différents aspects, celui de la lutte mais aussi la prévention à travers une stratégie visant «l'affaiblissement de la menace, en particulier le radicalisme religieux». Quant aux relations économiques entre l'Algérie et l'Italie, elles connaissent une dynamique accrue notamment avec un volume d'échanges commerciaux important, mais qui nécessite la multiplication de partenariats diversifiés dans les activités productives. Les relations économiques algéro-italiennes restent toujours marquées par la dominance du secteur de l'énergie grâce auquel l'Italie est, depuis plusieurs années, à la tête du podium des principaux clients de l'Algérie. Il est prévu la tenue prochaine en Algérie de la 4ème Réunion de Haut niveau que président les Premiers ministres des deux pays.