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L'économie iranienne face aux sanctions américaines et incidences géopolitiques et énergétiques
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 11 - 2018

Les Etats-Unis concrétisent leur retrait de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 et accentuent la pression sur Téhéran, en rétablissant un second volet de mesures de sanctions le lundi 5 novembre à 13h30 TU, concernant notamment le secteur énergétique où la dépendance aux hydrocarbures reste forte, les exportations de pétrole, selon la Banque mondiale, assurant 40% des recettes de Téhéran. Huit pays vont disposer d'une dérogation de six mois durant laquelle ils pourront continuer à importer du pétrole iranien. Sont concernés : la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, l'Italie, la Grèce, la Turquie et Taïwan. Alors que le Brent avait atteint le 3 octobre un pic de 86,74 dollars, le cours du pétrole du 5 novembre 2018 a été coté à 73,68 dollars le Brent (64,64 euros) et 63,70 dollars le Wit (55,89 euros) avec un cours dollar/euro 1,14, les bourses ayant anticipé les sanctions contre l'Iran.
D'une manière générale, les sanctions américaines risquent de bouleverser toute la carte géopolitique et énergétique au Moyen-Orient.
5- Impact du cours des sanctions contre l'Iran sur de l'économie algérienne
L'Algérie a des échanges réduites avec l'Iran mais ces sanctions ont un effet indirect via le cours des hydrocarbures. Les réserves de pétrole en Algérie selon des données contradictoires fluctuent entre 10/12 milliards de barils et pour le gaz entre 2500/3000 milliards de mètres cubes gazeux, où lors du Conseil des ministres du 6 octobre 2015, il avait été déclaré 10,17 milliards de baril et 2745 milliards de m3 de gaz toute forme confondue. Mais l'Algérie possède le troisième réservoir mondial selon des études américaines en pétrole/gaz de schistes, 812 TCF dont 230 techniquement récupérables, soit respectivement 22 980 et 6 505 milliards de mètres cubes gazeux, mais en n'oubliant pas nous ne sommes pas dans le cas des gisements traditionnels comme Hassi R'Mel ou Hassi Messoud, sous réserve de la protection de l'environnement, il faudrait perforer environ 5 000 (le nombre variant selon la géologie) dont la durée de vie n'excède pas cinq ans pour avoir dix milliards de mètres cubes gazeux.
Selon les Echos.fr, cela nécessiterait environ 10. 000 à 15 000 m3 d'eau par puits ainsi que des additifs chimiques. Mais d'autres techniques sont en cours horizon 2020/2025 qui économiseraient plus de 90% d'eau et de produits chimiques (voir l'étude pour le gouvernement(de 620 pages qui a été remise au Premier ministre le 25 février 2015 «pétrole et gaz de schiste, opportunités et risques»). Pour l'Algérie, l'énergie étant au cœur de la sécurité nationale, avec une très forte consommation intérieure le risque pour le gaz conventionnel est d'être équivalent aux exportations actuelles horizon 2030, posant la problématique des subventions généralisées et de l'urgence d'un nouveau modèle de consommation énergétique (efficacité énergétique, et énergies renouvelables).
Comme impact du cours du pétrole, le prix de cession du gaz étant depuis quelques années déconnectés du prix du pétrole (abondance de l'offre), une hausse d'un dollar en moyenne annuelle procurerait à l'Algérie pour une exportation de 1,4-1,5 millions de barils/jour, environ 500 millions de dollars supplémentaires soit à 70 dollars entre 10 milliards de dollars/an en référence au plancher de la loi de finances établie à 50 dollars, soit 1180 milliards de dinars au cours de 118 dinars un dollar, permettant de limiter le financement non conventionnel. Pour une production de un million de barils/jour, nous aurons un gain de 370/400 dollars et donc par an et toujours en référence au cours plancher de 50 dollars entre 7/8 milliards de dollars. Aussi, quel que soit le scénario, ce montant est insuffisant, sauf plus de rigueur budgétaire, meilleure allocation des ressources financières, ciblage des subventions, lutte contre les surcoûts et la corruption à travers les surfacturations.
Par exemple, et également sous réserve d'une stabilité cours dinar/dollar, car l'artifice comptable du dérapage du dinar par rapport au dollar qui réduit artificiellement le déficit du trésor. Par exemple aves un cours de 100 dinars un dollar, le déficit serait en augmentation de près de 20% avoisinant 21,24 milliards de dollars par rapport au cours actuel alors que selon le PLF2019 le déficit du trésor serait d'environ 18 milliards de dollars (au cours achat du 01/11/2018, 118, 9822 un dollar), ce qui laisse prévoir le recours à sa monétisation par le biais de la planche à billets. Par exemple, l'avant projet de loi de finances 2019 prévoit des subventions généralisées. Les transferts sociaux budgétisés pour 2019 s'élèveront à 1772,5 milliards de dinars, représentant 8,2% du PIB et d'environ 21% de la totalité du budget de l'Etat en hausse de 12,5 milliards (+0,7%) par rapport à 2018. Le taux des transferts sociaux avait atteint 22,8% du budget général de l'Etat sur la période 2000-2004, puis 24,5% sur la période 2005-2009, puis 25% du budget de l'Etat en 2010-2015 et 23% entre 2016 et 2017.
Selon la banque centrale, l'encours du financement conventionnel, communément connu sous le nom de «planche à billets», du Trésor par la Banque d'Algérie «est demeuré, à fin juin 2018, identique à celui de fin mars 2018», soit 3 585 milliards de dinars, dont 2 185 milliards de dinars au 4e trimestre de 2017 et 1 400 milliards de dinars au premier trimestre de 2018. Certes, la poussée inflationniste n'est pas encore perceptible en 2018, mais les sondes de choc ne se font sentir qu'après deux à trois années comme au Venezuela. Selon le FMI, des mesures conjoncturelles sans vision stratégique, ce mode de financement aura aussi atteint ses limites à partir de 2020 avec des taux d'inflation et de chômage élevés. Selon le ministre des Finances devant l'APN le 28 octobre 2018, le gouvernement a dépensé 1000 milliards de dinars pour rembourser les dettes de Sonatrach et de Sonelgaz et le reste a été exploité pour booster l'investissement et pallier le déficit du Trésor public.
Aussi, contrairement aux prévisions du directeur général du Trésor, il faudrait en 2019 un cours d'environ 95/100 dollars le baril pour ne pas puiser dans les réserves de change et ne pas utiliser le financement non conventionnel, Cependant, il faut éviter à tout prix de vivre de l'illusion de la rente éternelle et penser en urgence, pour des raisons de sécurité nationale à un nouveau modèle de consommation énergétique (mix énergétique dont l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables dont le coût a diminué de plus de 50%) et surtout à une stratégie de développement hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales, supposant de profondes réformes structurelles, le statu quo et l'immobilisme conduisant forcément à l'épuisement des réserves de change horizon 2022. Les réserves de change ont évolué ainsi : 2012 :190,6 milliards de dollars, 2013 :194,0 milliard de dollars, 2014 :178,9 milliards de dollars, 2015 :144,1 milliards de dollars, 2016 : 114,1 milliards de dollars, 2017 : 97,3 milliards de dollars.
Selon la banque d'Algérie, bilan du premier semestre 2018, par rapport à fin décembre 2017, les réserves de change se sont contractées de 8,72 milliards de dollars en passant de 97,33 milliards à fin décembre 2017 à 88,61 milliards à fin juin 2018, ce qui donnerait fin 2018, selon la même tendance un montant d'environ 77/79 milliards de dollars. Selon le PLF comme incidence, l'encours des réserves de change sera impacté et se contracterait à 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022. Contrairement aux discours politiques, existent des liens, outre l'impact inflationniste à terme : déséquilibre offre/demande, entre le financement non conventionnel, et la baisse des réserves de change puisque plus de 80% des matières premières et équipements sont importés et en mettant à la disposition des opérateurs des dinars, ceux-ci peuvent importer impactant la balance devises.
Cela influe sur le taux de change corrélé aux réserves de change via les recettes d'hydrocarbures à plus de 70%. Ce dérapage du dinar (la banque d'Algérie parle de glissement) permet de gonfler la fiscalité hydrocarbures libellées en dollars et la fiscalité ordinaire libellée en euros, les taxes au port s'appliquant à un dinar déprécié, voilant l'importance réelle du déficit budgétaire, réalisant pour la partie qui s'adresse aux biens de consommations une épargne forcée. En ce mois de novembre 2018, Sonatrach, c'est l'Algérie et l'Algérie c'est Sonatrach. Sonatrach directement et indirectement avec les drivées (engrais, etc.) procure environ 97/98% des recettes en devises du pays d'où l'importance d'être attentif à l'évolution du prix tant du gaz (le cours le 05/11/2018 étant à 3,3 dollars le MBTU inferieur à 40% par rapport aux années 2008/2009 représentant, selon les données en structure physique de Sonatrach, pour 2017 plus de 47% des exportations), que celui du pétrole brut et semi brut – l'essentiel des exportations, sur le marché international, facteurs exogènes échappant à la gouvernance interne.
Selon le bilan officiel de Sonatrach 2017, la production et les exportations se structurent ainsi : la production de Gaz naturel en millions de mètres cubes a été de 96 599 (1,7%) pour une exportation de 37 594 (-2,2%), la production et les exportations de gaz naturel GNL en millions de mètres cubes 16 410(+5,7%), la production de pétrole brut a été 49 468 Kt (-2,9%) et l'exportation de 24 677( -2,2%), la production et les exportations de condensat en K tonnes a été 9 219 (_0,1%), le Gpl aux champs a été de 7 980 Kt (-3,2%) et les exportations de 6 932 (-5,2%),les produits raffinés en KT 15941 (-1,8%), autres Gnw( électricité 880 (-71,2%), soit un total de production 165 861 en Kt (_0,2%) pour une exportation de 108 257 (-2,2%) contre une production 166184 (2016) et une exportation de110 643 en 2016. Ce qui donne en pourcentage pour les exportations : GN, 32,9%, GNL,14,4%, pétrole brut 25,2%, condensat, 4,4%, produits raffinés 15,6%, Gpl 7,6%.
Or, sans réformes l'Algérie restera éternellement dépendante de cette ressource éphémère. Trois paramètres stratégiques déterminent l'avenir de l'économie algérienne : le cours du pétrole, l'évolution des réserves de change et la pression démographique (plus de 50 millions d'habitants en 2030), devant créer minimum 300.000/400.000 postes de travail nouveaux par an, nécessitant un taux de croissance annuel sur plusieurs années de 8/9% en termes réel.
(Suite et fin)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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