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Facteur de crédibilité internationale et nationale, l'Algérie a besoin d'une visibilité dans la politique socio-économique et de discours cohérents
Publié dans La Nouvelle République le 03 - 11 - 2018

Déclaration rapportée par plusieurs agences de presse nationale et internationale, selon le directeur général du Trésor public, le gouvernement envisagerait sérieusement d'abonner le recours au financement non conventionnel et pourrait même intervenir, dans soixante jours, c'est-à-dire à partir de janvier 2019. Or, ces propos contredisent à la fois la déclaration récente du Premier ministre et sont en contradiction avec les données quantitatives de l'avant-projet de loi de Finances 2019.
Par ailleurs concernant le poids de la sphère informelle au sen de l'économie nationale, nous assistons périodiquement à plusieurs à différentes données, la presse et l'opinion publique se trouvent désemparée face à des résultats contradictoires nuisant à la crédibilité nationale et internationale du pays
1- Les propos du DG du Trésor sont en contradiction avec les prévisions de l'avant-projet de loi de Finances 2019
1.1- Le montant du financement non conventionnel sera fonction des huit déterminants le cours du cours pétrole
Le cours du pétrole le 01 novembre 2018 a été coté à 72,81 dolalrs le Brent (63,82 euros) et 63,45 dollars le Wit (55,61 euros). Selon le rapport mensuel de septembre de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), au mois d'août 2018, pour la première fois, la barre des 100 millions de barils produits par jour a été franchie. La consommation mondiale de pétrole a représentée 97,4 millions de barils par jour (mbj) en 2017 (dont 57 mbj par les pays hors OPEP), soit l'équivalent de 1.127 barils ou 179.000 litres par seconde. Aussi, malgré les engagements de l'accord de Paris (COP21) de décembre 2015 (entré en vigueur en novembre 2016), la prise de conscience planétaire pour le climat ne semble pas atteindre le secteur des hydrocarbures. Aussi je recense huit raisons qui déterminent le cours actuel.
La première raison, comme le souligne les rapports internationaux dont celui de la Banque mondiale est une reprise de la croissance pour 2018, mais avec une prévision de ralentissement pour 2019/2020. Bon nombre d'experts internationaux ainsi que des institutions internationales comme le FMI, la Banque mondiale prévoient une éventuelle crise mondiale horizon 2020/2025 en cas d'accélérations des mesures protectionnistes entre les Usa/Europe, USA/Chine. Par ailleurs, le dernier rapport de l'AIE d'octobre 2018 met en garde les pays dépendant de la rente des hydrocarbures, du fait d'une modification de la trajectoire de la croissance fondée sur l'économie de la connaissance, d'une nouvelle configuration de la demande énergétique mondiale (efficacité énergétique, énergies renouvelables, entrée de l'hydrogène horizon 2030) qui impactera la demande d'hydrocarbures traditionnels La deuxième raison, est le respect, globalement, du quota des membres de l'Opep décidé en décembre 2016 à Vienne avec des notamment de l'Arabie saoudite qui représente 33% du quota Opep, l'Opep dans sa totalité représentant 33% de la commercialisation mondiale, 67% se faisant hors Opep. Encore que les tensions actuelles entre Iran entre l'Iran et l'Arabie saoudite peuvent engendrer une mésentente au niveau de l'Opep. La troisième raison, est l'entente hors Opep entre l'Arabie saoudite et la Russie, ces deux pays produisant plus de 10 millions de baril/ jour. Et toute décision contraire de ces deux pays impactera à la baisse le cours des hydrocarbures.
La quatrième raison, est la situation politique en Arabie saoudite, les Bourses ne voyant pas encore clair de l'action du prince héritier, avec la crainte de tensions politiques internes, mais surtout de la vente de 5% d'actions d'une partie de la grande société Aramco, afin de maintenir l'action à un niveau élevé, vente qui a été reportée. La cinquième raison, est la tension au Kurdistan, cette zone produisant environ 500 000 barils/jour, la baisse de la production vénézuélienne, les tensions en Libye et au Nigeria La sixième raison, est le discours du président américain vis-à-vis de l'Accord avec l'Iran, dont les sanctions commenceront en novembre 2018, certes atténué par la position européenne qui a décidé de mettre en place un système de troc pour contourner les transactions en dollars, et également el le marché chinois ou les iraniens peuvent se faire payer en yuans.
La septième raison, est la faiblesse du dollar par rapport à l'euro La huitième raison, est la baisse ou la hausse des stocks américains, tout en n'oubliant pas les stocks chinois A court terme, les huit raisons invoquées précédemment peuvent pousser soit à la hausse ou à la baisse le cours du pétrole, certains facteurs étant plus prépondérants que d'autres. Le ministre de l'Energie de l'Arabie saoudite a fait savoir le 30 octobre 2018 sous pression américaine de porter la production d'or noir à 12 millions de barils par jour contre 10,7 millions actuellement, pour combler la production iranienne et dans ce cas il sera suivi par la Russie qui ne veut pas perdre des parts de marché.
Dans cette hypothèse le cours du Brent devrait fluctuer, sauf crise mondiale majeure où le prix pourrait descendre en dessous de 60 dollars, entre 65/75 dollars, 70 dollars le baril, étant le prix d'équilibre afin de ne pas pénaliser ni les pays consommateurs ni les pays producteurs. Tout en rappelant qu'un prix supérieur à 60 dollars devrait entrainer l'entrée massive du pétrole et du gaz de schiste US dont les gisements marginaux, qui sont les plus nombreux, deviennent rentables avec une production supérieure à 10 millions de barils/jour. En août 2018, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), les USA sont devenus le premier producteur mondial de pétrole, devant la Russie et l'Arabie saoudite, avec 10,9 millions de barils par jour et cette production devrait même dépasser 11,5 millions de barils par jour en 2019.
1.2- Quel impact pour l'Algérie ?
Une hausse d'un dollar en moyenne annuelle procure entre 500-600 millions de dollars supplémentaires à l'Algérie soit à 70 dollars entre 10/ 12 milliards de dollars/an en référence à la loi de finances établie à 50 dollars, soit entre 1080 et 1420 milliards de dinars supplémentaire par rapport au plancher de 50 dollars permettant de limiter le financement non conventionnel mais montant insuffisant, sous réserve d'une stabilité cours dinar/dollar, car l'artifice comptable du dérapage du dinar par rapport au dollar voile réduit artificiellement le déficit du trésor. Par exemple aves un cours de 100 dinars un dollar, le déficit serait en augmentation de près de 20% avoisinant 21,24 milliards de dollars par rapport au cours actuel alors que selon le PLF 2019 le déficit du trésor serait d'environ 18 milliards de dollars (au cours achat du 01/11/2018, 118, 9822 un dollar), ce qui laisse prévoir le recours à sa monétisation par le biais de la planche à billets. et. Contrairement aux prévisions du directeur général du trésor, sauf dans l'hypothèse d'une plus grande rigueur budgétaire pour lutter contre les surcouts, une meilleure allocation des ressources financières supposant une planification stratégique, la lutte contre la corruption et cibler les subventions.
Il faudrait en 2019 un cours d'environ 100 dollars le baril pour ne pas puiser dans les réserves de change et ne pas utiliser le financement non conventionnel, en n'oubliant pas que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz dont le cours fluctue entre 2,8 et 3,2 dollars le MBU en baisse d'environ 40% en référence à 2010 (le 28 octobre 2018 nous avons le cours de 67,62 dollars le Wit et 77,66 dollars le Brent et le cours du gaz naturel sur le marché libre 3,20). Dans l'avant projet de loi de finances 2019, les transferts sociaux budgétisés pour 2019 s'élèveront à 1772,5 milliards de dinars, représentant 8,2% du PIB et d'environ 21% de la totalité du budget de l'Etat en hausse de 12,5 milliards (+0,7%) par rapport à 2018. Le taux des transferts sociaux avait atteint 22,8% du budget général de l'Etat sur la période 2000-2004, puis 24,5% sur la période 2005-2009, puis 25% du budget de l'Etat en 2010-2015 et 23% entre 2016 et 2017. Cependant, il faut éviter à tout prix de vivre de l'illusion de la rente éternelle et penser en urgence, pour des raisons de sécurité nationale à un nouveau modèle de consommation énergétique (mix énergétique dont l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables dont le coût a diminué de plus de 50%) et surtout à une stratégie de développement hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales, supposant de profondes réformes structurelles, le statu quo et l'immobilisme conduisant forcément à l'épuisement des réserves de change horizon 2022. Les réserves de change ont évolué ainsi : 2012 :190,6 milliards de dollars, 2013 :194,0 milliard de dollars, 2014 :178,9 milliards de dollars, 2015 :144,1 milliards de dollars, 2016 : 114,1 milliards de dollars, 2017 : 97,3 milliards de dollars.
Selon la banque d'Algérie, bilan du premier semestre 2018, par rapport à fin décembre 2017, les réserves de change se sont contractées de 8,72 milliards de dollars en passant de 97,33 milliards à fin décembre 2017 à 88,61 milliards à fin juin 2018, ce qui donnerait fin 2018, selon la même tendance un montant d'environ 77/79 milliards de dollars. Selon le PLF comme incidence, l'encours des réserves de change sera impacté et se contracterait à 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022. Contrairement aux discours politiques, existent des liens, outre l'impact inflationniste à terme,(déséquilibre offre/demande) entre le financement non conventionnel et la baisse des réserves de change puisque plus de 80% des matières premières et équipements sont importés et en mettant à la disposition des opérateurs des dinars, ceux-ci peuvent importer impactant la balance devises.
Cela influe sur le taux de change corrélé aux réserves de change via les recettes d'hydrocarbures à plus de 70%. Ce dérapage du dinar (la banque d'Algérie parle de glissement) permet de gonfler la fiscalité hydrocarbures libellées en dollars et la fiscalité ordinaire libellée en euros, les taxes au port s'appliquant à un dinar déprécié, voilant l'importance réelle du déficit budgétaire, réalisant pour la partie qui s'adresse aux biens de consommations une épargne forcée. Ce qui m'amène au deuxième axe de ma contribution.
2- Des propos contradictoires sur le montant réel de la masse monétaire en circulation hors banques
2.1- La masse monétaire en circulation en Algérie et poids des transactions informelles
Les agrégats monétaires sont des indicateurs statistiques regroupant dans des ensembles homogènes les moyens de paiement détenus par les agents d'un territoire donné, existant plusieurs niveaux d'agrégats statistiques dans la masse monétaire, selon le degré de liquidité. Nous avons M0 appelée aussi base monétaire ou monnaie centrale qui représente l'ensemble des engagements monétaires d'une banque centrale (pièces et billets en circulation, avoirs en monnaie scripturale comptabilisée par la banque centrale).
Nous avons M1 qui correspond à la part pièces et billets en circulation de M0 plus les dépôts à vue, M2 qui correspond à M1 plus les dépôts à termes inférieurs ou égaux à deux ans et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inférieur ou égal à trois mois, M3 qui correspond à M2 plus les instruments négociables sur le marché monétaire émis par les institutions financières monétaires (IFM), et qui représentent des avoirs dont le degré de liquidité est élevé avec peu de risque de perte de capital en cas de liquidation et enfin M4 qui correspond à M3 plus les bons du Trésor, les billets de trésorerie et les bons à moyen terme émis par les sociétés non financières.
Sur le plan quantitatif, la masse monétaire (M2), après avoir quasiment stagné en 2015 et 2016, a augmenté de 4,27 % au premier semestre de 2017 et de 3,83 % au second semestre (8,27 % pour toute l'année 2017). Hors dépôts du secteur des hydrocarbures, l'accroissement de M2 en 2017 a été plus faible (4,88 %), contre 14,6% en 2014, 8,4% en 2013, 10,9% en 2012 et 19,9% en 2011.
Dans son rapport officiel fin 2017, la banque d'Algérie a précisé que la masse monétaire a atteint 14 574 milliards de dinars à fin 2017, contre 13 817 à fin 2016. dont 4 780 milliards de dinars, circulent en dehors du circuit bancaire, dont 1 500 à 2 000 sont thésaurisés par les agents économiques, dont les ménages, et entre 2 500 et 3 000 milliards de dinars sont échangés sur le marché informel.
(A suivre)
Professeur des Universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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