Arborant fièrement l'emblème national vendredi soir au stade Radès à l'issue de la consécration de son équipe l'ES Tunis en finale (retour) de la Ligue des champions d'Afrique de football face aux Egyptiens d'Al-Ahly (3-0), le milieu offensif algérien Youcef Belaïli aura réussi à remonter la pente, alors qu'il s'était retrouvé trois ans plus tôt au bord du gouffre pour une histoire de dopage. Rares sont ceux qui ont misé sur un retour au premier plan de Belaïli. Mais ce dernier a surpris tout le monde en arrachant ce prestigieux trophée continental qui va lui permettre de disputer la prochaine Coupe du monde des clubs aux Emirats arabes unis (12-22 décembre 2018), où il croisera le fer avec des vedettes mondiales du football. Le destin de l'enfant d'Oran (26 ans), dont les qualités intrinsèques n'ont pas laissé insensibles aussi bien coéquipiers qu'adversaires, a été fabuleux. Sa carrière a été bouleversée en octobre 2015 quand l'ancien sociétaire de l'USM Alger avait été contrôlé positif lors du match MCE Eulma-USMA (0-1) disputé le 7 août de la même année dans le cadre de la phase de poules de la C1. Deux mois plus tard le verdict est tombé tel un couperet : le jury disciplinaire de la Confédération africaine de football (CAF) a constaté une violation des règles antidopage et prononcé la suspension du joueur pour quatre ans. Reconnaissant avoir pris un produit prohibé, Belaïli a dès lors entamé un véritable combat en saisissant le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne dans l'espoir de voir sa suspension être réduite. En novembre 2016, le TAS annonce avoir réduit la suspension de Belaili, deux années au lieu de quatre. A ce moment-là, le joueur, qui a déjà purgé une année de suspension, devrait refouler les terrains à partir du mois de septembre 2017. Angers lui tend la main Convoité par plusieurs formations algériennes, dont l'USMA, Belaïli a préféré opter pour le club français d'Angers dirigé par le Franco-Algérien Saïd Chaâbane, s'engageant en septembre 2017 pour un contrat de quatre saisons. Ayant été confronté à des problèmes d'adaptation, l'expérience de Belaïli en France a tourné court, se contentant d'une seule apparition chez l'équipe première lors de la réception du FC Metz (1-0) en 1/8e de finale de la Coupe de la Ligue française. Il avait également effectué quelques apparitions avec l'équipe des réserves en prenant part à des matchs de National 3. Lors du dernier mercato hivernal, Belaïli avait clairement exprimé son désir de mettre fin à son aventure avec Angers. Le MC Alger, par le biais de son directeur général sportif Kamel Kaci-Saïd, a sauté sur l'occasion pour essayer de convaincre Belaïli d'opter pour le «Doyen». Mais alors que le MCA a réussi à arracher l'accord du joueur, la direction d'Angers s'y est opposée catégoriquement. Saïd Chaâbane n'avait pas admis que les dirigeants du Mouloudia entrent en contact avec le joueur sans passer par son club employeur. Après plusieurs jours de suspense, Belaïli décida de retourner à l'ES Tunis, club avec lequel il avait connu sa première expérience à l'étranger en 2012, alors âgé de 20 ans. Retour gagnant à l'EST En janvier 2018, Belaïli signe un contrat de deux ans et demi avec l'Espérance pour un retour qui avait été chaleureusement accueilli par les supporters des «Sang et Or». Désormais dans un milieu qu'il connaît parfaitement, l'Algérien a commencé progressivement à retrouver sa forme optimale, enchaînant les performances avec son ancien-nouveau club. Six mois plus tard, Belaïli est champion de Tunisie avec l'EST, troisième titre remporté avec le club tunisois après 2012 et 2014. Cette saison, le joueur formé au RCG Oran a confirmé son retour en forme, contribuant au succès des siens en Ligue des champions. Le but qu'il a inscrit en finale (aller) de la Ligue des champions sur penalty à Alexandrie face au Ahly (défaite 3-1) aura été finalement déterminant. Les efforts fournis par Belaïli depuis quelque temps ont fini par faire tomber sous le charme le sélectionneur national Djamel Belmadi qui l'a convoqué pour le prochain match des Verts en déplacement le 18 novembre à Lomé face au Togo, en qualifications de la CAN-2019. La dernière apparition de Belaïli sous le maillot national remonte à mars 2015 sous la houlette de l'ancien coach Christian Gourcuff.