Youcef Belaïli ne reviendra pas dans le championnat algérien qu'il a quitté en septembre 2015 sur la pointe des pieds pour une simple histoire de dopage. Du moins pas pour le moment, puisque ses contacts avec le MCA et l'USMA n'ont pas abouti en raison de l'intransigeance de son club employeur, SCO Angers. Le club d'Angers s'est en effet montré exigeant sur le plan financier. Cependant, contrairement à ce qui a été avancé çà et là, le président du club, Saïd Chaâbane, ne voulait pas céder Youcef Belaïli à aucun club algérien durant la dernière période du mercato, pour la simple raison que les deux équipes qui le convoitaient, à savoir le MCA et l'USMA, ne sont pas en mesure de répondre à ses exigences financières, aussi bien pour le rachat du contrat que pour un prêt de six mois. Chaâbane a du reste également refusé une autre offre émanant de l'ES Tunis pour Belaïli jugée en deçà des attentes. "Il faut savoir que la direction d'Angers ne peut pas se permettre de brader Belaïli qui a coûté de l'argent pour le club depuis son arrivée en septembre dernier. Outre naturellement sa prise en charge totale dans la ville, son salaire est de 35 000 euros, auquel il faut ajouter un prêt de 100 000 euros contracté par le joueur auprès du club et qu'il n'a pas encore remboursé. Du coup, si une opportunité se présente de le céder, vous imaginez bien que le club voudra le rentabiliser. Or ni le MCA ni l'USMA n'ont fait une offre sérieuse, soit au moins 400 000 euros pour le rachat de son contrat de quatre ans, ou encore 200 000 euros pour un prêt. Je ne sais pas si les responsables en Algérie connaissent les prix sur le marché des transferts ici en Europe, mais selon ce que nous avons entendu, ils sont loin du compte. Vous ne pouvez pas racheter le contrat de Belaïli pour 100 000 euros, c'est insensé, il vaut bien plus que ça. C'est bien sûr en deçà de son prix sur le marché des transferts. Saïd Chaâbane, malgré toute sa bonne foi, est à la tête d'un club sans grands moyens, qui a tout de même des comptes à rendre à son conseil d'administration. Il faut savoir aussi que la direction d'Angers vient de refuser une offre de 16 millions d'euros pour l'attaquant Karl Toko Ekambi, 25 ans, qui a marqué 10 buts et délivré deux passes décisives en 19 apparitions en championnat, émanant d'un club anglais. C'est dire que...", explique une source proche du dossier et qui a pris part aux discussions. L'argent, le nerf de la guerre Et d'ajouter : "D'ailleurs, Saïd Chaâbane a informé bien avant la fin du mercato en Algérie les directions du MCA, de l'USMA et de l'EST que les discussions sont rompues, chose que le président du MCA, Kamel Kaci Saïd, a d'ailleurs confirmée à la presse algérienne. À partir de là, il fallait faire une offre sérieuse et non pas venir avec le joueur pour implorer une libération en espérant jouer sur la fibre sentimentale." En effet, dans une déclaration à Liberté, Kamel Kaci-Saïd avait affirmé : "Nous nous sommes donné rendez-vous pour lundi, mais le jour du match de Coupe d'Algérie face à l'ABS, je reçois un SMS de la part du président du SCO Angers qui disait que le rendez-vous a été annulé. Malgré cela, je me suis déplacé et j'ai été reçu par le directeur sportif et l'entraîneur du club français, avec lesquels j'ai passé toute la journée dans l'espoir de trouver une issue à cette affaire." Que s'est-il donc passé dans le bureau de directeur sportif du club français ? Selon notre source, "devant le refus catégorique de la direction d'Angers de le libérer pour le MCA , car effectivement il voulait signer au MCA, Belaïli a eu une crise d'hystérie, il a commencé à pleurer, à taper sa tête contre le mur et à hausser le ton, manquant de respect à sa direction. C'est grave ! Que Belaïli veuille quitter Angers est une chose, mais il ne lui appartient pas de négocier son départ. Ce sont là les prérogatives de la direction en fonction des intérêts du club, surtout qu'il s'agit d'un élément pour lequel Angers a pris un gros risque en l'engageant en raison de sa longue suspension pour dopage, et qui a encore trois ans et demi de contrat à honorer". Interrogé sur l'avenir de Belaïli à Angers, notre source révèle : "Je pense que Belaïli ne finira pas la saison à Angers. Il sera prêté à un autre club, soit ici en France en Ligue 2, soit au Portugal où le club a des touches. Nous verrons bien d'ici la fin du mercato, à la fin janvier. Pour rappel, Youcef Belaïli était la semaine précédente à Alger où il a négocié, avec l'accord de son club employeur, son transfert avec les responsables du MCA. Il s'est entendu avec eux sur un salaire de 350 millions de centimes et une avance de quatre mois de salaire payable à la signature du contrat. Après avoir refusé, l'été dernier, de jouer dans le championnat national, Belaïli a signé à la mi-septembre un contrat de 4 ans à Angers, nouveau promu en Ligue 1 française, club propriété de l'homme d'affaires algérien Saïd Chaâbane. L'ex-milieu de terrain du MCO et de l'USMA a été suspendu en septembre 2015 par la FAF et la CAF pour une période de quatre ans pour consommation de produits illicites. Des pistes en Ligue 2 et au Portugal Cette sanction a été réduite à 2 ans par le TAS de Lausanne en novembre 2016. Dans sa décision rendue publique pour la procédure d'arbitrage entre Mohamed Youssef Belaïli, joueur de football algérien, et la Confédération africaine de football (CAF), le TAS de Lausanne avait expliqué que "Mohamed Youssef Belaïli avait admis avoir fumé la chicha lors d'une fête le 5 août 2015. Il avait également affirmé ne pas être conscient que de la cocaïne avait été mélangée au tabac et avoir immédiatement cessé de fumer dès qu'un ami le lui a révélé. Le 7 août 2015, le joueur a participé à un match à Alger avec son club, l'USMA. À l'issue du match, son nom a été tiré au sort en vue d'un contrôle anti-dopage. L'analyse de son urine a révélé la présence de cocaïne et de l'un de ses métabolites. Le 20 octobre 2015, le jury disciplinaire de la CAF a constaté une violation des règles antidopage et a prononcé la suspension du joueur pour quatre ans. La formation arbitrale a ensuite examiné l'affaire au fond et est arrivée à la conclusion que la violation des règles antidopage par le joueur avait un caractère non intentionnel. La formation arbitrale a estimé qu'une sanction de deux ans était conforme tant aux règles applicables qu'au principe de proportionnalité, étant donné que le joueur, qui, l'avant-veille d'un match, avait fumé une chicha sans se soucier de son contenu, n'avait pas établi avoir agi en l'absence de toute faute ou négligence significative". SAMIR LAMARI