Quinze laboratoires pour un même nombre de structures du Complexe Sidérurgique El Hadjar (CSEH) ont été remis en service 15 années après avoir été rebutées par l'Indien ArcelorMittal. Il était venu au CSEH dans le cadre d'un contrat de partenariat en octobre 2001. Il était resté jusqu'à août 2016. Durant quinze années, les Indiens avaient manœuvré sans avoir versé leur participation financière de 100 millions de dollars au capital de la nouvelle entité algérienne de production sidérurgique. Pour atteindre les objectifs qu'ils s'étaient insidieusement tracés tel que s'accaparer de tout ce qui pouvait l'être, les Indiens avaient signé un pacte de trêve sociale avec le syndicat. Ce pacte avait été ponctué en 2006 par un cycle de rencontres où le syndicat en question mené par Aïssa Menadi ensuite Smaïn Kouadria avait le beau rôle. D'où la facilité des Indiens de faire ce qu'il voulait au complexe sidérurgique. Dans le lot, il y a eu les 15 laboratoires mis à l'arrêt dès 2001 malgré le bon état de leurs équipements. La démarche avait pour finalité d'imposer aux cadres gestionnaires algériens le recours au service des laboratoires ArcelorMittal à l'étranger. Cela a duré jusqu'à août 2016 avec le départ définitif des Indiens. Il s'avère aujourd'hui, soit deux années après la prise en main du CSEH par la nouvelle équipe de cadres dirigeants algériens menés par Maatalah, qu'il a suffit d'une petite opération d'entretien des équipements pour que les 15 laboratoires soient à nouveau opérationnels. C'est, entre-autres, ce qu'a révélé lors de la conférence de presse qu'il a animée ce dernier dimanche au siège de son entreprise le P-dg Kheïreddine Maatallah. Ont suivi d'autres révélations sur de graves anomalies. Si la DG actuelle du CSEH a comptabilisé sept affaires délictuelles passibles des tribunaux, du côté des éléments de la brigade d'investigations de la Gendarmerie nationale, il est question de onze dossiers de malversations s'imbriquant les uns aux autres. Elles impliquent d'anciens syndicalistes devenus plus que milliardaires. Ceux-là même qui ont dit non à la loi présentée à l'APN portant sur l'impôt sur la fortune. Entamant une série d'opérations de contrôle au niveau de l'ensemble des unités, la nouvelle équipe dirigeante a mis au jour des dépassements dans la gestion des deniers de l'Etat. Elle en a mis certains en relief. Ce gestionnaire n'a rien laissé au hasard. Il a lancé une véritable alerte en parlant aussi des pratiques ayant été enregistrées ces deux dernières années, et préjudiciables à notre économie nationale. Il a également dénoncé celles de 2006 à 2016 commises avec la complicité des syndicalistes. Durant cette période, le partenaire indien sévissait au CSEH/Annaba. Il avait réussi à entamer la matérialisation des objectifs qu'il s'était assigné à son arrivée à El Hadjar. C'est-à-dire faire du CSEH un tas de ferraille. Depuis le départ des Indiens, avec la complicité du député et promoteur immobilier, Tliba, d'autres syndicalistes ont tenté de poursuivre la mise à sac des produits sidérurgiques au complexe. Ils ont été mis hors d'état de nuire y compris l'ex-SG du syndicat du CSEH. qui est l'auteur de la «mise en garde» adressée au P-dg du CSEH. Ce dernier avait été menacé de licenciement par le SG du syndicat qui avait poussé l'outrecuidance jusqu'à vouloir imposer ses desiderata devant l'amener à prendre possession de toutes les activités du complexe. L'opposition claire du P-dg, des 5.000 salariés appuyés par le soutien de l'Union de wilaya Ugta et du patron de la centrale syndicale a mis un terme à cette situation. C'est le désormais ex-SG du syndicat et son Conseil qui se sont retrouvés suspendus de leurs fonctions et menacés de licenciement. Ce qui a permis à la DG confortée dans ses missions de relancer différentes affaires de malversations. Elle dispose de sept dossiers. Ils ont été enrichis de quatre autres actuellement entre les mains des éléments de la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale. Plusieurs de ces dossiers laissent apparaître que les ex-syndicalistes ayant activé de 2006 à 2016 sont pour beaucoup dans des actes tendant à faire du complexe un tas de ferraille. C'est que simulé par la complicité des syndicalistes et la passivité des responsables algériens, l'Indien ArcelorMittal avait étalé ses tentacules. Après la cokerie rebutée, il avait réussi à effacer la centrale à oxygène de la liste des unités de production. Tout ceci a été revu par des bureaux d'étude. Sollicités par l'actuelle DG, ceux-ci ont mis en relief les possibilités existantes en termes de récupération de la cokerie et de la centrale à oxygène dans le cadre de la 2ème phase du programme de réhabilitation. Ce dernier qui nécessiterait 60 milliards DA, concerne le laminoir, à chaud, 2 aciéries, 3 laminoirs de produits plats, 1 laminoir de produits longs ainsi que la réorganisation du matériel de transport et de maintenance. Facteurs en puissance de l'amélioration de la production, les 15 laboratoires déjà réhabilités sont opérationnels. Face aux représentants de la presse, le P-dg de l'entreprise n'a pas été avare en révélation. «Un bel avenir attend le complexe sidérurgique. Avec la qualité ISO 9001 décroché en 2010 qui confirme le label de nos produits, nous prévoyons atteindre 650.000 tonnes en acier liquide brut et 739.000 tonnes en fonte». Le même responsable a ajouté que de 2018 à 2021 la production des produits finis passera à 1,1 million de tonnes/an.