Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia lancera lundi prochain, l'un des plus grands projets industriels en Algérie. Il s'agit du méga-complexe de phosphate implanté à Tébessa, qui sera réalisé en partenariat entre deux groupes algériens Sonatrach et ASMIDAL-MANAL et deux groupes chinois CITIC et WENGFU. Pour rappel, le coût du projet s'élève à près de 6 milliards de dollars, répartis entre la mine de Bled El-Hadba à Tébessa (1,2 milliard de dollars), la plateforme de Hadjer Kebrit à Souk Ahras (2,2 milliards de dollars), la plate-forme de Hadjar Essoud à Skikda (2,5 milliards de dollars) et le port de la wilaya d'Annaba (0,2 milliard de dollars). Ce projet porte sur l'exploitation du phosphate extrait du champ de Bled El-Hadba dans la wilaya de Tébessa, d'une capacité de 500 millions de tonnes et la valorisation de cette ressource naturelle à travers la production des engrais, de l'ammoniac, du silicium et autres matières utilisées dans les différentes activités économiques. Il est à noter que ce même projet vise l'extraction de 6 millions de tonnes/an de phosphate de haute qualité de Bled El-Hadba (Tébessa), la production de 3 millions de tonnes d'acide phosphorique à Oued Kebrit (Skikda) et la réalisation d'une unité d'accompagnement pour la récupération des rejets fluorés à partir des unités de production de l'acide phosphorique, ce qui permettra de produire 60.000 tonnes d'Acide fluorhydrique anhydre (AHF) et 57.000 tonnes de SIO². Il est question également de la production de 1,2 million de tonnes/an d'ammoniac et 4 millions de tonnes d'engrais. Il est à souligner également que dans ce projet, la partie chinoise détient 49% contre 51% pour la partie algérienne, le ministre a fait état de la création d'une joint-venture entre les deux parties durant le dernier trimestre de l'année en cours, en attendant le lancement effectif de la production début 2022. Selon les déclarations de M. Yousfi sur ce même projet, il a rappelé que ce dernier et la nécessité d'accélérer sa réalisation ont été évoqués par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et les responsables chinois, durant sa dernière visite à Pékin. «Ce projet, qui aura un impact socio-économique positif sur la région, permettra la création de près de 2.500 postes d'emplois directs permanents, dont 963 à Hadjer Essoud, 654 à Oued Kebrit et 880 à Bled El-Hadba», selon le premier responsable du secteur de l'industrie et des mines. Le flux de production à acheminer par voie ferroviaire dans le cadre de ce projet atteindra 17 millions de tonnes/an, ce qui exige le dédoublement de la voie minière reliant Bled El-Hadba à Annaba avant 2022. Par ailleurs, l'Entreprise du port de Annaba a programmé une extension de 42 ha, destinée à l'exportation des produits finis et à l'importation du soufre (1,7 million de tonnes/an). Grâce à ce projet, l'Algérie aura l'opportunité de valoriser ses réserves en phosphate et en gaz naturel, à travers la création d'une industrie manufacturière structurante créatrice de richesse et deviendra ainsi l'un des plus grands pays exportateurs d'engrais, a ajouté le ministre. Il a révélé, dans ce cadre, que ce complexe permettra d'exporter près de 2 milliards de dollars/an d'engrais, ce qui garantira des revenus en devises à hauteur de 1,5 à 2 milliards de dollars/an. La concrétisation de ce méga projet permettra à l'Algérie de devenir un pôle mondial d'exportation d'engrais phosphatés et de ses dérivés.