Trois accords de partenariat ont été signés, hier au siège du ministère de l'Industrie et des Mines à Alger, entre le groupe indonésien Indorama Corporation et les groupes publics Asmidal et Manal pour l'exploitation et la valorisation des phosphates. Les trois accords représentent un investissement cumulé s'élevant à 4,5 milliards de dollars qui atteindront les 5 milliards de dollars avec la signature prochaine d'une quatrième joint-venture avec le groupe français Roullier. Les accords paraphés, hier, concernent le développement et l'exploitation de la nouvelle mine de phosphate de Bled El-Hadba à Tebessa entre le groupe Manal (51%) et Indorama (49%) ; la transformation des phosphates pour la production de l'acide phosphorique et le diammonium phosphate (DAP) à Souk-Ahras entre les groupes Asmidal, Manal (51%) et Indorama/Indonésie (49%) et la transformation du gaz naturel pour la production d'ammoniac, de nitrate d'ammonium technique (TAN) et du calcium ammonium nitrate (CAN) à Hdjar Essoud à Skikda. Pour le ministre de l'Industrie et des Mines, "ces trois projets complémentaires permettront à l'Algérie de se positionner sur toute la chaîne des valeurs des phosphates et du gaz". La production issue de ces plateformes industrielles couvrira les besoins de l'agriculture en fertilisants et permettra l'exportation de l'excédent dégagé. L'objectif stratégique de ce partenariat vise la transformation de 5 millions de tonnes de phosphates marchands en engrais phosphatés et la production de 1 million de tonnes d'ammoniac et 800 000 tonnes de calcium ammonium nitrate. La volonté du gouvernement est de transformer toute la région est en un hub minier régional qui doit faire du pays un centre de référence pour l'Afrique et les pays du pourtour méditerranéen. M. Bouchouareb a affirmé que l'Algérie veut, dans les années à venir, exploiter pleinement son potentiel minier et assurer l'émergence d'industries structurées. Le ministre a indiqué que "l'exploitation des gisements de phosphates est appelée à connaître un nouvel essor et contribuer à la diversification des sources de revenus du pays jusqu'à devenir un substitut pérenne aux recettes du pétrole". Sur cette base, l'Algérie se donne une nouvelle ambition minière axée, en ce qui concerne les phosphates, sur la stimulation de la production nationale, l'exploitation du nouveau gisement de Bled El-Hadba (en plus de Djebel El-Onk) et la promotion des industries de transformation des phosphates à l'effet de figurer à l'horizon 2019 dans le Top trois des producteurs africains avec une production de plus de 10 millions de tonnes par an dont 80% transformée localement. Pour M. Bouchouareb, "10 millions de tonnes par an d'ici à 2019 est l'objectif intermédiaire" qui sera dépassé très vite. "L'Algérie doit devenir un acteur majeur du marché mondial des engrais phosphatés et des autres dérivés", a affirmé le ministre, évoquant les principaux atouts de notre pays : des réserves de phosphate importantes et de qualité et le gaz, mais aussi la proximité des principaux marchés. Meziane Rabhi