Alors qu'on s'attendait, ce dernier samedi lors de la réunion de sa structure Forum des Chefs d'Entreprise (FCE) à Annaba, à ce qu'il aborde la question de l'acquisition d'une laverie des phosphates à Fertial Annaba, Ali Haddad a, encore une fois, fait état des difficultés qu'il rencontre à s'approprier la totalité du capital social «Fertial». Il y est actionnaire à hauteur de 17% au capital social, 67% au profit du groupe espagnol Villar Mir et le reste pour les Algériens du groupe Asmidal, ce qui lui aurait permis de mieux maîtriser ce qu'il considère déjà comme étant sa force de frappe pour le développement économique du pays. Force de frappe également pour augmenter la capacité de production des deux sites Annaba et Arzew. Certes, il n'a pas abordé la question de l'acquisition d'une laverie des phosphates objet de toutes les discussions au rendez-vous de Annaba de ce dernier samedi. Et pour cause, mise en place, cette laverie ferait de Fertial un des plus importants producteurs d'engrais à l'échelle mondiale. C'est ce que Ali Haddad a tenté de transmettre au titre de message aux décideurs algériens. Tout était contenu dans le long discours qu'il a prononcé ce dernier samedi. C'était à l'ouverture de la rencontre des membres du Forum des Chefs d'Entreprise (FCE) dont il assure la présidence à l'échelle nationale. En s'attardant sur sa volonté d'acquérir la totalité des actions et la laverie, Ali Haddad n'avait pas hésité à cumuler deux missions, celle de président du FCE et celle de gérant associé au capital du groupe espagnol Fertial. Ce dont ont profité certains opérateurs économiques pour soulever la question de la privatisation de la totalité des biens encore en possession du groupe Asmidal. D'autres ont affirmé qu'une laverie telle que celle dans la majorité des pays producteurs d'engrais permettra une récupération maximale de gisement. Selon eux, cette laverie effectuera l'extraction de toute la série phosphatée. Elle permettra un enrichissement de toutes les couches de phosphate à basses teneurs en phosphore, Dans les «on-dit» enregistrés au fil des conservations des chefs d'entreprise participants, l'on a avancé que la laverie sera également dotée d'une digue de stockage des boues, de récupération d'eau moyennant un investissement financier et le recyclage de plus de 80% des eaux utilisées. Prévue pour produire plus d'une dizaine de millions de tonnes/an, cette laverie est également créatrice de plusieurs centaines de postes de travail permanents. Il reste que les termes de soumission à l'égard des donneurs d'ordre exprimés par le président du forum et la multiplication des courbettes ne lui ont pas permis de s'appesantir sur le dossier Fertial/Villar Mir. Conciliant la production des engrais avec celle du fer et de l'acier, le président du FCE s'est longuement attardé sur ce dernier dossier. Il y a de quoi avec l'importante unité que son groupe est en train de réaliser à Berrahal. «Avec à nos côtés Sider et plusieurs autres producteurs spécialistes de la sidérurgie, nous ne nous limiterons pas nos activités à la commercialisation de nos produits uniquement à l'intérieur de nos frontières. Nous le ferons aussi sur le marché international. Et pourquoi pas du moment que l'Algérie ambitionne dépasser les 4 millions de tonnes/an», a indiqué sur sa lancée Ali Haddad sans préciser que cette quantité implique la production sidérurgique El Hadjar. Depuis la mise en route le mois de juin de ses installations après leur réhabilitation, Sider a atteint une production d'à peine 750.000 tonnes. Elle est actuellement à l'arrêt périodique. Il reste les 2 millions de tonnes/an prévus pour être produits dès 2019 avec la mise en service du complexe Bellara dans la wilaya de Mila et celui de Berrahal. Ce dernier est le résultat d'un partenariat. Il a été signé en 2017 entre les groupes d'Ali Haddad et l'Italien Danieli connu pour être l'un des plus importants producteurs du fer et de l'acier en Europe. Implanté sur le territoire de la commune de Berrahal, il devrait entrer en production dès 2019 avec au départ la création de 2.000 postes de travail directs et plusieurs centaines d'autres en indirect. Elle devrait coûter aux deux partenaires, 400 millions de dollars pour une production que l'on affirme être non polluante de 850.000, voire 1.000.000 de tonnes de rond à béton (RAB) dès le lancement de la chaîne de production. Cette usine dotée de plusieurs fours utilisera comme source d'énergie le gaz naturel, contrairement au complexe sidérurgique d'El-Hadjar qui, n'étant pas approvisionné en coke pour cause de panne de sa cokerie, continuera à fonctionner au charbon. Pour ce projet, Sider et les Emiratis ont, sur la base d'un contrat 51% pour les algériens, 49% pour les Emiratis injecté 1,16 milliard d'euros. Pour l'heure, le complexe sidérurgique d'El-Hadjar peine à démarrer et plusieurs arrêts techniques sont signalés ici et là chaque jour.