Le président de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC), Mohamed Sbaibi a pointé du doigt, avant-hier dimanche à Alger, certains fonctionnaires pour leur non-coopération dans la Déclaration de patrimoine, pourtant, a-t-il dit, obligés par la loi. « Ils ignorent la mission et les prérogatives de l'Organe en le considérant comme un simple appareil administratif », a-t-il indiqué. S'exprimant à l'ouverture des travaux d'une journée d'études sur «les problématiques de Déclaration de patrimoine» qu'il a présidé, M. Sbaibi a fait cas de la réception, par ses services, de 54.000 Déclarations de patrimoine d'élus locaux et près de 6.000 Déclarations émanant de hauts fonctionnaires de l'Etat. «L'ONPLC ne rencontre aucune difficulté avec les autorités politiques qui le soutiennent suffisamment à travers la mobilisation de tous les moyens humains et matériels», a-t-il dit, faisant savoir que ses services devaient recevoir près de 100.000 déclarations d'agents publics occupant des postes corruptibles, à partir de début 2019. Toute personne qui détient un mandat législatif, exécutif, administratif, judiciaire ou au niveau d'une Assemblée populaire locale élue, qu'elle soit nommée à titre permanent ou temporaire, quel que soit son niveau hiérarchique ou son ancienneté est, a rappelé le président de l'ONPLC, assujettie, conformément à la loi 01-06 relative à la lutte et la prévention contre la corruption, à la Déclaration de patrimoine dont le traitement et l'étude, a-t-il observé, se font encore manuellement. Tout comme, a-t-il poursuivi, toute autre personne investie d'une fonction ou d'un mandat, même temporaires, rémunérée ou non et concourt, à ce titre, au service d'un organisme public ou d'une entreprise publique, ou de toute autre entreprise dans laquelle l'Etat détient tout ou une partie de son capital, ou toute autre entreprise qui assure un service public. «Un projet d'élaboration d'une plate-forme électronique a été mis sur pied permettant de construire des ponts avec les administrations concernées, à l'instar des directions des biens de l'Etat, des douanes et des impôts», a-t-il indiqué encore, relevant que ce projet requiert, également, l'élaboration de textes réglementaires relatifs à la protection des informations et des données. M. Sbaibi qui a mis en avant, l'intérêt particulier qu'accorde son organe pour le volet coopération et coordination avec les institutions de l'Etat, a également fait cas de la mise en place d'un groupe de travail chargé, a-t-il dit, d'élaborer une cartographie des dangers de corruption dans le secteur des finances. Une cartographie qui sera élargie pour inclure les secteurs de l'habitat, la santé et le commerce dans une première phase avant sa généralisation pour englober tous les secteurs.