L'Organisation des Nations unies et l'Autorité palestinienne ont lancé lundi un appel de fonds de 350 millions de dollars pour venir en aide à 1,4 million de Palestiniens dans la Bande de Ghaza et en Cisjordanie occupé. Le montant a été sollicité pour 2019 dans le cadre du Plan de réponse humanitaire pour les territoires palestiniens occupés. Le financement doit permettre de fournir des denrées alimentaires de base, des soins de santé, des abris, de l'eau et des installations sanitaires aux personnes dans le besoin. «La situation dans le territoire palestinien occupé continue de se détériorer, empêchant les Palestiniens d'avoir accès aux soins de santé, à une eau salubre et à des moyens de subsistance», a déclaré Jamie McGoldrick, le coordinateur humanitaire pour le territoire palestinien occupé. «Notre plan pour 2019 privilégie l'assistance aux personnes considérées comme ayant le plus besoin de protection, de nourriture, de soins de santé, d'un abri, d'eau et d'assainissement», a souligné M. McGoldrick, expliquant que ce ciblage permettrait de maximiser le financement déjà limité. Selon le responsable onusien, l'ONU est prête à augmenter son engagement dans les territoires occupés en cas d'amélioration du financement. Jamie McGoldrick, a évoqué les défis sans précédent auxquels font face les acteurs humanitaires, précisant que le nouveau Plan de réponse humanitaire présente ce que l'ONU et ses partenaires peuvent accomplir «de manière réaliste» dans un contexte extrêmement contraint. Environ 77% des fonds demandés sont destinés à Ghaza où la situation humanitaire déjà désastreuse, s'est aggravée depuis le 30 mars 2018, a-t-il indiqué. Plus de 150 Palestiniens ont été tués sans compter les 10.000 autres blessés lors de manifestations de la Grande marche du retour face aux forces d'occupation israéliennes. La situation humanitaire a empiré en raison du blocus prolongé imposé par Israël. En Cisjordanie occupée, l'appui est destiné principalement aux familles vulnérables vivant dans la zone C d'El-Qods-Est et du quartier H2 d'Al Khalil. Ces deux zones où les restrictions en matière d'accès et de planification, ainsi que la violence croissante des colons dans un contexte d'expansion des colonies, sont la source d'importants besoins humanitaires et risquent d'aboutir au transfert forcé des Palestiniens. La Ligue arabe interpelle le Brésil et l'Australie sur le statut juridique d'El-Qods La Ligue arabe a adopté mardi une résolution appelant le Brésil et l'Australie, à respecter le droit international et les résolutions internationales concernant le statut juridique de la ville d'El-Qods et de ne pas soutenir les «plans» de l'occupant israélien, ont rapporté des médias locaux. La réunion extraordinaire du Conseil de la Ligue, au niveau des ambassadeurs, a décidé mardi de «dépêcher une délégation gouvernementale de Haut niveau pour rencontrer les responsables brésiliens et australiens» afin de les interpeller sur cette question. La délégation, composée de représentants des pays membres et du secrétariat général de l'organisation panarabe, alertera les responsables brésiliens et australiens sur la nécessité de «respecter le droit international et les résolutions internationales concernant le statut juridique de la ville d'El-Qods», ont ajouté les mêmes sources. La démarche de la Ligue arabe intervient après l'annonce de l'Australie de «reconnaître» El Qods-Ouest comme «capitale» d'Israël, tout en précisant que le déménagement de sa mission diplomatique de Tel-Aviv vers la ville sainte attendrait la conclusion d'un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens. Pour sa part, le président brésilien, Jair Bolsonaro, a annoncé, dans la foulée de son élection le 28 octobre dernier, le prochain transfert illégal de l'ambassade du Brésil à El-Qods occupée, comme l'ont déjà fait les Etats-Unis en mai dernier. Dans ce contexte, la Ligue a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à «assumer ses responsabilités en faisant pression sur Israël, la force occupante en Palestine afin qu'il arrête immédiatement ses agressions contre le peuple palestinien». L'occupant israélien a procédé à des arrestations massives et des tueries sans précédent contre les Palestiniens, notamment contre ceux vivant dans la bande de Ghaza qui manifestent depuis le 30 mars dernier contre le blocus imposé à l'enclave et pour le droit de retour des réfugiés palestiniens spoliés de leurs terres et biens en 1948.