Trois hauts fonctionnaires des Nations-Unies opérant dans les territoires palestiniens occupés ont appelé à assurer la protection aux enfants palestiniens à travers la prise de mesures «concrètes» pour leur permettre de vivre sans peur et de restaurer leurs droits spoliés par l'occupant israélien, a rapporté hier l'agence de presse palestinienne Wafa. Il s'agit de Jamie McGoldrick, Coordonnateur humanitaire du Bureau des Nations-Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), James Heenan, chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l'Homme (HCDH) et Geneviève Boutin, représentant spécial de l'Unicef dans l'Etat de Palestine. «Nous sommes profondément préoccupés des violations des droits des enfants palestiniens, nous demandons à prendre des mesures concrètes et immédiates afin de permettre aux enfants de vivre sans peur et de restaurer leurs droits», ont-ils mentionné dans un communiqué de presse conjoint. «Malgré les avertissements et les appels continus des Nations-Unies et d'autres organisations de procurer d'abord, la protection des enfants en premier, il y a des rapports qui révèlent qu'Israël cible les enfants palestiniens dans la bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée», ont-ils ajouté. Ils se sont indignés de la mort de sept enfants palestiniens par balles réelles et des bombardements israéliens en juillet dernier, portant le total à 26 morts depuis le début des manifestations de la Marche du retour à proximité de la barrière érigée par l'occupant israélien à Ghaza depuis le 3 mars dernier. Ces enfants s'ajoutent à cinq autres tués dans des bombardements israéliens ou en dehors du contexte des manifestations. Durant la même période, des centaines d'enfants ont été blessés par balles réelles dont nombre d'entre eux souffriront d'handicaps permanents, notamment à la suite d'amputation des membres. De plus, des milliers ont besoin d'une assistance psychosociale urgente, de soins médicaux spécialisés et d'un soutien pour leur réhabilitation. «Partout dans les territoires palestiniens occupés, surtout dans la bande de Ghaza, nous voyons des enfants privés de leurs droits», ont également relevé les responsables dans leur document. Ils se sont désolés de la situation actuelle des familles palestiniennes qui «s'adaptent avec quatre heures d'électricité par jour dans la chaleur étouffante et l'eau potable propre chère et introuvable», ont-il poursuivi. En plus, «ce sera difficile de commencer la nouvelle année scolaire pour des milliers de familles qui n'ont pas les moyens de se procurer des fournitures scolaires de base à leurs enfants». Mi-juillet dernier, le ministère des Affaires étrangères palestinien a appelé l'occupant israélien à assumer toutes ses responsabilités suite à l'assassinat des enfants palestiniens, s'indignant du «silence de la communauté internationale et des institutions onusiennes» envers la politique israélienne basée sur l'assassinat et les liquidations des enfants palestiniens, dans un communiqué cité par Wafa. Mardi, le Rassemblement national palestinien des familles des martyrs a fait état dans un rapport mensuel, de «pas moins de 195 Palestiniens tués par des tirs israéliens du 1er janvier au 31 juillet écoulé, dont 32 enfants âgés de moins de 18 ans». Depuis le 30 mars dernier, des milliers de Palestiniens se rassemblent à proximité de la barrière érigée par Israël à Ghaza dans le cadre de la «Marche du Grand retour» pour le droit au retour des Palestiniens sur leurs terres dont ils ont été chassés en 1948. Les Palestiniens protestent également contre le blocus imposé à la Bande de Ghaza depuis 2007. Les manifestations ont culminé le 14 mai quand au moins 62 Palestiniens ont été tués alors que des milliers protestaient contre le transfert ce jour-là de l'ambassade des Etats-Unis à El-Qods occupée.