L'année s'achève sur un bilan positif pour le champ littéraire, aidé par un dynamisme remarqué de l'édition algérienne qui s'est distinguée en 2018 par une production prolifique d'œuvres d'auteurs confirmés et l'émergence de jeunes plumes. Faisant presque fonction de rentrée littéraire, le Sila (Salon international du livre d'Alger) aura été, comme chaque année, l'occasion de découvrir les nouvelles publications des éditeurs locaux qui proposaient les dernières œuvres d'écrivains connus et de journalistes lancés dans l'écriture romanesque depuis quelques années. Les romanciers Mohamed Magani et Mustapha Bouchareb auront été les premiers à donner le top départ des publications en cette année avec la sortie, respectivement, de «l'Année miraculeuse» et «la Fatwa», tous deux chez Chihab Editions, suivis de «Khalil», dernier ouvrage de l'écrivain à succès Yasmina Khadra. A partir du mois de septembre, plusieurs autres œuvres paraîtront : «Le naufrage de la lune» de Amira-Géhanne Khalfallah, «Nulle autre voix» de Maïssa Bey, «Les yeux de Mansour» de Ryad Girod, «Le peintre dévorant la femme» de Kamel Daoud, «Sentiments irradiés» de Djamel Mati, «Aïzer, un enfant de la guerre» de Mohamed Sari, ou encore «Les couffins de l'équinoxe» d'Ameziane Ferhani, parmi d'autres. Des journalistes et chroniqueurs de presse, également écrivains depuis quelques années, ont signé leur retour en 2018 avec des romans et des recueils de nouvelles très remarqués à l'image de Mustapha Benfodhil avec son roman «Body Writing», Amari Chawki qui a publié «Balak», ou encore Lazhari Labter qui revient avec «Laghouat, ville assassinée» et un ouvrage collectif, «Hiziya mon amour», coordonné par ses soins et rassemblant les textes de plusieurs écrivains et poètes autour du souvenir de Hiziya, un personnage immortalisé par la poésie de Benguitoun. D'autres grands noms de la littérature algérienne d'expression arabe sont aussi revenus au-devant de la scène en 2018 comme Amine Zaoui avec «El Khillan», Abdelwahab Aissaoui qui a signé «El Diwan El Isbarti», ou encore Saïd Khatibi avec son roman «Hatab Sarajevo» : une cuvée 2018 des plus riches, à laquelle s'ajouteront de nouveaux venus sur la scène littéraire d'expression arabe comme Smaïl Mehnana, Ali Meghazi, ou encore Lounis Benali. Des prix pour terminer l'année Comme les précédentes années, l'événement littéraire le plus marquant en 2018 reste le Salon international du livre d'Alger (Sila) qui a drainé, en novembre, un public très nombreux pour sa 23e édition qui a accueilli un millier d'éditeurs dont 271 maisons algériennes. Des salons nationaux du livre ont été organisés à Tizi Ouzou, Tlemcen, Oran, Ouargla, Skikda ou encore Batna, entre autres villes qui ont également vu la naissance, pour certaines d'entre elles, de clubs de lecture et cafés littéraires créés à l'initiative de particuliers ou d'institutions culturelles. La tenue des premières «Rencontres annuelles Méditerranée Afrique des jeunes écrivains» avec la participation d'une quarantaine d'écrivaines et le lancement d'un nouveau prix littéraire, «Prix Yamina Mechakra», du nom de l'écrivaine et psychiatre Yamina Mechakra (1949-2013), qui devait être décerné à la fin de l'année par un jury exclusivement féminin, ont également marqué l'année 2018 qui s'achève avec l'attribution de plusieurs prix littéraires. Dans sa sixième édition, le prix littéraire Mohamed Dib a été attribué cette année aux auteurs Mohamed Saâdoune pour son roman «la défaite», à Smail Yabrir pour «Maoula El haïra», et à Sami Messaoudene pour «Enza». L'écrivaine algérienne Aïcha Kassoul a remporté cette année le Prix «Escale littéraire» pour son roman «La Colombe de Kant», alors que le roman «1994» d'Adlène Meddi avait reçu le prix «Transfuge» du meilleur polar francophone de l'année 2018, une année qui aussi vu la distinction du roman «Zabor ou les psaumes» de Kamel Daoud qui a reçu le Prix méditerranée du Centre méditerranéen de littérature. Le Grand prix Assia Djebar dans sa 4e édition a été, quant à lui, attribué aux écrivains Nahed Boukhalfa pour sa fiction en arabe «Sirène, destination d'un homme optimiste», Ryad Girod pour «Les yeux de Mansour» (grançais) et Mhenni Khalifi pour son roman en tamazight «Imehbal» (Les fous).