Malgré une situation économique difficile, bon nombre de maisons d'édition proposent, à l'occasion du Salon international du livre d'Alger, de nouveaux titres de romans, essais, ainsi que des albums originaux de littérature pour enfants. Tour d'horizon. – El Kalima éditions Les éditions El Kalima publient dans la collection Petits inédits maghrébins (PIM), le livre collectif Alger 1967, Camus, un si proche étranger, présenté par Agnès Spiquel et signé par Laâdi Flici et d'autres. Il s'agit de revenir sur l'hiver 1966-67 (année de tournage de l'Etranger, de Visconti), à partir de conférences, de comptes-rendus ou de journaux intimes inédits, pour décortiquer l'image de Camus dans l'Algérie naissante. La maison d'édition propose aussi dans son catalogue Le roman des Pov Cheveux, de Nadia Chouitem (récipendiaire du prix Mohamed Dib 2018), le treillis et la minijupe, de Djillali Bencheikh, ou encore L'offense de Hadj Hamou, de Hadj Miliani. – Barzakh L'essai- événement de ce Sila 2018 est incontestablement De l'ALN à l'ALP, La construction de l'armée algérienne (1954-1991), de l'essayiste Saphia Arezki, déconstruisant des mythes sur l'armée algérienne. Les lecteurs découvriront sur leurs étals des romans comme Nulle autre voix, de Mayssa Bey, Body writing, de Mustapha Benfodil, Balak, de Chawki Amari, Les yeux de Manssour, de Ryad Girod, Le naufrage de la lune, de Amira-Géhane Khalffallah, Aïzer. Un enfant dans la guerre, de Mohamed Sari, ou encore Le peintre dévorant la femme, du journaliste Kamel Daoud. La maison d'édition réédite par ailleurs, Octobre, ils parlent, ouvrage de référence de Sid Ahmed Semiane, sur les événements d'octobre 1988, avec, en prime, une édition enrichie. – Casbah éditions Pour sa rentrée littéraire, Casbah éditions mise sur une valeur sûre de la littérature algérienne. Yasmina Khadra y signera son dernier roman Khalil. La maison d'édition compte dans son catalogue le roman Débacle, de Mohamed Sadoun, lauréat du prix Mohamed Dib 2018, la Colombe de Kant, de Aïcha Kassoul, lauréate du prix de l'Escale littéraire d'Alger 2018, ainsi que La demoiselle du métro, recueil de nouvelles de Meriem Guemache, journaliste à la Chaîne III, croquant la société algérienne avec humour et tendresse. Les lecteurs y découvriront aussi l'ouvrage du chantre de la tariqa alaouia, Cheikh Khaled Bentounès, celui de l'avocat Miloud Brahimi auteur de En mon âme et conscience, ou encore le dernier livre de Benaouda Lebdaï, Winnie Mandela – Le mythe et la réalité. – Anep éditions Les éditions Anep sont présentes au Sila avec 33 nouveaux ouvrages. Faisant la part belle aux jeunes auteurs, l'ANEP a permis a Mohamed Abdallah d'y signer son second ouvrage, Souvenez vous de nos sœurs de la Soummam. Des plumes plus rodées au Sila viendront leur prêter main-forte. Il s'agit notamment de Merzak Bagtache, lauréat du Grand prix Assia Djebar du roman 2017, pour son roman en arabe El Matar Yaktoub Massiratihi, La pluie écrit ses mémoires, Belkacem Meghzouchen, pour son ouvrage Mouabin al-Mahroussa youadin fi Florença et Yamina Chellali, auteure de Yamina Chellali, une femme au maquis. Mostefa Khiati dédicacera Les irradiés algériens, un crime d'Etat. Mohamed Balhi dédicacera Dey Hussein, dernier souverain d'El Djazaïr (1818-1830). Au rayon Essais figure notamment La civilisation musulmane, de Mostapha Chérif et Les voies de la paix, Rahma, concorde et réconciliation, d'Ammar Belhimer. Pour les enfants, l'ANEP propose une série de biographies des plus grands personnages historiques algériens. – Chihab éditions La rentrée littéraire de Chihab éditions est marquée par le formidable récit de Jean François Garde, enseignant coopérant à Batna de 1966 à 1969, sur ses années «algériennes» dans un ouvrage intitulé A la rencontre des Aurès. La maison Chihab édite également Les couffins de l'equinoxe, recueil de nouvelles d'Ameziane Ferhani, et les romans Aimer Maria, de Nassira Belloula, et Sentiments irradiés de Djamel Mati. A noter, par ailleurs que Pluies d'or, de Mohamed Sari, traduit vers le tamazight est également disponible au stand Chihab. – Koukou éditions Les éditions Koukou apportent une once d'audace à ce Sila 2018 à travers les ouvrages Democtature, de Me Mokrane Aït Larbi, Les Derniers jours de Muhammad, de Hela Ouardi, ainsi que l'ouvrage aussi nécessaire qu'ambitieux de la psychanalyste Karima Lazali, Le trauma colonial. – Apic éditions La maison Apic fête cette année le dixième anniversaire de la série Dissonances, donnant la voix à de grands penseurs s'intéressant au monde arabe et aux troubles du monde contemporain. Un hommage sera, à cette occasion rendu à feu Samir Amin. La maison Apic publie par ailleurs Le système éducatif dans l'Algérie coloniale, de Kamel Kateb, Les sciences arabes en Afrique, ou encore le roman Au secours Morphée ! d'Akram El Kébir.