Aussi paradoxal que cela puisse être, le recul sensible qu'a connu le flux de migrants clandestins en Méditerranée durant l'année 2018, ne s'est pas répercuté aucunement sur la baisse de mortalité. Dans ce contexte, les statistiques nous révèlent que sur les 113.482 qui ont tenté de rejoindre la rive nord de la mer, on a enregistré pas moins de 2.262 décès. Selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), ce chiffre interpelle une mobilisation internationale sur ce tte tragédie humanitaire. D'après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) sur les migrants disparus (MMP), le projet de rapport de la méditerranée demeure l'un des couloirs migratoires les plus meurtriers du monde. De façon plus précise, les statistiques nous indique que sur près de 113.482 migrants et réfugiés ont atteint illégalement les côtes européennes en 2018, via deux routes principales: une occidentale, pour la traversée du Maroc vers l'Espagne, et l'autre orientale qui fait référence à la traversée maritime de migrants à partir des pays centraux et orientaux de la région - principalement la Libye - vers l'Italie. Pour ce qui est de l'Espagne, y compris les enclaves de Ceuta et Mellila, on a enregistré, durant l'année écoulée, 120.205 arrivées, au moment où l'Italie, a connu un véritable soulagement au cours la même année en n'enregistrant que 23.371 arrivées, beaucoup moins qu'en 2017 avec un lot de 119.369 migrants, selon le HCR, qui a également avancé le chiffre de 32.497 arrivées illégales, par voie maritime, en Grèce. En ce qui concerne la provenance des migrants, le premier pays d'origine des migrants et refugiés arrivés dans le vieux continent était la Guinée (13.068 personnes), suivi du Maroc (12.745) et du Mali (10.347). La Syrie n'était que le quatrième pays de départ de migrants ayant fait le périple migratoire, suivie de l'Afghanistan et de l'Irak. Cela dit, ce recul constaté en en matière d'arrivées migratoires n'a pas permis aux Européens de s'entendre sur une doctrine de gestion de ce phénomène, et ce, dans le sens, où l'année 2018 a été marquée par un débat controversé entre les pays de l'Union européenne (UE) autour de l'accueil des migrants illégaux parmi lesquels se trouvent toujours des réfugiés. Dans ce contexte, rappelons que lors d'un sommet en juin, les dirigeants de l'UE, 28 pays, avaient convenu de rechercher une solution pérenne à la question du débarquement des migrants secourus en méditerranée, sous la pression de l'Italie, qui avait même fermé ses ports aux navires d'ONG. Cependant, ces discussions piétinaient et les bras de fer diplomatiques étaient souvent engagés entre capitales européenne après chaque opération de sauvetage. D'où le fait que plusieurs navires humanitaires ont été contraints de rester en rade au large de la grande bleue depuis l'été, faute de trouver un port où accoster, alors que chaque situation s'était débloquée avec un accord trouvé dans l'urgence entre pays européens pour la répartition des migrants secourus d'une mort certaine. Selon le commissaire chargé des migrations de l'UE, Dimitris Avramopoulos, la crise migratoire «a été surpassée», mais cet afflux pose d'autres problématiques aux sociétés européennes comme la montée de l'extrême droite, dans plusieurs pays européens. Il s'agit, pour lui, d'ouvrir un dialogue avec les pays du sud et traiter ces problèmes sous tous les aspects, y compris l'intégration des migrants en Europe, la lutte contre l'extrémise et le terrorisme. De ce fait, et face à une telle exacerbation du phénomène, l'UE s'est évertuée à trouver l'alternative miracle en optant pour l'implication des pays de transit. Dans cette perspective, l'instance européenne a proposé, fin juin, d'installer des centres de traitement de demandes d'asile dans les pays d'Afrique du Nord, cette demande de «sous-traitance» a été catégoriquement refusée. Dans une déclaration, le Premier Ministre Ahmed Ouyahia a déclaré que «l'Algérie n'acceptera pas d'accueillir ce genre de centres que la Libye et la Tunisie ont aussi refusé pour la énième fois». Cela étant, les pays d'Afrique du nord, notamment en leur qualité de pays de transit, refusent d'être «pris en sandwiche» entre les pays pourvoyeurs de réfugiés et de migrants, majoritairement ceux de la bande sahélo-saharienne, et les pays d'accueil de la rive nord de la méditerranée.