S'il y a une question qui interpelle actuellement l'opinion et les pouvoirs publics, c'est bien celle de la migration clandestine appelée communément la «harga». A ce propos le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, a organisé un Forum au Palais des nations, à Alger, dont les travaux, qui s'étaleront sur deux jours ont débuté, samedi dernier. Sous le thème «L'avenir de nos jeunes, une responsabilité partagée», ce forum, regroupant le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, ainsi que d'autres membres du gouvernement et des représentants de plusieurs secteurs et d'experts nationaux et internationaux, se veut une opportunité pour étudier ce phénomène «dans tous ses aspects», avec l'ambition d'être un espace de débat, de concertation et d'échange sur une approche objective et scientifique concernant le phénomène de la harga, qui permettra aux participants plus particulièrement les experts et les chercheurs en plus des représentants de la société civile, d'analyser ce phénomène et de diagnostiquer ses causes afin de décliner des recommandations et propositions de solutions, en appui aux mesures adoptées par les pouvoirs publics pour aboutir à une démarche globale de résolution de la question. Dans ce contexte, et en sus des différentes communications, quatre ateliers ont été prévus avec pour thèmes respectifs : «Sensibilisation, communication et cyberespace : pour une action préventive commune», «Intégration économique des jeunes : de la jeunesse dans le domaine économique : réalités, contraintes et enjeux», «Programmes de jeunesse, de culture et de loisir : entre réalité et aspirations pour une attractivité meilleure», et «Rôle des organisations de la société civile dans la prise en charge de la jeunesse : travail de proximité, médiation et réseautage». Cela étant, lors de son allocution d'ouverture des travaux de ce forum, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales, et de l'Aménagement du Territoire, Noureddine Bedoui a tenu à préciser que «plusieurs cas de harraga ne sont pas liés à des conditions socioéconomiques défavorables, vu les opportunités de travail et d'investissement offertes, mais plutôt à la recherche d'une certaine classe sociale et du gain facile, selon les résultats d'études spécialisées». Aussi, a-t-il rappelé que «ce phénomène a été pris au sérieux par les pouvoirs publics qui ont adopté une politique d'accompagnement des jeunes chômeurs en termes d'accès au monde du travail et de soutien à la création de start-up ou à travers les programmes de soutien aux projets d'investissement ayant permis la réalisation des aspirations de jeunes, en sus des actions de sensibilisation à la participation des pouvoirs publics et de la société civile ainsi que la présentation des efforts des autorités visant l'amélioration de la prise en charge de toutes les préoccupations, notamment le logement et l'emploi». Dans ce sens, dira le ministre : «il est procédé actuellement à une large campagne de sensibilisation aux mécanismes et programmes que prévoit le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika et contenus dans l'action du gouvernement, et ce à travers l'exposition des modalités permettant de bénéficier des formules d'emploi consacrées aux jeunes et des différents programmes de logement, toutes formules confondues, en consacrant 40% de logements sociaux aux jeunes de moins de 35 ans». Autres mesures prises par l'Etat afin d'endiguer ce phénomène, celles visant «la création d'un climat propice à l'animation du marché d'emploi, telle que la réduction de l'apport personnel du bénéficiaire au titre de l'investissement (ramené à 1%) et la mise en place d'un système fiscal transitionnel s'étalant à 3 ans, en vertu duquel les micro-entreprises connaissent une transition graduelle de la fiscalité ainsi que la réduction des taux d'intérêt à 100% sur les crédits octroyés aux bénéficiaires à travers le dispositif du microcrédit». A cet effet, le ministre a déclaré que ces mesures incitatives et préventives «ont abouti à des résultats positifs dans la lutte et la prévention contre ce phénomène», de même que l'état procède à «l'accompagnement des jeunes à travers différents programmes de développement du président de la République, à l'instar de la création de zones industrielles au niveau des wilayas, et de petites zones d'activités dans chaque commune, dynamisation devant être assurée par les jeunes entrepreneurs et les micro-entreprises».