Mourad Medelci, président du Conseil constitutionnel vient de tirer sa révérence à l'âge 76 ans. Le défunt a rendu son dernier souffle ce lundi aux environ de 1h30 du matin, selon une source familiale, et ce suite à une longue maladie. Sa dernière apparition publique remontait aux Cérémonies du 1er novembre à Alger, où il était apparu très affaibli. Après plusieurs semaines d'hospitalisation à Paris, le défunt a été ramené chez lui au début de cette semaine. Le défunt a été enterré hier au cimetière de Ben Aknoun après la prière du Dohr, et ce, en présence d'un grand nombre de personnalités. Ceci étant, ce fin connaisseur de l'Etat algérien est né le 30 avril 1943 à Tlemcen. Il a occupé plusieurs hautes fonctions au sein de l'Etat, dont celle de président du Conseil constitutionnel depuis 2013. Licencié en Sciences économiques de l'Université d'Alger (1966), le défunt avait dirigé plusieurs Groupes publics, avant d'être désigné directeur général de la Société nationale des tabacs et des allumettes (SNTA) en 1980, puis secrétaire général du ministère du Commerce jusqu'en 1988. Durant la même année, il a été promu ministre du Commerce, un poste qu'il avait quitté en 1989. Il a effectué son retour au sein de l'Etat en tant que ministre délégué au Budget (1991-1992) avant de reprendre son poste de ministre du Commerce (1999-2001), puis ministre des Finances (2001-2002). Par la suite, il avait rejoint la Présidence de la République pour un poste de conseiller (2002-2005). Le défunt a été nommé une nouvelle fois ministre des Finances (2005-2007) et, par la suite, ministre des Affaires étrangères (2007-2013) avant de terminer sa carrière comme président du Conseil constitutionnel (2013-2019). A cela, faut-il ajouter que le défunt a également été vice-président de la Fondation Emir-Abdelkader (1996), membre fondateur de l'Association pour les relations internationales (1997), président fondateur de l'Association pour la promotion de l'éco-efficacité et de la qualité en entreprise (1998) et membre du Panel des Eminentes personnalités africaines chargées de superviser le Mécanisme d'évaluation par les Pairs (MAEP) entre 2003 et 2005. Par ailleurs, remarquons que ce décès intervient dans un contexte particulier, alors qu'une présidentielle doit se tenir le 18 avril prochain et que le Conseil constitutionnel y tient un rôle majeur : c'est lui qui reçoit et valide les dossiers de candidatures. Dans ce cadre, les règles régissant le remplacement du président de l'instance pour décès ont été précisées lors de la révision constitutionnelle de 2016. Le décret présidentiel n°16-201 du 11 Chaoual 1 437 (16 juillet 2016) prévoit que «le décès (…) du président du Conseil constitutionnel donne lieu à une délibération du Conseil constitutionnel intervenant sous la présidence du vice-président ou, en cas d'empêchement de ce dernier, du membre le plus âgé et dont notification est faite au président de la République». Le même article précise également que «Dans ce cas, le vice-président assure l'intérim de la présidence du Conseil constitutionnel jusqu'à la date de désignation du nouveau président». C'est donc à Mohamed Habchi, nommé en juillet 2016 par Abdelaziz Bouteflika, que revient désormais cette charge. Le même décret précise, dans son article 6, que «le renouvellement ou le remplacement du président du Conseil constitutionnel s'effectue dans les quinze jours» suivant la notification du décès à la Présidence de la République. Le successeur de Mourad Medelci sera donc connu dans les tous prochains jours. Ainsi, le Conseil constitutionnel devrait-il se réunir sous la présidence de son vice-président, Mohamed Habchi, pour prendre acte du décès de son président, Mourad Medelci, et informer le président de la République, conformément au règlement intérieur de cette institution. En effet, l'article 81 du règlement intérieur du Conseil stipule, qu'»en cas de décès ou de démission du président du Conseil constitutionnel, le Conseil se réunit sous la présidence du vice-président et en prend acte». Le même article énonce, également, que «le président de la République en est immédiatement informé».