Il y a nécessairement à établir les coûts de revient du lancement de centrales nucléaires et des réacteurs en Algérie, avant de lancer des projets, dont les maturations devraient également tenir compte de la diversité des domaines d'activités liés à cette source d'énergie, certes peu coûteuse, après amortissement des investissements. L'intérêt stratégique pour la fabrication d'électricité, et en matière de protection de l'environnement contre les séquelles de propagation des gaz à effet de serre, ne fait aucun doute, mais en fin de vie d'un réacteur, les craintes amarrées à la sécurité dans le traitement des déchets radioactifs, et leur enfouissement, nécessitent des investissements très lourds. C'est un terrain qui doit être très sérieusement encadré. Dans ce contexte d'une extrême sensibilité, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni a préalablement préparé dans son projet de loi, le bornage des activités nucléaires, qu'il a présenté devant la Commission des Affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification à l'Assemblée populaire nationale. M. Guitouni a précisé que «le programme pacifique d'utilisation de l'énergie nucléaire requiert la mise en place d'un cadre législatif définissant les conditions des activités nucléaires, et les règles de sécurité» correspondantes aux conventions internationales de coopération sur les utilisations sur l'exploitation des énergies nucléaires, et les sources de rayonnement ionisantes. Dans ce cadre, le ministre a fait savoir également que le projet de loi était structuré en 19 chapitres relatifs à «la sûreté, la sécurité et la radioprotection». Ces chapitres non rendus publics par l'APS qui rapporte l'information se veulent s'inspirer «des meilleures pratiques mondiales en la matière, ainsi que des instruments juridiques internationaux auxquels l'Algérie a souscrit avec l'Agence internationale de l'énergie atomique. Ce projet, croit-on savoir, ne fera partie des ressources énergétiques de l'Algérie qu'à partir de 2030, le temps de pourvoir le secteur de la formation de hauts niveaux des ingénieurs, de procéder à son organisation, et de s'assurer de la mise en place des instruments juridiques à tous les niveaux. Comme nous le savons, l'Algérie dispose du Comena depuis 1996, de deux réacteurs nucléaires destinés à la formation et la recherche au niveau de Draria sur les hauteurs d'Alger, et de El Berine à Djelfa, pareillement d'un institut algérien de formation en génie nucléaire, depuis 2011, et d'un centre national de formation et d'appui à la sécurité nucléaire existant depuis 2012. Le projet de loi inclut selon le ministre corrélatif à l'exploitation de l'énergie nucléaire prévoit la création d'une «autorité nationale de la sécurité et de sûreté nucléaires». Ce programme à vocation pacifique de l'utilisation de l'énergie nucléaire, sera subordonné à des contrôles périodiques et stricts de l'AIEA, qui a pour mission de veiller à l'enrichissement de l'uranium à des fins d'utilisation militaires. L'Algérie est étroitement surveillée. En février dernier, notre ministre des AE a signé le protocole additionnel au Traité de non prolifération nucléaire (TNP).