Depuis hier matin, le réseau des transports en commun est totalement à l'arrêt, en raison des manifestations organisées à travers le territoire national, contre le cinquième mandat du Président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Il n'y a pas eu de service de train, à oartir de 10h00. C'est ce qu'a annoncé hier la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) dans un communiqué. «Tous les mouvements de transport ferroviaire en provenance et à destination de la capitale seront interrompus» a indiqué la même source. On a pu constater également à Alger, que le métro, le tramway et les bus étaient à l'arrêt. L'Entreprise du métro d'Alger a également annoncé, l'arrêt du métro sans fournir aucun élément d'explication concernant les causes de cette suspension temporaire de ses services. Ces annonces ont été une grande surprise pour des milliers d'algériens. Des manifestants sont sortis pour la énième fois dans la rue pour dire non au cinquième mandat. La journée d'hier coïncidait avec la célébration de la journée mondiale de la femme et par la même occasion les femmes ont décidé de rejoindre la marche, organisée contre la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat. Il est utile de préciser que les manifestants scandaient des slogans pour dire non à la hogra, à la marginalisation, à l'injustice, à la corruption et à leur avenir incertain. Ils ne manifestent pas seulement pour dire non au cinquième mandat mais également pour dire non à Ouyahia, au FLN et aux autres partis de l'Alliance présidentielle. Ils veulent plus du système actuel. Ils appellent à une «nouvelle République». Plusieurs scènes ont été marquées lors de ces manifestations. Hier par exemple le candidat Ali Ghediri a été chahuté par certains manifestants. Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs, a été également chahutée et poussée vers la sortie lors de la manifestation du vendredi 1er mars. Rachid Nekkaz également, mais à moindre degré, a été conspué par la même foule, le même jour, lorsqu'il a tenté de s'adresser à elle de son balcon, ont rapporté les médias. Avant-hier, des avocats du barreau d'Alger ont organisé un rassemblement, devant le siège du Conseil constitutionnel à Alger, pour réclamer des changements politiques profonds et l'Etat de droit. Ils ont scandé des slogans notamment contre la candidature du président sortant pour un nouveau mandat, et brandissant des pancartes où on pouvait lire : «Oui pour une justice indépendante», «non pour la violation des lois», et «respect de la volonté populaire». Des rassemblements similaires ont été menés par des avocats des ordres régionaux de Constantine et de Batna, devant les Cours de justice. Dans la wilaya de Mila relevant de l'ordre régional de Constantine, des dizaines d'avocats se sont rassemblés devant la Cour de wilaya puis ont marché dans plusieurs avenues de la ville, brandissant des banderoles sur lesquelles étaient écrits «Oui à l'Etat de droit» et «Défense de la voix du peuple».