Près de 295.000 assurés sociaux à besoins spécifiques ont été pris en charge en matière de prestations et d'appareillage par la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) durant l'année 2018, avec une dépense globale de 6 milliards de DA, a-t-on appris auprès de cette caisse. «Au total, 294.641 assurés sociaux à besoins spécifiques ont été pris en charge en matière de prestations et d'appareillage par la CNAS, durant l'année 2018, avec une dépense globale de 6 milliards de DA, dont 4 milliards DA en matière d'appareillage», a-t-on précisé de même source. La catégorie d'assurés sociaux à besoin spécifique bénéficient «d'une attention particulière» en matière d'allégement et de facilitation d'accès aux prestations offertes par la CNAS, a-t-on ajouté, rappelant que des «mesures ont été prises dans plusieurs volets en faveur de cette frange de la société». Dans ce sens, la caisse a aménagé l'ensemble de ses structures en rampes et accès spécifiques et réservé un guichet dédié à cette frange de la société. Des locaux ont été également mis à la disposition de l'Office national d'appareillage et d'accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH) pour son activité d'audiologie au niveau de 29 agences relevant de la CNAS dans le cadre de la mutualisation des moyens et l'ouverture de contrôles médicaux au niveau des structures de l'Office. La suppression par la Caisse du contrôle à postériori de l'appareillage et des accessoires vendus en l'état par l'ONAAPH permettant un allégement et une réduction des déplacements des personnes à besoins spécifique auprès des services de la CNAS figure aussi parmi ces mesures. La CNAS a également procédé à la décentralisation et la modernisation des moyens d'acquisition de l'appareillage et accessoires par le déploiement de solutions informatiques permettant à la personne à besoin spécifique d'acquérir son appareillage dans n'importe quel centre de paiement à travers le territoire national. Dans un même contexte, la caisse a mis à la disposition de ces assurés sociaux et leurs ayants-droit des centres de prise en charge psychologique et orthophonique à l'échelle nationale et d'autres au profit des enfants atteints d'handicap moteur pour une prise en charge dans le cadre de l'insertion socio-scolaire. Sur un autre volet, la caisse a mis en place un service social, dans le cadre de son action sanitaire et sociale, afin d'assurer la prise en charge des assurés sociaux et de leurs ayants-droit fragilisés par la maladie ou la perte d'autonomie et sans assistance. «En 2018, plus de 6.600 personnes ont bénéficié de ces procédures», a-t-on indiqué de même source. D'autres mesures ont été prises telles que la généralisation de l'usage du langage braille sur tous les supports d'information élaborés par la CNAS et l'adaptation du site web de la caisse en faveur des personnes malvoyantes à travers la transcription vocale du contenu. Par ailleurs, la caisse a lancé des opérations de sensibilisation destinées à son personnel pour «une meilleure qualité d'accueil et de contact» avec les personnes à besoins spécifiques ainsi que des programmes de formation en langage des signes au profit des responsables en charge de l'écoute et de la communication. Personnes aux besoins spécifiques : le nombre effectif sera connu au recensement de 2020 Invitée du forum de la Chaîne I de la Radio nationale, la ministre a fait savoir que le nombre des personnes aux besoins spécifiques en Algérie «s'élève aujourd'hui à un million de personnes titulaires d'une carte de handicap». Néanmoins, a estimé la ministre, «la réalité dépasse largement ce chiffre», ce qui a amené son secteur à saisir le ministère de l'Intérieur afin d'inclure une case spéciale dans les formulaires qui serviront au recensement prochain de la population, dans l'objectif de déterminer le nombre réel de cette catégorie. Cette démarche permettra de «rationaliser davantage les dépenses et d'attribuer les aides accordées par le secteur de la Solidarité nationale à leurs véritables bénéficiaires», a précisé Mme Eddalia. Abordant, dans ce contexte, les différents mécanismes dédiés à l'aide accordée à cette catégorie vulnérable, la ministre a cité un taux d'un % des postes d'emploi au sein des entreprises publiques et privées, consacré par le législateur algérien, au profit des personnes aux besoins spécifiques, regrettant le non-respect de ce taux. A ce propos, Mme Eddalia a rappelé que son secteur avait récemment procédé à un recensement au niveau des différents ministères, qui a fait ressortir que le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs était le seul département ministériel ayant respecté le taux fixé par la loi no 09-02 relative à la Protection et à la promotion des personnes handicapées. En matière d'aide sociale, la ministre a révélé que le fichier social pour la population, dont la création est déjà lancée «sera bientôt finalisé», sachant qu'il servira, au prochain mois de Ramadhan, à la distribution des aides. Rappelant que les aides accordées par l'Etat lors du mois sacré de Ramadhan sont principalement assurées par le ministère de l'Intérieur, la ministre a affirmé que son secteur contribuait, à hauteur de 9 à 10%, aux opérations d'aides, notamment à travers les restaurants de solidarité auxquels un budget est consacré, au titre du Fonds national de solidarité (FNS). La première responsable du secteur a souligné que l'Etat poursuivait sa politique sociale, en dépit de la réduction des ressources financières, confirmée au sein de la Loi de finances actuelle qui consacre 21% du budget de l'Etat au secteur, soit plus de 8% du PIB. Le développement de la croissance démographique d'une moyenne d'un million d'habitant/an, ainsi que la crise financière que traverse le pays, exigent le lancement d'une réflexion avec les autres ministères autour de l'élaboration d'une planification familiale à même de permettre aux pouvoirs publics de mettre sur pied une stratégie future pour rationaliser les dépenses et gérer directement les départements concernés, à l'image de la Santé, de l'Education et la Formation, a indiqué l'intervenante. La ministre est revenue, à cette occasion, sur les différentes politiques initiées par le ministère de la Solidarité nationale en matière de prise en charge des différentes catégories sociales, à l'image des autistes, expliquant, à cet égard, que 117 espaces au niveau des établissements d'éducation et d'enseignement spécialisé relevant du secteur profitent, jusqu'à présent, à près de 2 000 enfants.