Pour éviter que le blocage de la situation politique actuelle se transforme en impasse, les partis et les associations multiplient les rencontres et les discussions pour créer un climat de concertation à même de faire sortir tout le monde du dialogue de sourds qui caractérise les protagonistes de la crise que traverse le pays en ce moment. Ainsi, des partis de l'opposition, de représentants de syndicats et des personnalités nationales, ont participé samedi à une réunion de concertation, la 6ème du genre, qui s'est tenue à Alger, plus précisément au siège du Front algérien pour le développement, la liberté et la justice (FADLJ). Ils ont proposé «une feuille de route pour une solution politique dans le cadre de la légitimité populaire». Dans le communiqué final lu par le président du FADLJ, Abdallah Djaballah, cité par l'APS, les participants ont proposé une feuille de route, à même d'aboutir à une solution politique dans le cadre de la légitimité populaire, consacrée par la Constitution en son article 7. Selon la même source, la feuille de route devrait être mise en œuvre à la fin du mandat du Président Bouteflika. Les participants à cette réunion proposent «l'institution d'une courte période de transition au cours de laquelle les prérogatives du président sortant seront transmises à une instance présidentielle composée de personnalités nationales connues pour leur crédibilité, probité et compétence. Ils définissent cette instance comme suit : sa mission sera de prendre en charge les revendications du peuple et ses membres s'abstiendront de toute candidature ou proposition de candidature lors des prochaines échéances électorales»; autre mission: «assumer les prérogatives du Chef de l'Etat et à nommer un Gouvernement de compétences nationales pour gérer les affaires, outre la création d'une instance nationale indépendante pour l'organisation des élections et la révision de la loi portant régime électoral aux fins d'organiser une élection présidentielle libre et régulière». Les partis de l'opposition, les représentants de syndicats et les personnalités nationales qui ont pris part à cette réunion, ont convenu lors de cette réunion de «la poursuite des concertations autour des questions et démarches complémentaires pour une meilleure prise en charge des revendications populaires», et de «la définition d'un délai n'excédant pas six mois pour la concrétisation des clauses de la feuille de route», précise le communiqué. «Le débat se poursuivra autour de la feuille de route pour décider des mécanismes appropriés pour la prise en charge des revendications du peuple», selon la même source qui ajoute que les participants ont exprimé leur disponibilité à examiner d'autres propositions susceptibles de prendre en charge ces revendications, appelant l'ANP à aider à la consécration des attentes populaires dans le cadre du respect de la légitimité populaire. Les participants à la 6ème réunion de concertation ont lancé un appel au peuple Algérien à l'effet de «maintenir leur mouvement de protestation et faire preuve de vigilance face à toute tentative d'infiltration, de dispersion, ou de contournement de leur revendications». S'agissant de certaines personnalités de l'opposition n'ayant pas participé à cette rencontre, le président du FADLJ a indiqué que ces dernières «ont mandaté les participants à la réunion de concertation à l'effet de cautionner toutes les décisions approuvées à l'unanimité». De son côté, le parti du Front Al Moustakbal avait proposé «un plan basé sur le respect de la Constitution» afin de sortir le pays de cette situation. Le parti de Abdelaziz Belaid a plaidé, dans un communiqué, en faveur de la création d'une «haute instance de surveillance des élections tout en élargissant ses prérogatives à l'organisation et la surveillance des élections ainsi que l'annonce des résultats, parallèlement au maintien de toutes les institutions en exercice pour assurer la gestion des affaires de l'Etat». Pour rappel, le Haut Conseil islamique (HCI) et le Syndicat national des journalistes (SNJ) ont appelé jeudi les différentes parties au dialogue et à la sagesse pour sortir l'Algérie de cette situation. Le HCI a, dans un communiqué, souligné la nécessité d'accélérer le règlement de cette situation à travers un dialogue constructif inclusif pour dépasser la crise que vit le pays, appelant à faire prévaloir la sagesse et l'intérêt suprême de la Nation.