Le film documentaire «Hamada» sur la jeunesse sahraouie des camps de réfugiés de Tindouf a été doublement primé lors du Festival du cinéma du réel, a-t-on appris mercredi des organisateurs. Le Cinéma du réel s'est déroulé à Paris du 15 au 24 mars, indique-t-on. Le film documentaire du réalisateur espagnol, qui s'est installé depuis 2012 en Suède, Eloy Dominguez Serén (88', 2018) a reçu le Prix Loridon Ivens/CNAP, doté de 6500 euros, et le Prix des jeunes (15.000 euros). «Hamada» raconte avec humour, vitalité et scènes décalées, la vie d'un groupe de jeunes amis vivant dans un camp de réfugiés au milieu du Sahara. Dans les territoires libérés sahraouis, le film montre un champ de mines et la deuxième plus grande muraille militaire au monde qui séparent ces jeunes sahraouis de leur pays, dont ils ne connaissent que les histoires racontées par leurs parents. Ce sont les Sahraouis, abandonnés il y a plus de 40 ans dans ce camp de réfugiés au milieu du désert, après avoir été chassés par le Maroc qui a occupé illégalement leur pays le Sahara occidental. «Piégés quelque part entre la vie et la mort, Sidahmed, Zaara et Taher refusent de se laisser abattre. Ils passent leurs journées à réparer des voitures qui ne les mèneront nulle part, à se battre en vain contre un changement politique et à utiliser leur verve et force de créativité pour dénoncer la réalité qui les entoure et repousser les frontières du camp», raconte le synopsis du film suédois-allemand-norvégien. «Hamada» avait remporté auparavant le prix du meilleur film espagnol au Festival de Gijon, rappelle-ton. Le réalisateur a affirmé à maintes reprises que le conflit du Sahara occidental l'intéressait «depuis l'adolescence». «Je me souviens que ma prof d'histoire a évoqué le sujet, brièvement, mais il est resté ancré dans ma mémoire. Les informations fournies au lycée sur la question étaient biaisées et maquillées. Petit à petit, je me suis enquis des origines du conflit, de ses conséquences, de la responsabilité de l'Espagne et de la situation des milliers de personnes déplacées dans les camps de réfugiés en Algérie», a-t-il indiqué dans une interview récente au site du Cinéma du réel.