Nos pensées s'envolent en ce jour du 3 avril à la mémoire de notre confrère Makhlouf Boukhzar assassiné le 3 Avril 1995 par les forces du mal. Pour que nul n'oublie, le défunt a été atrocement, uniquement parce qu'il était journaliste. Pour rappel, Makhlouf Boukhzar était le 44e journaliste assassiné sur une liste de 103 journalistes tués par les assassins du l'AIS, GIA, GSPC, etc. Tout a commencé lors du début du multipartisme dans le pays dans les années 1998. Les islamistes qui activaient à l'époque dans la clandestinité ont profité des événements du mois d'octobre de la même année pour rentrer dans le champ politique alors qu'ils savaient qu'ils n‘ouvrent pas le droit. Malheureusement, ils ont réussi à obtenir un agrément en contradiction avec les lois de la République, notamment la constitution. Pour calmer la rue, les autorités de l'époque ont décidé de légitimer un mouvement qui instrumentalise l'islam pour arriver au pouvoir. Portant l'article 42 de la Constitution est claire : «Aucun parti politique ne peut fonder sa création et ou son action sur une base et ou des objectifs comportant : Des pratiques sectaires, régionalistes, féodales ou népotique. Le parti ne peut, en outre, fonder sa création ou son action sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexe, corporatiste ou régionaliste». Personne ne sait qu'une telle erreur commise par l'administration à l'époque allait couter très cher au pays. Profitant de cette situation, les responsables de ce parti qui avaient instrumentalisé l'islam pour remporter les élections ont tenté de renverser la République démocratique et d'instaurer un état théocratique. Avant même d'arriver au pouvoir, les dirigeants de ce mouvement ont créé leur propre armée constituée de militants du parti. Des militants portant des brassards aux bras avec de longues barbes (Chorta Islamiya) ont commencé d'appliquer les lois de la dite «Chariaa Islamiya». Aidés par des milices, les éléments de cette force ont obligé par la force les femmes à se voiler et avaient contraint par la fermeture des bars, salons de coiffures pour femmes et les salles de cinéma. On se souvient, des centaines de cette milice ont interdit par la force la représentation d'une pièce théâtrale au cœur d'Alger. Des journalistes dont l'ENTV qui filmait la scène ont été pris à partie et menacé de mort par cette milice. Devant l'anarchie qui a régnée à cette époque, le peuple qui s'attendait au pire n'a pas trouvé autre que de demander aux autorités d'intervenir. Pour mettre fin à ce coup d'état déguisé, il a été décidé d'annuler le processus électoral le 11 janvier 1992. Les masques sont tombés, les principaux dirigeants de ce mouvement auteurs du «Putsch» ont été interpellés. Vêtu d'un treillis militaire, le N° 2 de cette organisation armée qui se dirigeait vers le siège de l'ENTV a été également arrêté à son tour. En réplique, les dirigeants de cette organisation armée ont déjà donné l'ordre à leurs bras armés de résister par la force et d'utiliser les armes contre les forces de sécurité (Tous corps confondu), les journalistes, artistes et n'importe quel intellectuel qui s'oppose à leur désastreux projet. Le premier journaliste qui a été ciblé fut le martyr Tahar Djaout le 26 Mai 1993. Quarante-trois journalistes ont été soit égorgé ou abattu par balles avant que feu Makhlouf Boukhezar ne sera à son tour assassiné dans des circonstances dramatique. Ce jour-là, 03 Avril 1995, quatre hommes armés dont trois encagoulés se sont présenté au domicile de M. Makhlouf Boukhezar, situé à la cité «Daksi» dans la ville de Constantine. Notre confrère qui était dans la salle de bain a bien voulu résister mais les assassins l'ont menacé de l'exécuter devant les siens. Afin de ne pas terroriser sa femme et ses enfants, il a courageusement accepté de partir avec les égorgeurs. Les criminels l'ont mis dans sa voiture et quittèrent le quartier en trombe. Alertés, les forces de police se sont lancées à la recherche des ravisseurs. Malgré les renforts déployés par les forces de sécurité, la trace du véhicule de feu Boukhezar était introuvable. Le lendemain la voiture a été retrouvée prés de son domicile au niveau de la cité Bentchikou sur les hauteurs de Constantine. Au niveau du coffre du véhicule le corps de Makhlouf Boukhezar a été retrouvé sans vie la gorge tranché et le corps mutilé. Des témoins qui avaient assistés à l'enlèvement de Makhlouf Boukhezar ont reconnu le groupe armé surtout le quatrième homme qui avait le visage découvert. Selon les mêmes témoins qui se sont exprimés sous l'anonymat ont indiqué qu'ils étaient tous membres de l'Ex-Fis, bureau de Constantine. «Ce qui nous fait mal et aucune enquête n'a été ouverte pour identifier les assassins de Makhlouf Boukhezar afin qu'ils soient jugés et punis», ont déclaré des proches du journaliste. C'est le même cas pour la centaine de journalistes dont la vie leur a été ôté par les criminels et qui jusqu'à aujourd'hui aucun de ses assassins n'a été arrêté pour y être jugé. Le malheur est que plusieurs de ses assassins vivent comme des nababs et continuent toujours d'exercer du chantage sur l'état et menacent la sérénité et la sécurité du pays. En somme, Makhlouf Boukhezar le sage, l'intellectuel et qui n'a fait de mal à personne ne méritait pas un tel sort. Il a été assassiné par des individus armés aveuglaient par haine et par l'obscurantisme. Cet ignoble assassinat n'était pas le dernier du moment que les hordes sauvages ont tués 59 autres portant la liste à 103 journalistes assassinés.