L'oléiculture, un atout économique et un héritage patrimonial à promouvoir    A quelques jours du mois de Ramadhan, les guichets d'Algérie Poste pris d'assaut    face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales, pour un nouveau management stratégique    La Norvège et l'Espagne rejettent le plan de Trump    L'Union européenne projette des sanctions contre le Rwanda    Ghaza : Deir Dibwan, Masafer Yatta, Ramallah, Hébron et Jérusalem : D'ignobles attaques des colons contre les habitants palestiniens    Rabah Madjer : «USMA – CSC, un match totalement imprévisible»    ASO-MCO, comme on se retrouve...    Jeux de la solidarité islamique : La 6e édition du 7 au 21 novembre à Ryadh, en Arabie saoudite    Un mort et 3 blessés graves à Mesra    Le secteur de la santé se dote de deux nouveaux appareils d'imagerie    Large satisfaction des citoyens qui félicitent le wali de Constantine    Le cinéma afro-américain mis en lumière    Célébration de la Journée internationale de la langue maternelle et la semaine des langues Africaines    Le jour où la bravoure des moudjahidine a brisé le siège de l'armée française    Inondations d'Ain Temouchent : M. Goudjil présente ses condoléances aux familles des militaires martyrs du devoir national    Dessalement de l'eau de mer: entrée en phase de débit expérimental de la station Tighremt à Bejaia    Foot/ Ligue 1 Mobilis (17e J) : le MCA bat le PAC (3-1) et s'envole en tête    Conseil des ministres : le président de la République souligne l'importance de la rationalisation de la consommation d'énergie    Ballalou réaffirme l'intérêt de l'Etat pour la Casbah d'Alger en tant que monument culturel, touristique et social    Vers le renforcement du rôle du RCREEE dans la politique énergétique arabe    Khenchela : manœuvre de la Protection civile simulant l'extinction d'un incendie dans la forêt de Hammam Salihine    Judo / Open Africain d'Alger : la sélection algérienne termine en beauté    Création de l'UGTA: un succès dans la mobilisation des travailleurs pour soutenir la Révolution et contrer les plans du colonialisme    Rentrée de la formation professionnelle: nouvelles spécialités et signature de conventions dans le Sud du pays    Le président de la République préside une réunion du Conseil des ministres    ETUSA: ouverture d'une nouvelle ligne Meftah-Tafourah    7e Conférence du PA et des présidents des Assemblées et Parlements arabes: refus total de toute forme de déplacement du peuple palestinien    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 48.339 martyrs et 111.753 blessés    Publication au JO du décret exécutif portant revalorisation du montant des pensions des moudjahidines et ayants droit    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie en République de Corée    Cisjordanie occupée: l'agression sioniste contre la ville de Jénine et son camp se poursuit pour le 34e jour consécutif    Le ministre de l'Intérieur installe Kamel Berkane en tant que nouveau wali    Foot/ Ligue 1 Mobilis (17e J) PAC-MCA : le "Doyen" pour creuser l'écart en tête    Un Bastion de l'Élite    Les candidats appelés à respecter l'éthique des pratiques politiques        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Makhlouf Boukhezar : le 44e journaliste victime du terrorisme
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 04 - 2018

Triste fut le jour du 3 avril de l'année quatre-vingt-quinze, date où notre confrère Makhlouf Boukhezar a été lâchement assassiné par des criminels, membres de la branche armée de l'ex-organisation du Front islamique du salut. Le défunt a été visé, enlevé et tué dans des conditions atroces, uniquement parce qu'il était journaliste.
Sur la liste des 103 journalistes assassinés par les hordes sauvages de l'AIS, GIA, GSPC etc., figure celui du martyr Makhlouf Boukhezar. A cette époque, une catégorie de personne qui activait dans la clandestinité a profité de l'ouverture du champ politique en 1988 pour créer un parti. Les responsables de ce mouvement ont réussi à obtenir l'agrément d'exercer en contradiction avec les lois de la République, notamment la constitution qui interdit la création d'un tel parti politique. L'article 42 de la Constitution est claire : «Aucun parti politique ne peut fonder sa création et ou son action sur une base et ou des objectifs comportant : des pratiques sectaires, régionalistes, féodales ou népotique. Le parti ne peut, en outre, fonder sa création ou son action sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexe, corporatiste ou régionaliste».
Personne ne sait qu'une telle erreur commise par l'administration à l'époque allait couter très cher au pays. Profitant de cette situation, les responsables de ce parti qui avaient instrumentalisé l'Islam pour remporter les élections ont tenté de renverser la République démocratique et d'instaurer un Etat théocratique. Avant même d'arriver au pouvoir, les dirigeants de ce mouvement ont créé leur propre armée constituée de militants du parti. Des militants portant des brassards aux bras avec de longues barbes (Chorta Islamiya) ont commencé d'appliquer les lois de la dite «Chariaa Islamiya».
Aidés par des milices, les éléments de cette force ont obligé par la force les femmes à se voiler et avaient contraint par la fermeture des bars, salons de coiffures pour femmes et les salles de cinéma. On se souvient, des centaines de cette milice ont interdit par la force la représentation d'une pièce théâtrale au cœur d'Alger.
Des journalistes dont l'ENTV qui filmait la scène ont été pris à partie et menacé de mort par cette milice. Devant l'anarchie qui a régnée à cette époque, le peuple qui s'attendait au pire n'a pas trouvé autre que de demander aux autorités d'intervenir. Pour mettre fin à ce coup d'état déguisé, il a été décidé d'annuler le processus électoral le 11 janvier 1992. Les masques sont tombés, les principaux dirigeants de ce mouvement auteurs du «putsch »ont été interpellés. Vêtu d'un treillis militaire, le N° 2 de cette organisation armée qui se dirigeait vers le siège de l'ENTV a été également arrêté à son tour.
En réplique, les dirigeants de cette organisation armée ont déjà donné l'ordre à leurs bras armés de résister par la force et d'utiliser les armes contre les forces de sécurité (tous corps confondus), les journalistes, artistes et n'importe quel intellectuel qui s'oppose à leur désastreux projet. Le premier journaliste qui a été ciblé fut le martyr Tahar Djaout le 26 mai 1993. Quarante-trois journalistes ont été soit égorgés ou abattus par balles avant que feu Makhlouf Boukhezar ne sera à son tour assassiné dans des circonstances dramatiques.
Ce jour-là, 03 avril 1995, quatre hommes armés dont trois encagoulés se sont présentés au domicile de M. Makhlouf Boukhezar, situé à la cité « Daksi» dans la ville de Constantine. Notre confrère qui était dans la salle de bains a bien voulu résister mais les assassins l'ont menacé de l'exécuter devant les siens. Afin de ne pas terroriser sa femme et ses enfants, il a courageusement accepté de partir avec les égorgeurs. Les criminels l'ont mis dans sa voiture et quittèrent le quartier en trombe.
Alertés, les forces de police se sont lancées à la recherche des ravisseurs. Malgré les renforts déployés par les forces de sécurité, la trace du véhicule de feu Boukhezar était introuvable. Le lendemain la voiture a été retrouvée près de son domicile au niveau de la cité Bentchikou sur les hauteurs de Constantine. Au niveau du coffre du véhicule le corps de Makhlouf Boukhezar a été retrouvé sans vie, la gorge tranchée et le corps mutilé. Des témoins qui avaient assisté à l'enlèvement de Makhlouf Boukhezar ont reconnu le groupe armé surtout le quatrième homme qui avait le visage découvert.
Selon les mêmes témoins qui se sont exprimés sous l'anonymat ont indiqué qu'ils étaient tous membres de l'ex-Fis, bureau de Constantine. «Ce qui nous fait mal et aucune enquête n'a été ouverte pour identifier les assassins de Makhlouf Boukhezar afin qu'ils soient jugés et punis», ont déclaré des proches du journaliste. C'est le même cas pour la centaine de journalistes dont la vie leur a été ôté par les criminels et qui jusqu'à aujourd'hui aucun de ses assassins n'a été arrêté pour y être jugé.
Le malheur est que plusieurs de ces assassins vivent comme des nababs et continuent toujours d'exercer du chantage sur l'Etat et menacent la sérénité et la sécurité du pays. En somme, Makhlouf Boukhezar le sage, l'intellectuel et qui n'a fait de mal à personne ne méritait pas un tel sort. Il a été assassiné par des individus armés aveuglés par la haine et par l'obscurantisme. Repose en paix Makhlouf, les Algériens ne t'oublieront jamais.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.