Le maréchal Khalifa Haftar a ordonné jeudi à ses forces «d'avancer» en direction de la capitale Tripoli, siège du Gouvernement d'union nationale (GNA), renforçant les craintes d'un nouvel embrasement, selon des médias locaux. «L'heure a sonné», a-t-il ajouté dans une déclaration diffusée sur la page Facebook du «bureau des médias» de l'Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Haftar. Les forces pro-Haftar ont annoncé mercredi la préparation d'une offensive pour «purger l'ouest libyen» «des terroristes et des mercenaires», sans identifier davantage leurs cibles. Cette annonce avait été faite par le général Ahmad al-Mesmari, porte-parole de l'ANL, au cours d'une conférence de presse à Benghazi (est). Il avait ajouté que ces «préparatifs» étaient «sur le point de s'achever». Jeudi, dans sa première prise de parole sur le sujet, le maréchal Haftar a lui promis d'épargner les civils, les «institutions de l'Etat» et les ressortissants étrangers. Du côté du gouvernement internationalement reconnu, (GNA), le président du Conseil présidentiel Fayez al-Sarraj a donné mercredi soir l'ordre aux forces armées de se tenir prêtes pour «faire face à toute menace». Jeudi, des puissants groupes armés de la ville de Misrata (ouest) loyaux au GNA se sont dits «prêts» «à stopper l'avancée maudite» des troupes du maréchal Haftar. La communauté internationale a fait part ces dernières heures de son inquiétude face au risque «d'escalade» et de «confrontation». «J'appelle au calme et à la retenue alors que je me prépare à rencontrer les dirigeants libyens», a clamé dans la matinée sur Twitter le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui se trouve actuellement à Tripoli. Il n'existe «pas de solution militaire», a-t-il réaffirmé. Ces rebondissements interviennent à la veille de la tenue d'une conférence nationale de réconciliation en Libye, soit les 14, 15 et 16 avril courant. Une conférence à laquelle de nombreuses personnes représentant les différents courants et tendances du pays sont conviées. L'offensive de Haftar survient par ailleurs quelques jours seulement après la réunion de la commission quadripartie composée de l'Union africaine (UA), de l'Organisation des nations unies (ONU), de la Ligue arabe et de l'Union européenne (UE) sur le dossier libyen qui s'est achevée sur la nécessité de mettre en œuvre une réconciliation nationale fédérant l'ensemble des parties libyenne autour d'un solution pacifique permettant de mettre fin à la crise que vit le pays.