Ce vendredi, le 7ème, depuis l'avènement de la marche, les populations de toutes les régions du pays ont dédié cette autre marche à la poursuite de l'application des articles de la constitution, notamment ceux 7, 8 et 102. Comme cela s'est fait lors des six précédents rendez-vous, ils étaient des centaines de milliers à prendre possession des routes, voies et places publiques. Emblèmes, banderoles, affiches et affichettes au vent, tous criaient leur soif de changement du système et appelaient à la nomination d'autres gestionnaires des institutions constitutionnelles pour que celles-ci soient conformes aux attentes des citoyens. On ne pouvait pas faire un seul pas sans entendre ce genre d'appel. Il était émis par des gorges déployées de plusieurs dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants. C'est que cette septième marche était plus solennelle que les précédentes. Elle intervient au lendemain de la démission de Abdelaziz Bouteflika de son poste de Président de la République. De la saisine des représentants des institutions constitutionnelles l'APN et le Sénat pour la déclaration de la vacance de ce poste. La démarche est importante. Elle concerne la prise en charge de la gestion des affaires de l'Etat par des responsables autres que ceux qui ont entraîné le pays vers la faillite et l'éclatement de toutes les structures piliers de la démocratie. Le changement devant intervenir par la seule volonté du peuple en conformité avec, principalement, l'application des articles 7, 8 et 102 se veut être l'expression d'un certain nombre de pistes. Tout d'abord l'appel au dialogue durant les 90 prochains jours pour bien cerner les points essentiels et relever le défi du prochain quinquennat. Faire l'inventaire des dispositions à appliquer rapidement dont celle de la mise à l'écart de tous ceux qui, durant les vingt dernières années, ont été, d'une manière ou d'une autre, derrière la mise à genoux politique et économique de l'Algérie. L'appel des marcheurs de ce dernier vendredi ciblait aussi la mise à l'écart des membres du Conseil Constitutionnel. Il vouait aussi au musée de la révolution algérienne le Front de Libération Nationale. «Selmia» «Selmia» «Djeich Chaab khaoua Khaoua» étaient d'autres mots d'ordres lançaient par les participants à cet après-midi de 7éme vendredi de marches. L'appel était également destiné à ceux ayant le pouvoir de décision à l'effet de faire appel aux magistrats intègres pour mettre un terme à l'injustice et à la corruption dans le pays. Pour récupérer tout l'argent et les biens mobiliers et immobiliers transférés ou détournés par ceux qui s'accordaient tous les droits. Ce qui explique la présence de dizaines de pancartes tracées rapidement au feutre où le peuple demande d'organiser rapidement les élections présidentielles mais préalablement de poursuivre pénalement ceux qui, pour s'enrichir, ont usé et abusé de leurs fonctions, positions et relations pour s'enrichir. Plusieurs noms d'anciens responsables politiques revenaient. Du monde économique ou économique national ce sont d'anciens ou nouveaux membres de différents gouvernements, associations civiles, unions syndicales et autre. Leurs noms et portraits étaient clairement peints dans les deux langues et même parfois en anglais ou gravés sur des banderoles immenses et autres pancartes et écriteaux. D'autres citoyens s'exprimant au moyens des radios locales (enfin libres) et réseau social se sont exprimés sur la base des comportements et des discours des hommes politiques. Sur la nécessité d'établir la concertation afin de permettre à tous les camps de s'assoir et de discuter pour le renforcement de la démocratie. Ceux regroupés en divers lieux de leur ville et localité respectives ont parlé de la capacité des uns et des autres au dépassement de soi pour penser l'avenir du pays. A l'exemple de Abdeslem N, un avocat du barreau de Annaba qui a estimé : «Il faudrait maintenant, les conditions du dialogue qui va s'installer et c'est ça justement le problème. Le terme de référence de ce dialogue doit refléter les points de vue des uns et des autres c'est-à-dire les objections de l'opposition doivent être considérées et placées au cœur de la discussion. Nous devons tenir compte des avis des uns et des autres et faire un rapprochement des points de vue. Il faut instaurer la confiance, que les gens puissent discuter et surtout penser l'avenir. Maintenant que les termes de la constitution notamment ses articles 7, 8 et 102 ont été appliqués il faut savoir tourner la page et faire en sorte de garantir les prochaines élections présidentielles prévues dans 90 jours au plus tard». Il y a enfin cette catégorie, la plus nombreuse en termes de citoyens, qui parle de réformer le système politique. C'est à dire penser à un autre système pour le rendre dynamique à travers des réformes qui visent à séparer les pouvoirs. Il faut une redistribution de ces derniers, assainir les partis politiques et faire en sorte qu'ils soient en règle conformément aux dispositions de la constitution.