La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a appelé mardi les autorités soudanaises à protéger les manifestants, réitérant sa préoccupation face aux recours excessifs des forces de sécurité à la force. Les derniers affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité auraient fait 70 morts, selon les informations rapportées au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH). L'utilisation de gaz lacrymogène et de balles réelles par les forces de sécurité lors des manifestations qui ont débuté en décembre dernier suscite de vives préoccupations. «Les autorités soudanaises ont la responsabilité primordiale de protéger les manifestants», a déclaré la porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, ajoutant que le bureau de Mme Bachelet avait documenté «de nombreux meurtres» depuis la détérioration de la situation. «De toute évidence, beaucoup de personnes sont mortes», a indiqué Shamdasani, précisant qu'il était «difficile de vérifier les chiffres ou de déterminer qui en était responsable, car différents éléments des forces de sécurité du pays semblent prendre des positions différentes». «Nous avons été en contact avec les autorités et celles-ci ont invité notre bureau à rendre visite et nous discutons avec elles à ce sujet», a ajouté la porte-parole. «Nous appelons une nouvelle fois le gouvernement et les forces de sécurité à veiller à ce que le droit de réunion pacifique soit pleinement respecté, ainsi que le droit à la liberté d'expression, et qu'un véritable dialogue soit engagé pour résoudre cette situation très complexe avec des griefs économiques et sociaux du public bien réels», a-t-elle enchainé. L'appel de la Haut-Commissaire fait suite à celui du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a dit suivre de près les manifestations au Soudan. Dans une déclaration rendue publique lundi, Guterres a appelé tous les acteurs à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter la violence, tout en demandant la libération des manifestants détenus. Tout en affirmant que l'ONU « est prête à soutenir tous les efforts consentis par les Soudanais pour résoudre pacifiquement la crise actuelle», le chef de l'ONU a appelé le gouvernement soudanais à créer «un environnement propice à une solution à la situation actuelle et promouvoir un dialogue inclusif».