Moins d'une semaine après que les autorités algériennes ont reconduit, le 24 février dernier, le dispositif de sécurité en faction devant l'ambassade de France, la résidence de l'ambassadeur à Alger et les consulats de France à Alger, Annaba et Oran, le dispositif de garde statique devant l'ambassade d'Algérie en France a été rétabli, hier, ainsi que celui de la résidence de l'ambassadeur. Pour rappel, le dispositif avait été levé par Alger, le 19 septembre 2018, en réciprocité à la décision française du 4 septembre de ne plus assurer la protection de la représentation diplomatique algérienne et de la résidence de l'ambassadeur à Paris. Les autorités algériennes avaient alors décidé de suspendre le dispositif de protection pour les représentations diplomatiques françaises et de les limiter aux seuls centres culturels et établissements scolaires, à l'image du Lycée international français de Ben Aknoun, sachant que ces dispositifs assurant la sécurité extérieure de ces édifices existaient depuis les années 1990, à l'époque où ces derniers étaient visés par les menaces terroristes. Pour justifier sa décision, la préfecture de police de la ville de Paris a assuré que le site qui «a fait l'objet d'une surveillance statique durant une période» est désormais soumis à «une surveillance dynamique», assurée par «des rondes et des patrouilles des équipes de police». La même source a encore indiqué que le dispositif de sécurité concernant les locaux de l'ambassade, sis à la rue de Lisbonne dans le huitième arrondissement de Paris, est resté inchangé. «La protection de l'ambassade d'Algérie à Paris n'a fait l'objet d'aucune modification récente», avaient assuré les services du préfet de police, expliquant que «des rondes et des patrouilles de police sont effectuées de manière régulière aux abords du site» qui n'est pas surveillé par des policiers en faction. Par ailleurs, l'ambassadeur d'Algérie en France, Abdelkader Mesdoua, a rendu jeudi dernier une visite de courtoisie au secrétaire d'Etat auprès du ministre français de l'Intérieur chargé de la Sécurité, Laurent Nunez, au cours de laquelle les deux parties ont évoqué la décision de rétablissement du dispositif. Les deux responsables ont également examiné les voies et moyens permettant le renforcement des liens de coopération entre l'Algérie et la France dans les domaines de la coopération décentralisée et de la formation. La décision, apparemment, unilatérale d'Alger de reconduire le dispositif de sécurité semble répondre à un impératif sécuritaire face aux manifestations populaires. Les autorités estiment que les adresses diplomatiques et consulaires peuvent être considérées comme des sites névralgiques qui peuvent aimanter le flux des jeunes manifestants. Cette démarche algérienne, quelle que soit sa réelle motivation, devra aider à apaiser des relations mises sous tension par plusieurs dossiers polémiques entre les deux capitales.