Les habitants de la capitale et particulièrement du quartier populaire de la Casbah (Alger) situé à la place des martyrs sont toujours sous le choc après l'effondrement hier d'un immeuble de quatre étages. Selon des sources de la Protection civile deux victimes sont à déplorer, il s'agit d'une personne adulte (probablement une femme) et d'un enfant. Hier les recherches se sont poursuivies dans l'immeuble situé à proximité de la mosquée Ketchoua pour retrouver d'éventuelles victimes. Les résidants de ce quartier sont en colère, ils accusent les autorités locales de négligences. Selon un premier bilan deux corps ont été retrouvés sous les décombres, dont celui d'un enfant retiré vers 10h00 du matin, a-t-on appris auprès des services de la Protection civile. Selon les déclarations des habitants résidant à proximité de l'immeuble effondré, trois autres personnes seraient encore sous les décombres. Dans le cadre des opérations de recherche, 5 ambulances, 4 camions anti-incendie, ainsi qu'une brigade cynotechnique dotée de 6 chiens dressés, ont été mobilisés pour la localisation des victimes sous les décombres. Une forte présence de citoyens, en particulier les habitants de la Casbah est enregistrée sur les lieux du sinistre. Selon d'autres témoins quatre étages se sont effondré hier lundi vers 6h00 du matin à la rue Tamglit (basse Casbah), à proximité de la mosquée Ketchaoua. L'effondrement de cette bâtisse qui menace ruine a provoqué la colère des habitants de ce quartier qui ont tiré à boulets rouges sur les autorités locales et plus précisément sur le premier chef de l'exécutif. M. Abdelkader Zoukh qui s'est rendu sur les lieux pour constater les dégâts durant les premières heures de la matinée a été pris à partie par une foule en colère contraignant sa garde rapproché de l'extraire d'urgence. Le premier responsable de l'exécutif a réussi à s'échapper à la foule à bord d'un véhicule de marque Audi. Il est de même pour la délégation qui l'a accompagnée qui avait également réussi à fuir les lieux à bord d'un autre véhicule de la même marque. A ce même moment les forces de sécurité ont tenté de maitriser la foule en colère qui scandait «pouvoir assassin». Les habitants de ce quartier ont scandé également des slogans hostiles aux autorités, les accusant d'avoir mené le pays à la dérive. Intervenant à travers les chaînes de télévision et sur les réseaux sociaux, les citoyens ont pointé du doigt les autorités locales et à leur tête le maire de la ville et le premier chef de l'exécutif. «Nous avons à maintes reprises alertés les autorités sur ces bâtisses qui menacent ruines mais en vain», ont-ils déclaré. Un habitant a déclaré que les services de la wilaya ont refusé de les prendre en charge sous prétexte qu'ils étaient des squatteurs. «Et si nous sommes des squatteurs, nous n'avons pas le droit à un logement, nous sommes venus de la lune ou quoi ?», a-t-il déclaré. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont fustigé également les autorités locales. Ces derniers ont indiqué que les autorités locales ou même les départements au niveau des ministères interviennent toujours lorsqu'il est trop tard. «A quoibon intervenir lorsque des victimes tombent, maintenant ils vont être enterrés et n'ont plus besoin de logement», ont–ils expliqué. Plusieurs citoyens ont pris attache avec la rédaction du journal pour apporter leur soutien aux proches des victimes de l'effondrement de cet immeuble. Certains ont même demandé à ce qu'une enquête soit ouverte à ce sujet afin de définir les responsabilités et de juger les responsables de ce drame. «Désormais, il ne faut plus tourner la page et de clôturer un dossier tant que les responsables des négligences, dilapidations ou autres crimes ne soient identifiés et jugés. Nous ne voulons pas de règlement de compte mais de véritables enquêtes et une justice saine en mesure de donner à chacun ses droits», a fait savoir un sexagénaire à la presse. Plusieurs autres citoyens ont demandé à ce que justice soit faite, réclamant la prise en charge immédiate des familles dont les habitations menacent ruines que ce soit à la Casbah, dans les autres quartiers de la capitale ou dans d'autres régions du pays.