L'organisation des Nations unies a mis en garde jeudi contre l'impact dévastateur sur la situation humanitaire et économique de la guerre au Yémen, soulignant que cette dernière qui a débuté en 2014 est l'une des plus destructrices depuis la guerre froide. Un rapport des Nations unies, relayé jeudi par des médias locaux, a évoqué l'impact dévastateur sur la situation humanitaire et économique de la guerre au Yémen et son impact sur le développement humain en recul de plus de 20 ans. Le rapport du Programme de développement de l'organisation (Pnud) met en lumière la situation humanitaire dans ce pays, qui était l'une des pires au monde avant même la guerre, mais qui s'est aggravée depuis l'escalade des tensions. Avec ses 30 millions d'habitants, le Yémen occupe la 153e place de l'indice de développement humain, 138 ème dans l'extrême pauvreté, 147 ème en termes d'espérance de vie, 172 ème en matière d'éducation et figure déjà dans la catégorie des pays à revenu faible et intermédiaire de la Banque mondiale. Les experts suggèrent que «le Yémen n'aurait atteint aucun des objectifs de développement durable (ODD)» définis par l'ONU à atteindre d'ici 2030, même en l'absence de conflit. Le représentant du Pnud au Yémen, Auke Lootsma, a souligné que «même s'il devait y avoir la paix demain, cela pourrait prendre des décennies pour que le Yémen revienne à son état d'avant le conflit». Le rapport dresse un tableau sombre pour l'avenir prévisible et place le Yémen parmi les zones de conflit les plus destructrices depuis la fin de la guerre froide. Si la guerre devait se terminer en 2019, les projections du PNUD estiment à 140 000 le nombre de décès d'enfants de moins de cinq ans, 233 000 morts (0,8% de la population de 2019), dont 102 000 morts au combat et 131 000 morts indirectes dues au manque de nourriture, de services de santé et d'infrastructures. Il estime que la mortalité infantile serait davantage exacerbée - 331 000 décès d'enfants de moins de 5 ans - avec un décès d'enfants toutes les 7 minutes et 482 000 décès au total si le conflit se prolonge jusqu'en 2022. Les perspectives deviennent encore plus sombres si le conflit se poursuit jusqu'en 2030. Selon le rapport, 1,5 million d'enfants mourraient avec un décès d'enfant toutes les deux minutes et le décès 1,8 million de Yéménites au total - dans leur grande majorité, pas au combat, mais indirectement à cause de l'insuffisance des réponses aux besoins humanitaires. Sue le terrain, les forces gouvernementales ont imputé aux éléments du mouvement «Ansarullah» (houthis) la mort de 140 civils depuis le mois de décembre 2018 en violation au cessez-le-feu dans la ville portuaire de Hodeïda sur la mer Rouge. «L'armée a recensé 3.719 violations commises par la milice houthie dans la province de Hodeïda depuis l'entrée en vigueur de la trêve le 18 décembre» dernier, a indiqué son porte-parole, le général Abdo Majali, lors d'une conférence de presse dans la province de Marib (nord) mercredi. Il a affirmé que ces violations s'étaient soldées par «la mort de 140 citoyens, blessant 811 autres, principalement des femmes et enfants». «Les Houthis ont continué de viser les positions tenues par les forces de l'armée nationale dans la ville», a-t-il ajouté. Le porte-parole a demandé aux Nations unies et à la communauté internationale de faire pression sur les Houthis pour qu'ils appliquent l'accord de paix conclu en décembre dernier à Stockholm sous l'égide de l'ONU. Hodeïda est le point d'entrée majeur de la plupart des importations de denrées alimentaires et de l'aide humanitaire au Yémen. L'effroyable guerre de quatre ans a poussé plus de 20 millions de personnes au bord de la famine. Le chaos règne au Yémen depuis 2014, lorsque le groupe armé «Ansarullah» Houthis a envahi une grande partie du pays. L'année suivante, une coalition militaire dirigée par les Saoudiens et les Emirats arabes unis a lancé au Yémen une campagne aérienne dévastatrice visant à faire reculer les gains des Houthis. Depuis lors, des dizaines de milliers de personnes - dont de nombreux civils - ont été tuées dans le conflit en cours, alors que l'ONU a averti que quelque 14 millions de Yéménites risquent toujours de mourir de faim.