Bon nombre de responsables sont muets et aveugles alors que la communication au niveau des institutions devant éviter la rétention afin d'échapper aux rumeurs. La défaillance de la communication institutionnelle traduit la grave crise de confiance entre l'Etat et les citoyens. Si l'on veut s'attaquer à la racine du mal, il s'agit de bien le diagnostiquer. Qu'elles sont les raisons objectives devant éviter de culpabiliser la presse tant étrangère qu'algérienne. Or, il semble bien que la majorité des membres du gouvernement depuis des décennies n'ont pas tenu compte (ou ont fait semblant) de la transformation du monde qui est devenu une grande maison de verre, où l'information n'est plus le quatrième pouvoir mais le pouvoir lui-même, cela étant un mépris pour le peuple algérien considéré comme mineur, alors que c'est un peuple merveilleux conscient, capable de sacrifices, souhaitant qu'on lui dise la vérité, rien que la vérité. Or, pendant des années, les trois chaines de télévision publiques, qui viennent d'être libérés partiellement depuis les récents évènements ont vécu à l'ère du parti unique avec des débats lassants animés soit par les responsables politiques et économiques proches du pouvoir soit par des intellectuels organiques ) selon l'expression heureuse du grand philosophe italien Antonio Gramsci (aux ordres qui ont combattu les réformes, défendu le modèle de développement actuel et le financement non conventionnel et disent tout le contraire ajourd'hui. Cela explique que la majorité des Algériens, se détournent de plus en plus des versions officielles étant désormais parabolés vivant au temps réel, et tout décalage avec des mises au point sans effets. A cela s'ajoute, les enrichissements sans efforts d'une minorité rentière, les scandales financiers à répétition qui fait que les Algériens doutent d'une justice indépendante, accroissant cette méfiance vis-à vis des officiels. L'immense majorité de la population a rejeté l'actuel chef d'Etat et tout le gouvernement où des ministres ont été hués lors de récents déplacements, montrant la confiance brisée avec les actuelles institutions. Or sans confiance Etat-citoyens, point de bonne gouvernance. Dans ce cas, il est illusoire voire utopique de prévoir l'élection présidentielle pour le 04 juillet 2019 où l'on assisterait un boycott massif ne résolvant en aucune manière la crise qui est avant tout politique qui secoue le pays, au contraire ave le risque de l'amplifier. Evitons le juridisme, aune constitution depuis l'indépendance politique n'a été réellement appliquée. Comme, du fait d'élections administrées, aucun parti en ce mois d'avril 2019 ne connait exactement sa représentativité réelle, ne pouvant donc pas dresser la réelle cartographie électorale. Si l'on prend toutes les constitutions de 1963 à 2016, ne devant pas confondre volonté politique de changement avec le cadre juridique, l'Algérie ayant promulguée certaines lois les plus belles du monde mais rarement appliquées. Pendant les suspensions temporaires de certaines constitutions, 1965, les années 1990, les régimes ont continué à promulguer des lois qui ont engagé tant le fonctionnement interne de la société que les accords internationaux. Les constitutionnalistes peuvent trouver des solutions adéquates conciliant le respect de la constitution et la solution politique, car entre 1963 et 2019 la nature du pouvoir n'a pas changé de fond mais seulement de formes selon les liens dialectiques, rente, monopole et logique rentière : pour preuve directement et indirectement 98% des recettes en devises provenant de Sonatach, qui est l'Algérie et l'Algérie c'est Sonatrach. Espérons une Algérie nouvelle, souhaitée par l'immense majorité de la population où dominera un Etat de Droit, la Moralité et la lutte contre la corruption, mais qui ne se fera pas par une baguette magique, demandant du temps. Les forces réformistes émergentes seront soumises au blocage des forces conservatrices rentières présentes dans tous les appareils d'Etat, mais devant éviter durant cette phase difficile des règlements de comptes inutiles facteur de déstabilisation et devant favoriser une justice véritablement indépendante. J'émets dans ce cadre sept propositions. Premièrement, devant la gravité de la situation, le vice ministre de la défense nationale Chef d'Etat Major de l'ANP ayant affirmé récemment que toutes les solutions sont ouvertes pour trover rapidement une issue à la crise, il y aura démission de l'actuel chef d'Etat, le Haut conseil de sécurité peut désigner une personne au maximum à cinq personnes, étant souhaitable trois ( le chiffre doit être impair donnant deux voix au président) qui auront l'autorité de chef d'Etat, devant faire l'objet d'un minimum de consensus et surtout avoir une haute prohibité morale ne devant pas se présenter à la future élection présidentielle. Deuxièmement, l'actuel gouvernement devant démissionner, la nouvelle présidence transitoire, désignera un gouvernement de compétences nationales non partisans, des personnes morales chargés de gérer les affaires courantes jusqu'à la fin de l'année. Troisièmement, la nouvelle présidence transitoire , installera et c'est l'aspect le plus important, une commission indépendante de supervision des élections composée de représentants de la société civile dans sa diversité, les représentants d' El Hirak, les représentants des partis politiques, et des personnalités candidats à l'élection présidentielle , avec des réseaux au niveau des wilayas et communes. Quatrièmement, le ministère de l'Intérieur, les walis (assurant seulement la logistique) et les actuels APC à dominance FLN/RND ne seront pas 'concernés par cette supervision, la centralisation des résultats se faisant au niveau de la commission nationale et ce afin d'éviter la fraude. Cinquièmement, la date de l'élection présidentielle devra avoir lieu le dernier trimestre 2019, avec une date précise. Sixièmement, l'ANP, en symbiose avec le mouvement populaire, comme cela a été souligné par le haut commandement de l'ANP, veillera à des élections «transparentes» et accompagnera cette transition démocratique, pour revenir à ses missions constitutionnelles après l'élection présidentielle. Septièmement, afin d'éviter le vide institutionnel, seul un Président légitime pourra réviser la constitution dissoudre l'APN et le Sénat et tracer les profondes réformes politiques, sociales et économiques qui doivent être contenues dans son programme. En résumé, espérons un équilibre des pouvoirs, plus de décentralisation afin de rapprocher l'Etat du citoyen, évitant cette centralisation monarchique et une concurrence loyale entre les différents candidats lors de la prochaine élection présidentielle se fondant sur des idées innovantes opérationnelles. En ces moments de grands bouleversements géostratégiques, où toute Nation qui n'avance pas recule forcément, espérons que la raison l'emportera sur les passions, devant être réaliste et privilégier uniquement les intérêts supérieurs du pays. Le défi du futur de l'Algérie impliquant une solution politique rapide et des élections présidentielles avant fin 2019, étant utopique et irréaliste , la date du 04 juillet 2019, peut se résumer ainsi : soit une véritable stratégie d'adaptation à ce monde turbulent et instable, de profondes réformes afin de favoriser le développement durable ou une régression de l'Algérie tant dans le domaine économique, social, politique et militaire dans la mesure ou le véritable pouvoir économique mondial et l'influence diplomatique au niveau de la diplomatie repose sur une économie forte, où les deux pivots du développement du XXIème siècle sont la bonne gouvernance et la maitrise du savoir étant l''aube de la quatrième révolution économique mondiale 2020/20030. La crise politique doit être révolue impérativement avant la fin de l'année 2019. Le cas contraire, il y a risque d'une récession économique et sociale, allant droit à la cessation de paiement et donc un retour au FMI horizon 2021/2022. Dans ce cas, il serait illusoire de parler d'indépendance politique et économique, sans compter du fait des tensions au niveau de la région, des impacts géostratégiques Pourtant, l'Algérie a d'importantes potentialités afin de réaliser une transition pacifique. Pour cela l'Algérie a besoin d'un redressement salutaire passant par un véritable Etat de droit, une profonde démocratisation de la société impliquant un profond réaménagement des structures du pouvoir assis sur la rente. Cela renvoie à l'urgence du rétablissement de la morale de ceux qui dirigent la Cité, si l'on veut éviter à l'Algérie un suicide collectif, condition du rétablissement de la confiance passant par la réhabilitation du travail, de l'intelligence, de l'entreprise créatrice de la richesse durable, dans le cadre de la mondialisation, fondement de la richesse de toute nation car l'entropie a atteint ces dernières années un niveau inacceptable. Le rétablissement de la confiance Etat-citoyens, sans laquelle aucun développement et sécurité n'est possible, passe par le dépassement de l'entropie actuelle.