Décryptant la polémique sur l'état de santé du secteur des hydrocarbures et les relations de partenariats entre la Compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach), le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, a réitéré avec fermeté le bon fonctionnement du secteur et le maintien des projets de coopération. Sans pour autant nier les inquiétudes et le scepticisme de certains groupes pétroliers sur l'avenir de leurs investissements en raison de la situation instable du pays. « Les projets en cours continuent de fonctionner normalement, suivant les plans préalablement arrêtés et aucun désengagement de nos partenaires n'a été enregistré depuis le début de l'année 2019 », a-t-il soutenu, dans un entretien accordé à l'APS, en marge de la cérémonie d'installation du nouveau pdg de la compagnie Sonelgaz, dont il était le responsable. Mohamed Arkab s'est penché, également, sur l'interaction entre l'investissement et la production des hydrocarbures en Algérie qui répond à la logique de l'évolution des prix sur le marché international. Sans oublier l'accord des pays de l'OPEP et non Opep sur la réduction des quotas de la production pétrolière pour enrayer la chute des prix et soutenir, notamment, l'économie des pays dépendants de la rente pétrolière. A ces facteurs s'ajoute la crise politique controversée que traverse le pays actuellement qui intrigue les investisseurs étrangers. Sur ce, il dira : « nous n'ignorons pas une certaine inquiétude de la part des investisseurs présents en Algérie de par la situation politique, néanmoins, nous pouvons rassurer tout le monde, les données chiffrées sur les investissements dans le secteur des hydrocarbures durant la dernière décennie sont parlantes, avec une moyenne annuelle de plus de 12 milliards de dollars ». Pour ne pas aller dans la spéculation et l'euphémisme concernant l'évolution des projets d'investissement dans le secteur, le ministre anticipe et avance qu' « une appréciation réelle, des retombées de quelque nature que ce soit dans le domaine de l'investissement, ne peut se faire qu'en fin de chaque exercice ». il faut attendre la fin de l'année pour établir un bilan et un constat réel de l'évolution du secteur. Il a insisté sur la nécessité de lutter contre les « fake news » qui induit en erreur l'opinion publique. Répondant sur le prétendu désengagement de certains partenaires étrangers, faisant allusion à la rumeur circulant sur l'éventuel gel des pourparlers en la Sonatrach et le groupe pétrolier américain Exxon Mobil, le ministre a nié l'information. « Nous n'avons enregistré aucun acte de désinvestissement. Les projets de partenariats sont toujours maintenus », a-t-il précisé, citant le cas d'Exxon Mobil qui selon lui n'est pas le seul à exprimer son souhait de coopérer avec l'Algérie dans le domaine de l'énergie. Ce qui prouve l'intérêt de ce groupe et d'autres pour investir en Algérie, dans l'amont pétrolier. « Ce n'est pas le seul grand groupe qui souhaite le faire. Le potentiel des bassins algériens est très important », a-t-il renchéri. Il a évalué au même titre le potentiel que représente le domaine minier en Algérie, encore inexploré. « Il est exploré à 50% et recèle des potentialités très importantes en hydrocarbures, que ce soit dans les hydrocarbures conventionnels que non conventionnels », fait-il savoir. Ce qui explique l'engouement de ces groupes pour investir en Algérie. Par ailleurs et concernant les perspectives du secteur d'ici 2023, le ministre, prévoit sur la période (2019-2023), un investissement de « plus de 58 milliards dollars, à horizon 2023 pour le développement de l'activité hydrocarbures ». Répondant à une autre question sur la rumeur qui circule sur l'achat des actifs d'Anadarko en Algérie par le groupe Français Total, le ministre a démenti solennellement l'information. M. Arrkab a qualifié la prolifération de ce type d'information comme tentative de déstabilisation visant à provoquer le courroux populaire. « Je tiens à démentir formellement de telles allégations. Je sais que le peuple algérien ne peut donner crédit à des tentatives aussi viles pour semer le doute et le discrédit sur la gestion des ressources de notre pays". "Je ne peux pas concevoir qu'on puisse penser que l'Algérie, pays souverain, puisse approvisionner un tiers en gaz algérien gratuitement », a-t-il affirmé.