L'intervention des éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) et de la Protection civile dans la wilaya d'Illizi dans le sud-est du pays, pour porter secours aux citoyens, a permis de réduire les dégâts occasionnés au niveau des localités, par les inondations en raison des importantes chutes de pluie. Ainsi, l'Armée a du intervenir pour secourir des nomades qui ont été encerclés par les eaux. Mais les villes d'Illizi et de Djanet sont toujours sinistrées. Il y a une semaine, dimanche 2 juin, les services de l'Office national de météorologie avaient émis un bulletin météorologique spécial (BMS) pour avertir d'une activité pluvio-orageuse, accompagnée d'averses de pluie ou de grêle, qui devait affecter la wilaya d'Illizi jusqu'au lendemain matin. La wilaya déléguée de Djanet (Illizi) est concernée par l'action du gouvernement visant à prévenir le risque d'inondations. L'élaboration d'une étude globale pour la protection de la ville de Djanet des inondations dues aux crues d'oueds, avait été annoncée il y a quelques mois. Pour une maitrise du cours de l'oued Djanet, il a été projeté la réalisation d'une digue de protection de la ville de Djanet des inondations, ainsi que la prise en charge de ce phénomène naturel qui menace les biens et les palmeraies de la région. Il s'agit d'adapter les mesures au phénomène climatique qui est naturel et très aléatoire, subissant les effets des dérèglements vécus à l'échelle planétaire. Au niveau national, des mesures ont été adoptées par le passé, dont 200 projets réalisés pour la protection d'une centaine de villes, mais d'autres mesures dites « non structurelles » doivent être prises, dont la coordination entre les différents intervenants (ANRH, Office de la météorologie,..) qu'il faut améliorer pour prendre en charge le phénomène d'une façon globale. Dans plusieurs régions du pays, des ouvrages ont été réalisés et participent à l'atténuation de l'ampleur des dégâts, mais il faudrait améliorer la prévision par le renforcement de la coordination, veiller à l'entretien des ouvrages et surtout arrêter l'urbanisation anarchique. L'enjeu est qu'il y ait moins de dégâts, donc agir pour protéger les personnes et les biens et réagir pour qu'après l'inondation, la vie reprenne normalement. Quelque 689 sites inondables ont été recensés sur le territoire national, dont 233 présentent un risque très élevé, et un plan d'action élaboré pour 30 sites pilotes, est engagé pour prendre en charge, en urgence, ces zones à haut risque. L'action sur le plan pilote permet d'élaborer un décret dans ce sens. Des Plans de prévention des risques d'inondations (PPRI) comporteront un ensemble de mesures notamment sur l'urbanisation. Les experts insistent sur le caractère aléatoire du phénomène des inondations sous l'effet de facteurs divers qui sont difficilement prévisibles. Une étude a indiqué que des zones dans les régions nord, est et sud du pays étaient les plus exposées aux risques d'inondations. L'étude a insisté sur la particularité du sud du pays qui se distingue par l'apparition très rapidement de crues causant de sérieux dégâts. L'adoption d'une réglementation spécifique aux zones inondables, la coordination entre les différentes institutions, la mise en place d'une structure de suivi des inondations sont les principales recommandations prônées par l'étude qui préconise aussi l'usage de moyens techniques pour prévenir les inondations, dont des équipements de mesures de pluviométrie à même de donner l'alerte. L'étude devait servir à établir la Stratégie nationale de lutte contre les inondations à l'horizon 2030 basée sur une cartographie des zones inondables qui va déterminer l'ensemble des villes exposées au risque d'inondations. L'été dernier, des détachements de l'ANP sont intervenus, dans la wilaya déléguée d'In Guezzam (420km à l'extrême-sud de Tamanrasset) qui avait connu des inondations, pour prêter aide et assistance aux citoyens touchés et désenclaver les routes. A l'époque, une commission interministérielle s'était rendue dans la circonscription administrative d'In Guezzam, afin de s'enquérir de la situation. Dans les régions du sud, les pluies torrentielles arrivent subitement et font beaucoup de dégâts. Les bilans les plus lourds ont pour causes les erreurs que commettent les gens qui construisent sur les berges, trompés par les longues années de sécheresse.