C'est avec un nouveau Secrétaire général (SG) et, plus largement, une nouvelle Commission exécutive nationale (CEN), que l'UGTA va intervenir dans le nouveau contexte créé par la convergence entre les exigences populaires exprimées dans des manifestations qui ont lieu le vendredi et le mardi, depuis le 22 février, et la volonté de l'institution militaire de les appuyer tout en protégeant le mouvement populaire contre toute provocation. C'est Labatcha Salim qui a été élu, pour un mandat de cinq ans, vendredi, lors des travaux du 13e Congrès de la Centrale syndicale, tenus au Centre international des conférences (CIC, Club des Pins, Alger) Abdelatif Rahal, avec la participation de plus de 500 délégués représentant des structures de l'Union à travers les wilayas, dont des représentants des fédérations nationales des différents secteurs professionnels. Né en 1967, M. Labatcha qui est titulaire d'un diplôme universitaire en informatique, était Secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'agroalimentaire (FNTA) depuis 2011. Salim Labatcha a occupé plusieurs responsabilités syndicales depuis qu'il a débuté son action syndicale dans les années 1990. Il a été militant du PT (Parti des Travailleurs) et a été élu député sous cette étiquette, pour un seul mandat, ayant démissionné après avoir mené un mouvement de redressement dans le cadre contre la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune. Salim Labatcha remplace ainsi Abdelmadjid Sidi Saïd qui a occupé le poste de SG de l'UGTA pendant 21 ans, à la suite de l'assassinat d'Abdelhak Benhamouda, en février 1997. Il est parti dans le cadre statutaire de l'UGTA, alors que certains de ses détracteurs voulaient qu'ils partent avant le congrès. Mais les actions organisés par ses adversaires n'ont pu réunir un nombre significatif de syndicalistes pour le contraindre à quitter son poste sans passer le relais tout à fait normalement à son successeur. C'est ce qu'il a fait vendredi. Il s'est trouvé même des congressistes pour l'applaudir fortement hier quand il a terminé son allocution d'ouverture du Congrès. Le désormais ex-dirigeant de la Centrale syndicale a estimé que le 13 ème congrès était un grand jour pour les travailleurs et les syndicalistes, avec une représentation nationale et la présence des 30 fédérations affiliées à l'organisation. C'est lui-même qui a annoncé qu'il ne postulerait pas à un renouvellement de son mandat au poste de SG. Rappelons que Abdelmadjid Sidi Said avait décidé, bien avant le hirak, de ne pas briguer un nouveau mandat. lin d'œil de sa part au hirak, il a fait lever l'assistance pour qu'elle applaudisse les manifestants des vendredis. Selon un confrère, la CEN a décidé de radier des rangs de l'UGTA Amar Takjout, le secrétaire général de l'Union de wilaya d'Alger et membre du secrétariat national de l'organisation et a également, selon la même source, décidé le retrait de l'UGTA de la CSI (Confédération internationale des syndicats). Contrairement à ce que voulaient les contestataires et ses détracteurs, Abdelmadjid Sidi Said est sorti par la grande porte. Au moins à trois reprises, à la mi-avril, le 1er mai et il y a quelques jours, des travailleurs et syndicalistes se sont rassemblés près de la Maison du peuple (Place du 1er mai), siège de l'UGTA, pour clamer leur volonté de récupérer cette organisation et la mettre au service des travailleurs qui veulent s'organiser de façon autonome et faire entendre leurs voix distincts dans le mouvement populaire.