Le secrétaire général de l'Union nationale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd, n'a pu résister au vent de contestation qui souffle sur cette organisation depuis près de deux mois. Le secrétaire général de l'Union nationale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui n'a pas annoncé son départ dans l'immédiat, affirme qu'il ne se portera pas candidat au poste de SG lors du prochain congrès. Sidi-Saïd ne restera que pour préparer cette échéance. Ayant mesuré l'intensité des vagues de protestation qu'il a subies au sein de la Centrale syndicale depuis le début du "hirak", il a fini par céder à l'opposition menée par de nombreux cadres syndicaux. "Je vous le dis tout de suite, je ne suis pas candidat. Je l'ai dit aujourd'hui à la commission exécutive nationale (CEN), je n'ai pas d'ambition. Ma seule ambition est d'aller vers un congrès de responsabilité dans une nouvelle dimension d'adaptation et de refondation", a-t-il déclaré à la presse en marge des travaux de la CEN, tenue au complexe des Andalouses à Oran. Les membres de la CEN décident d'avancer la date du congrès pour élire un nouveau SG en réponse au peuple qui demande le départ de celui qui est en poste actuellement, alors que son mandat expire le 3 janvier 2020. "Nous avons pris la décision au niveau de la CEN d'avancer la date du congrès. Nous avons installé la commission nationale de préparation du congrès qui se réunira le 27 avril", a expliqué Sidi-Saïd. Interrogé sur la date de ce congrès avancé et du timing avec la feuille de route de la transition du régime, le SG de la Centrale syndicale a paru quelque part gêné. Rassemblement le 17 avril pour le départ du SG "C'est un élément à prendre en compte... Nous allons évaluer cette problématique. Nous avons créé une commission de préparation du congrès et je ne cherche pas à me maintenir", a-t-il signifié. À noter l'absence des opposants à Sidi-Saïd à cette réunion en dépit des invitations dont ils étaient destinataires. En effet, les membres de la CEN, élus des wilayas d'Alger, de Blida, de Tipasa, de Médéa, de Bouira et de Tizi Ouzou, et ceux des unions de wilaya de Béjaïa, de Saïda, de Tizi Ouzou, de Tlemcen, ainsi que la Fédération nationale des travailleurs de la mécanique et de l'électronique désavouent la tenue de cette réunion de la CEN qu'ils qualifient de "préfabriquée". Ces cadres syndicaux récusent de manière catégorique toutes les décisions qui sanctionneront les travaux de cette rencontre. Au cours d'une assemblée qu'ils ont organisée jeudi au siège de l'union locale de Rouiba, ces syndicalistes ont abordé le mouvement citoyen et débattu de la situation "déplorable" qui prévaut à l'UGTA. Après concertation, ils décident de renouveler leur "soutien indéfectible au ‘hirak' et à toutes les revendications légitimes du peuple qui aspire à une autre république où triompheront la justice, la liberté et la démocratie", mentionnent-ils dans un communiqué rendu public. Les élus syndicaux invitent, par ailleurs, l'ensemble des syndicalistes et des travailleurs à un rassemblement le mercredi 17 avril, devant la Maison du peuple, pour exiger le départ du secrétariat national, à sa tête l'actuel SG, en réponse à la demande de la rue, de la classe ouvrière et des syndicalistes, dans le but de "remettre l'UGTA sur la voie initiale tracée par Aïssat Idir et Abdelhak Benhamouda".