Les déclarations de l'invité de la rédaction de la radio algérienne Chaîne trois faites hier, mercredi, par le professeur Ali Mabroukine, avocat spécialiste en droit des affaires, a entraîné de nombreuses réactions. D'autant plus qu'il s'agit de la question de solvabilité des entreprises et de sauvegarde des emplois. Il est précisé qu'il s'agit, notamment, d'entreprises dont les dirigeants sont incarcérés dernièrement pour malversation, détournement de fonds ou corruption. La plupart des réactions s'interrogent sur Les possibilités que les salariés ont de pouvoir poursuivre l'activité de ces entreprises, ou bien, comme le précise l'invité de la rédaction, «(…) c'est l'ensemble du management qui est responsable de ces malversations commises, et auquel cas, l'entreprise ne peut être gérée que par une personne qui est extérieure à cette entité». Dans les propos de ces homologues reviennent sans cesse les questions portant la nécessaire création d'un fichier d'admission et de nomination des cadres et emplois. Il permettrait la nomination sur étude de dossiers, des cadres à certains postes stratégiques de l'administration ou entreprises publiques. D'autres ont estimé utile l'élaboration d'une liste informatisée. Selon eux, celle-ci est sensée libérer, par souci de bonne gouvernance, de toutes les contraintes politico-politiciennes les cadres concernés. Dans ses réponses, Me Mabrouki ne manquera pas de souligner que la situation que le pays est en train de vivre n'est pas dans le Code du commerce mais plutôt dans le cadre de responsables qui ont commis des délits : abus de biens sociaux, fausses déclarations, faux et usage de faux, escroquerie, etc. Une manière comme une autre pour l'invité de la radio de recentrer ses déclarations sur le motif de son invitation. Il le précise d'ailleurs, lorsqu'il rappelle que : «Depuis 2004, on a introduit dans le code pénal la responsabilité pénale des entreprises qui stipule que si le juge estime que tous les gestionnaires d'une entreprise en défaut par rapport au trésor public, à ses clients ou à ses créanciers, alors tous les responsables incriminés sont passibles des sanctions requises et éventuellement la fermeture de l'entreprise, voire sa disparition». N'est-ce pas là le sens à accorder à la multitude de propositions contenues dans les réponses données sur les ondes par Me Mabrouki. Nombreux ont ceux qui se sont interrogés sur le pourquoi de l'absence depuis l'indépendance d'une base de données aussi fiable. Et pourtant, ces données seraient allées dans le sens du principe si cher aux algériens : «Mettre l'homme qu'il faut à la place qu'il faut, pour une administration dépolitisée et un développement économique réel du pays. En attendant, tout un chacun espère que la démarche préconisée par l'invité de la Chaîne trois d'amender et de compléter le code pénal soit matérialisée. Il rejoint d'une certaine manière, l'idée de plusieurs de ses homologues. Ces derniers ont proposé un débat national pour une rapide prise de décision. Ce débat est à même de constituer en quelque sorte une boussole pour sortir les entreprises du genre de statu quo dans lequel elle se trouve depuis la mise sous mandat de dépôt de leurs principaux gestionnaires. «L'Algérie est pleine de compétences qui ne demande qu'à s'exprimer, il faut opérer un changement en ce qui concerne le système de gestion des entreprises étatiques pour éviter la situation vécue ces derniers temps», ont insisté plusieurs de nos interlocuteurs. En attendant, ils sont des dizaines de milliers de salariés, entre ceux du secteur public et privé à attendre la fin de leurs appréhensions, avec pour chacun, le retour à son poste de travail.