Le procès de Kamel Chikhi dit "El Boucher" dans l'affaire des conservateurs fonciers, a repris, hier, mercredi, au tribunal de Sidi M'hamed (Cour d'Alger), après son report trois fois de suite. Kamel Chikhi est poursuivi en compagnie de 12 mis en cause dont une femme dans une affaire liée aux documents, livrets fonciers et actes de propriété relatifs à sa société de promotion immobilière. Le procès a été reporté lors des audiences du 22 mai, 19 juin et 3 juillet 2019. Le prévenu Kamel Chikhi, en détention provisoire avec 12 autres accusés, est poursuivi dans 4 affaires, dont celle de trafic de cocaïne qui "n'est pas encore enrôlée". Les enquêtes préliminaires instruites dans l'affaire de saisie de cocaïne avaient révélé l'implication de plusieurs personnes dans des faits liés à la corruption et pots-de-vin versés en contrepartie de facilitations au profit du principal accusé mais dans le cadre d'une autre activité (promotion immobilière). Par ailleurs, le collectif d'avocats chargés de la défense de Lakhdar Bouregâa et les jeunes emprisonnés pour port de drapeaux autres que l'emblème national ont décidé de boycotter mercredi l'audience prévue à la chambre d'accusation près de la Cour d'appel d'Alger. Pour Me Nourredine Benissad, un des avocats du collectif, cité par l'APS, la défense s'est mise d'accord pour «ne pas cautionner l'audience concernant les jeunes qui ont été emprisonnés pour le port de l'emblème amazigh et le cas de Lakhdar Bouregâa». Le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'Hamed avait ordonné, le 30 juin dernier, le placement en détention provisoire de 16 personnes pour «crime d'atteinte à l'intégrité de la patrie en brandissant un drapeau autre que l'emblème national». Il avait prononcé la même sentence à l'encontre de Lakhder Bouregâa, pour «démoralisation et outrage à corps constitué». Hier, le Général de Corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'état-Major de l'Armée nationale Populaire (ANP) a fustigé ceux qui ont qualifié les personnes qui ont «porté atteinte à l'emblème national» de «prisonniers politiques et de prisonniers d'opinion», soutenant que ces personnes ne pourront pas «duper le peuple algérien avec ces inepties et ces manigances». Il a ajouté, cité par l'APS, «ceux qui considèrent le fait de porter atteinte à l'emblème national et manquer de respect au drapeau national, symbole des chouhada et source de fierté de toute la nation algérienne, je dis que ceux-là mêmes qualifient ceux qui ont failli envers le peuple et la patrie de prisonniers politiques et de prisonniers d'opinion. Est-ce raisonnable ? Se croient-ils aussi intelligents au point de pouvoir duper le peuple algérien avec ces inepties et ces manigances ? Croient-ils que le peuple algérien permettra à quiconque d'insulter son emblème national ?". Gaïd Salah a affirmé, à ce propos, que «ceux-là ne sont pas les enfants de ce peuple et ne savent guère sa vraie valeur, ni ses principes ou le degré de son attachement à son histoire nationale».