Après la destitution par le chef d'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Slimane Brahimi et l'avoir remplacé par le controversé Belkacem Zeghmati, certaines personnes doutent encore de l'efficacité et de la proximité de la justice quant au traitement des dossiers de corruptions en cours. La justice algérienne est-elle aux prises avec le mal ? Pour répondre à cette façon de problématiser la justice algérienne, notamment en ces temps de crise, en raison de la complexité des affaires en cours, Belkacem Zaghmati a promis de poursuivre la mission de son prédécesseur et de donner les moyens nécessaires à la justice et mettre fin tant bien que mal à une instance asservie depuis plusieurs années et de la mettre au service du droit et de la vérité. Une justice punitive et indépendante loin de tous les abus de force à des fins politiques, comme connu. Un défi de taille que souhaiterait relever le nouveau magistrat réputé pour ses positions jusque-là intermédiaires dans le traitement des dossiers les plus sensible, dont certains verdicts lui ont valu sa place, dans le passé. «C'est une lourde responsabilité et une mission difficile au moment où les citoyens algériens demandent depuis cinq mois une justice indépendante et à la hauteur des missions qui lui sont dévolues en vertu de la Constitution», c'est ce qu'a déclaré, avant-hier, le nouveau ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Belkacem Zaghmati, lors de la cérémonie de passation de pouvoir. Bien qu'il soit critiqué par une certain élite en raison de son activité sous le règne de Bouteflika, Me. Zaghmati se dit optimiste et prêt à enclencher un mouvement d'une justice restauratrice des droits des citoyens algériens et la sauvegarde de la souveraineté du pays, en proie aux esprits malveillants. Ce qui n'est pas une tâche aisée, dans la conjoncture actuelle.» La difficulté de la mission qui nous attend dans la conjoncture que traverse la pays sera surmontée pour peu qu'il y ait une volonté sincère, de l'abnégation et, surtout, la foi en la mission qui nous incombe», a-t-il rassuré. C'est dans la continuité de l'action de l'assainissement et de la purge du pays des corrupteurs et corrompus, qu'investirait Zaghmati qui se voit attribuer une mission de réformateur d'un secteur longtemps asservi. Ainsi tenter de réconcilier le citoyen avec cette justice et mettre fin à une magistrature qui rebute les personnalités compétentes pour servir un système politique malversant. Homme de terrain et riche de son expérience dans le domaine, le nouveau ministre de la Justice a certifié de prendre en compte les revendications populaires et de les cristalliser pour maintenir un équilibre entre justice et société. «Les revendications des citoyens ne sortent pas de la sphère des droits garantis par la Constitution car les droits à la justice et à un procès équitable sont consacrés et garantis par la Constitution au même titre que les autres droits comme l'enseignement, la santé et le travail», a-t-il précisé. Entre la responsabilisation et l'indépendance de la justice, un travail de réorganisation s'impose et se fera progressivement. Sans la remise à niveau de ce secteur, le système politique et la révolution populaire ne seront qu'utopie et fourberie. C'est l'objectif entre autre attendu par les manifestants chaque vendredi. A 62 ans, Belkacem Zaghmati est nommé à la tête de la plus importante instance du pays. Son parcours professionnel en témoigne de sa compétence avérée dans le domaine judiciaire qu'il a rejoint en qualité de juge près le tribunal de Cherchell en 1981 avant de devenir procureur de la République puis procureur général près plusieurs tribunaux et cours dans plusieurs wilayas, notamment Chlef, Blida, Alger, Batna, Sétif et Oran. Ensuite désigné en 2007, procureur général près la cour d'Alger, et ce, jusqu'en 2013. Il enchaîne dans la même perspective, où il devient en 2016, avocat général près la Cour suprême et ce jusqu'à sa désignation, en mai 2019, en qualité de procureur général près la cour d'Alger avant d'être nommé à la tête du ministère de la tutelle.