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Tinariwen sous les étoiles
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 09 - 2019

Préparé sur une dizaine de soirées autour du feu lors d'une traversée du désert entre Taragalte, oasis du sud-est marocain et Nouakchott au bord de l'océan Atlantique, Amadjar, 9e opus de Tinariwen, a été enregistré à l'issue du périple, dans les environs de la capitale mauritanienne.
Militantes, revendicatives et poétiques à la fois, ces treize chansons puisent leur force à l'essence même du peuple Touareg, à savoir le nomadisme, «une culture, un mode de vie» qu'Abdallah Ag Alhousseyni, l'un des compositeurs, guitaristes et chanteurs du groupe «craint de voir disparaître», comme il nous le confie dans cette interview réalisée à distance par échange de mails.
RFI Musique : En quoi, au-delà de la «belle histoire» pour les médias, du cachet d'authenticité «made in désert», les conditions d'enregistrement de ce 9e album ont-elles influé sur son contenu ?
Abdallah Ag Alhousseyni : Le voyage, la route, le rapport à la nature et le plaisir de se retrouver en dehors de nos tournées sont des éléments qui nous ont permis de faire ce disque, de choisir le répertoire parmi les centaines de chansons que nous avons écrites depuis 30 ans, et d'en composer de nouvelles. Nous avons veillé lors de l'enregistrement, à conserver l'esprit de ces chansons travaillées, répétées, le soir lors des bivouacs, autour du feu.
Quel rapport entretenez-vous avec la nuit ?
La nuit, la chaleur tombe, les bêtes sortent chasser et se nourrir. C'est le moment où nous nous retrouvons pour chanter en préparant le repas du soir. La nuit nous inspire, car nous sommes avec les étoiles.
Au fil des titres, vous nous donnez à découvrir un monde en pleine mutation. Quels sont les changements les plus criants auxquels vous êtes confrontés quand vous rentrez de tournée?
Taqkal Tarha, un des titres qui aborde ce sujet a été écrit il y a longtemps. Si son texte est toujours d'actualité, c'est qu'en fait le monde ne change assez peu ou pas finalement… Le climat change, pas les hommes malheureusement.
Sur Elwan, votre précédent album, vous rendiez hommage aux montagnes sahariennes dans lesquelles vous avez grandi et qui depuis quelques années déjà, sont transformées en zones de conflit que se disputent terroristes islamistes, narcotrafiquants et bandes armées. Quel avenir envisagez-vous pour le Sahara et pour les Touaregs en particulier?
Cela fait plus de 40 ans que notre peuple vit entre cinq frontières suite à la décolonisation et aux tracés qui ont divisé le Sahara en différents pays. Nous souhaitons pouvoir circuler librement sur la terre de nos ancêtres, mais malheureusement cela est de moins en moins possible. Les Touaregs sont de plus en plus contraints à se sédentariser. À cause des sécheresses, du manque d'eau et de pâturage, des conflits ethniques, de l'islamisme radical, notre peuple est obligé de fuir et de s'installer en ville. Si cela continue ainsi, nous allons vers la fin du nomadisme tel que nous l'avons connu, et par conséquent la fin de notre culture, de notre mode vie, simple et proche de la nature.
Tout au long de votre carrière, vous avez collaboré avec des artistes d'autres univers (le producteur et guitariste Justin Adams, la chanteuse pakistanaise Kiran Ahluwalia…). Cette fois-ci vous invitez la griote mauritanienne et joueuse d'ardîn (instrument à cordes joué en Mauritanie et en Afrique de l'Ouest) Noura Mint Seymali et son mari, le guitariste Jeiche Ould Chigaly. Comment s'est faite la connexion?
Nous avons rencontré Noura et Jeiche en tournée, notamment en Australie et nous adorons leur musique. Je les ai contactés à notre arrivée aux abords de Nouakchott pour leur proposer de venir faire de la musique avec nous. Ils ont participé à trois titres d'Amadjar.
Plus surprenant, car plus éloigné tant géographiquement qu'artistiquement, Warren Ellis, le violoniste de Nick Cave, Micah Nelson, le fils Willie Nelson et guitariste de Neil Young, ainsi que les guitaristes de Stephen O' Malley, Cass McCombs et Rodolphe Burger participent aussi à cet album. Ont-ils fait le voyage jusqu'à Nouakchott ?
C'est notre producteur Patrick Votan qui nous a fait découvrir la musique de Warren Ellis, Micah Nelson, Stephen O'Malley et Cass McCombs, et nous a proposé de les inviter en studio. Warren, Stephen et Rodolphe Burger, qui est un ami de longue date d'Ibrahim, ont enregistré à Paris. Quant à Joshua Smith qui mixe notre album, nous avions déjà travaillé en 2014 avec lui sur Emmaar, notre album enregistré en partie dans le parc naturel de Joshua Tree (Californie/USA).
Entretien réalisé par Squaaly in MFI


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