Comme prévu par les observateurs, l'élection présidentielle est fixée au jeudi 12 décembre 2019. Dans un discours à la Nation, annoncé dans la journée d'hier et diffusé à 20h par la télévision nationale, le Chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, a convoqué le corps électoral pour le jeudi 12 décembre et a appelé les Algériennes et les Algériens à élire leur président de la République. Peu avant, il avait signé le décret portant convocation du corps électoral. Dans son discours, le chef de l'Etat a rappelé les efforts qu'il a déployé pour arriver à la solution de l'élection présidentielle, rappelant également la mission qui lui a été confiée par le Conseil constitutionnel dans sa décision, prise en juin dernier. Abdelkader Bensalah a mis en exergue le travail accompli par l'Institution nationale de dialogue et médiation qui a abouti, à l'issue des rounds de dialogue qu'elle a animés, au très large consensus autour de l'élection présidentielle entourée des conditions de transparence et de régularité qui sont maintenant garanties par l'Autorité nationale indépendante en charge des élections. Le Chef de l'Etat a rendu hommage au rôle de l'institution militaire et en particulier le Haut commandement de l'Armée qui a prouvé son attachement à la Constitution. Dans la même journée d'hier, Abdelkader Bensalah avait reçu le président de l'Autorité nationale indépendante en charge des élections, Mohamed Charfi, qui était accompagné des membres de l'Autorité. Le Chef de l'Etat a mis en avant «la disposition de l'Etat à mettre, à la disposition de l'Autorité nationale indépendante en charge des élections, tous les moyens matériels et logistiques et à lui apporter toutes formes d'aide et de soutien, lui permettant d'organiser la prochaine échéance électorale, conformément aux prérogatives qui lui sont conférées par la loi». A l'issue de cette audience, dans une déclaration à la presse, le président de l'Autorité nationale indépendante en charge des élections, Mohamed Charfi, a affirmé, que le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, s'est engagé à mobiliser "tous les moyens" de l'Etat au service et pour la réussite des missions de l'Autorité «unique en son genre en Algérie et dans le monde entier, pour lui faciliter l'accomplissement de ses missions». Toujours hier, dimanche, quelques heures avant la convocation du corps électoral, Abdelkader Bensalah avait également signé les lois organiques relatives au régime électoral et à l'Autorité nationale indépendante des élections. Dans la société civile et dans la classe politique ainsi que parmi les personnalités nationales, et plus largement dans la population, il y a une forte majorité acquise à l'élection présidentielle «dans les délais requis». Depuis le 25 juillet, jour où le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, a reçu les personnalités qui ont constitué l'Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM), dont le coordinateur est Karim Younès, le paysage politique algérien a été radicalement modifié par le dialogue impliquant plusieurs partis politiques, des acteurs de la société civile, des personnalités nationales ainsi que des représentants du «Hirak». L'accélération a été donnée par le Général de corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), qui a souligné, lundi 2 septembre, à Ouargla, lors de sa visite d'inspection et de travail à la 4ème Région militaire, qu'il était «opportun de convoquer le corps électoral le 15 du mois de septembre courant» et que «les élections puissent se tenir dans les délais fixés par la loi» qui répondent à une revendication populaire insistante. Le Général de Corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah avait insisté sur l'installation "rapide" d'une instance nationale indépendante pour la préparation, l'organisation et la surveillance des élections, soulignant la nécessité de la révision de la loi électorale "pour s'adapter aux exigences de la situation actuelle". L'élection présidentielle se tiendra dans les "délais", grâce à la "bonne perception du peuple quant aux agendas de certaines parties, qui n'ont aucun lien avec l'intérêt du peuple algérien", avait encore déclaré le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, mercredi dernier à Constantine, dans une allocution d'orientation prononcée lors une réunion avec les cadres et les personnels de la 1ère division blindée à Barika, au deuxième jour de sa visite en 5e Région militaire.