Le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, a appelé le coordonnateur de l'Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM), Karim Younès, à poursuivre ses efforts et à mener les consultations nécessaires pour former et installer l'autorité nationale indépendante chargée des élections. Un communiqué de la Présidence de la République a fait savoir que le chef de l'Etat a reçu hier au siège de la Présidence de la République, les membres de l'INDM, conduite par son coordonnateur, Karim Younes, lequel lui a remis le rapport final de l'Instance relatif au processus de dialogue et de médiation engagé avec les partis politiques, les représentants de la société civile, les personnalités nationales et des représentants du «Hirak» populaire. Selon le communiqué, «le coordonnateur de l'INDM a présenté un exposé sur les conditions dans lesquelles s'est déroulé le processus de dialogue et de médiation, lors duquel l'Instance a reçu 23 partis politiques et 5670 associations nationales et locales, en sus de plusieurs personnalités nationales». Karim Younes a présenté «les points essentiels du rapport de l'Instance», insistant en particulier sur «les résultats du dialogue, ainsi que les propositions et recommandations formulées par les parties consultées, ayant fait l'objet d'un large consensus». Il s'agit, a-t-il poursuivi, de propositions traduites en deux projets de textes législatifs, le premier modifiant et complétant la loi organique portant régime électoral, et le second, portant création d'une autorité nationale indépendante chargée des élections». Le Chef de l'Etat a pris connaissance des recommandations contenues dans le rapport de l'INDM et les projets de textes proposés, et il s'est engagé à les soumettre, dans les plus brefs délais, au pouvoir législatif pour approbation». Le chef de l'Etat se dit convaincu que ces propositions contiennent suffisamment de garanties pour l'organisation d'une élection présidentielle «remplissant les conditions de crédibilité et de transparence de manière à ne pas remettre en cause ses résultats, ce qui est à même de donner son véritable sens à la volonté populaire pour élire, en toute liberté et souveraineté, la personnalité à laquelle sera confiée la mission de conduire le pays». Abdelkader Bensalah a salué le travail courageux de l'INDM et a fait observer que l'Etat a tenu sa promesse de ne pas être dans le dialogue, tout en exprimant sa satisfaction» du climat de liberté et de transparence ayant marqué le processus du dialogue». «Le processus du dialogue, qui a impliqué différentes parties de la société, notamment des représentants du monde politique, de la société civile et des militants associatifs, a abouti à une convergence de vues sur l'impératif de se diriger vers une élection présidentielle dans les plus brefs délais, en tant que seule solution pratique et démocratique à même de faire sortir le pays de la situation actuelle», a-t-il soutenu, ajoutant qu'elle est la solution tant réclamée à plusieurs occasions. Le chef de l'Etat a salué, également, l'accompagnement et la valorisation de cette approche par l'institution militaire depuis le lancement de ce processus, et ce à travers les allocutions du Général de Corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP). Pour leur part, dans une déclaration à la presse, lue par Karim Younès, à la fin de l'audience accordée par le Chef de l'Etat, les membres de l'INDM ont salué l'accompagnement de l'institution militaire tout au long de ce dialogue. L'INDM a indiqué, samedi à Alger, que l'autorité qui sera en charge de la préparation et de la supervision de toutes les étapes des élections, composée de magistrats, d'avocats et de représentants de la société civile, aura une pleine autonomie dans sa mission pour garantir la régularité du scrutin, et l'administration sera totalement exclue de son organisation. Les propositions recueillies par l'instance, depuis l'entame de sa mission, concluent à l'impératif que l'autorité qui sera en charge de l'organisation des élections «jouisse de l'autonomie morale, administrative et financière» et qu'elle prenne en charge les différents aspects de l'opération électorale, a précisé le président du comité juridique du Conseil consultatif de l'INDM, Lazhari Bouzid, au terme d'une rencontre avec des experts et spécialistes en Droit.