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Le gouvernement opte pour la dépendance financière
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 10 - 2019

Refusant de faire appel au financement international pour soutenir l'investissement stratégique dans le pays, l'ancien gouvernement d'Ahmed Ouyahia avait opté pour la création monétaire. Après l'arrêt définitif de la production monétaire qui, malgré ses conséquences dangereuses et durables sur l'économie du pays, avait réussi à couvrir relativement le déficit budgétaire.
Aujourd'hui, le gouvernement de Bedoui opte pour une solution à revers similaires. Il choisit la voie de la dépendance extérieure en recourant au financement externe au risque périlleux de l'endettement et de la fluctuation de change aux dépens de la monnaie nationale. Hier, Mohamed Loukal, ministre des Finances a affirmé la stratégie de l'emprunt extérieur adopté par le gouvernement pour le développement des projets structurants. Le texte du PLF 2020 a été validé par le Conseil des ministres qui a approuvé le recours au financement extérieur, faisant fi ainsi de l'état vulnérable de l'économie nationale. Un autre crash financier et malaise social attendront les Algériens à l'avenir. Il n'y a pas de moment opportun pour mettre en place une stratégie d'emprunt extérieur, mais des mesures protectrices et prudentielles devront être réfléchies. Ce qui n'est pas le cas avec la décision du gouvernement qui a choisi la facilité et a opté pour sacrifier, une fois de plus, la souveraineté nationale, pour qu'au final le résultat sera mitigé avec un arriéré de mauvaises décisions et graves impacts sur l'économie nationale. L'expérience périlleuse qu'a vécue l'Algérie suite aux emprunts étrangers contractés auprès des institutions de Breton Woods est toujours d'actualité et toujours remise en cause dans la situation de vulnérabilité économique du pays et l'échec de toutes les tentatives de sorties de crise depuis cette affaire. Une alternative minée dont les conséquences s'étaleront sur des années et s'abattront sur le consommateur. Cette fois-ci, l'Algérie optera pour les institutions financières africaines où elle est déjà membre pour d'éventuels emprunts extérieurs. Ce qui, selon le ministre, «n'aurait pas les mêmes répercussions et incidences que celui d'avant». Mohamed Loukal voulait rassurer de cette alternative financière choisie pour soutenir l'économie nationale, mais surtout relancer l'investissement des projets structurants, à l'arrêt par faute de financement. «L'Algérie ne sollicitera pas le Fond Monétaire International (FMI), mais plutôt les institutions financière africaines dont elle est membre», a-t-il précisé. Faisant ainsi allusion à la Banque Africaine du développement (BAD) dont l'Algérie est un membre actif depuis plusieurs années. Cette banque, à l'instar de toutes les autres institutions internationales, dépendent de la même législation que celle imposées par le Fonds monétaire international ainsi que la Banque mondiale. Ces organismes sont interconnectés entre eux et procèdent d'une même façon dans la gestion de la dette extérieure. Même si l'impact serait moins important concernant peut être la monnaie nationale, mais les ratios de la dette resteront élevés et seront évalués en fonction de la réussite ou la rentabilité du projet pris financés. L'Algérie d'aujourd'hui fait face à l'érosion de ses réserves de change à une vitesse vertigineuse, à la baisse d'activité financière et commerciale, à une inflation galopante, une croissance infime et une rente pétrolière dérisoire due au recul des investissements dans le domaine et la chute des prix du pétrole. Une situation cataclysmique qui pousse le pays vers l'endettement extérieur pour limiter les dégâts et surtout œuvrer pour éviter le surendettement. Actuellement, toutes les décisions d'austérités représentent une solution à la crise économique. Pour éviter toute désillusion concernant le retour de l'importation des véhicules d'occasion de moins de trois ans, le ministre des Finances, Mohamed Loukal a signifié hier, que la banque ne fera pas l'intermédiation et n'octroierait pas de devise à l'acheteur. Il précisé que le consommateur devra «se débrouiller pour se procurer de la devise». Une décision unilatérale qui incite le citoyen à se diriger vers l'informel. Encourager ainsi le retour en force des lobbyings de l'automobile et des courtiers. Au même moment, cette décision d'importer des véhicules d'occasion de motorisation «essence» a été rejetée par le ministère de l'Environnement. Un nouveau couac gouvernemental. Le bras de fer et la discordance entame son chemin entre les départements ministériels.

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