En dépit d'une vaste opération de réhabilitation de plusieurs sites sportifs lancée à Oran en prévision de l'organisation dans cette ville de la prochaine édition des Jeux méditerranéens en 2021, le stade d'athlétisme des Castors n'a pas été pris en compte dans cette opération suscitant colère et déception des adeptes de cette discipline. Il s'agit pourtant de l'un des plus anciens stades de la ville qui a enfanté plusieurs champions de la région et qui sert actuellement au seul équipement encore ouvert pour l'entraînement et la compétition. Cependant, l'état dans lequel se trouve ce stade laisse à désirer malgré les efforts consentis par la Ligue oranaise d'athlétisme pour son entretien, mais cela reste insuffisant, selon le président de cette instance, Brahim Ammour. «C'est vraiment regrettable qu'une infrastructure aussi importante que le stade d'athlétisme des Castors soit délaissée de la sorte par les services concernés. A notre niveau, à la Ligue oranaise d'athlétisme, nous sommes en train d'essayer de la garder en vie, mais les moyens financiers nous font défaut», a déploré M. Ammour dans une déclaration à l'APS. Cet équipement sportif a commencé à se dégrader depuis le début des années 2000, lorsque les footballeurs du MC Oran qui s'entraînaient le plus souvent sur les lieux, n'y ont plus mis les pieds. A l'époque, les sportifs de l'athlétisme pensaient qu'ils allaient bénéficier «exclusivement» de cette installation. Peine perdue, puisque au fil des années, l'état du stade allait de mal en pis, au grand dam des sportifs de la ville et de la région, sachant que les lieux servaient souvent pour accueillir les championnats régionaux d'athlétisme. «Figurez-vous que la piste d'athlétisme n'a pas été refaite depuis 25 ans. Elle est même devenue un véritable danger pour la santé des coureurs étant donné qu'elle les expose aux blessures», a encore souligné le patron de la Ligue locale d'athlétisme. Disposant également d'un grand terrain en gazon naturel, cet acquis n'est plus exploité comme il se doit, au moment où la tutelle se dit vouloir réhabiliter les pelouses en herbe. «Outre ce grand terrain en pelouse naturelle, mais en piteux état, plusieurs salles dans ce stade auraient pu être exploitées dans la préparation des athlètes, tout comme aussi le terrain de handball en plein-air complètement délaissé», a tonné le même responsable. Face à cette situation, les autorités locales ont été saisies à maintes reprises, selon Ammour, mais en vain, vu que ce dernier n'a eu comme réponse que «des promesses restées lettre morte». «L'ex-wali m'a reçu pendant un quart d'heure. Il s'est engagé à prendre en charge ce dossier, mais rien de cela ne fut. Nous avons profité de la récente visite du ministre de la Jeunesse et des Sports pour lui exposer le problème, il nous a promis de s'en occuper. J'espère que cette fois-ci sera la bonne», a-t-il souhaité. Cela se passe au moment où l'ambigüité perdure toujours à propos de la nature juridique de cette infrastructure, et c'est ce qui lui a joué un mauvais tour. «On ne sait toujours pas si cette enceinte appartient à l'APC ou qu'elle s'agit d'un domaine de la wilaya. Lors de la visite du ministre, vendredi passé, il s'est dit prêt, par le biais de direction locale de la Jeunesse et des Sports, à la prendre en charge, mais il faudra d'abord régler ce problème d'ordre juridique», a expliqué le président de la Ligue oranaise d'athlétisme, un ancien coureur international qui milite depuis plusieurs années pour la relance de la discipline dans la capitale de l'Ouest. A ce propos, le même responsable a salué l'engouement des jeunes pour l'athlétisme, comme l'atteste l'augmentation des clubs affiliés à sa structure passé cette saison de 16 à 20 clubs. «C'est un signe encourageant, même s'il faudra qu'il soit accompagné par l'amélioration des installations sportives pour mettre les sportifs dans de bonnes conditions. Le meilleur moyen de relancer la discipline et le sport en général, c'est de réhabiliter le sport scolaire, jadis un véritable pourvoyeur de talents», a estimé M. Ammour, dont la Ligue qu'il préside bénéficie seulement d'une somme de 500.000 DA en guise de subvention annuelle de la part de la DJS, «une somme que touche un joueur de football remplaçant au sein d'un petit club de football», a-t-il commenté. Il a enfin regretté que le stade «Ahmed-Zabana», doté pourtant d'une piste d'athlétisme, n'est plus ouvert pour les sportifs de cette discipline, alors qu'il aurait pu rendre d'énormes services aux coureurs.