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Sans maîtrise des nouvelles technologies, pas de sécurité et pas de développement
Publié dans La Nouvelle République le 30 - 10 - 2019

Le Général de Corps d'Armée, Vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire -(Algérie) a effectué, le 27 octobre 2019, une visite de travail aux Etablissements du Département transmissions, systèmes d'information et guerre électronique, en 1re RM, afin de superviser l'inauguration officielle du Centre national des transmissions de l'ANP, qui devrait renforcer ses capacités dans ce secteur stratégique.
Les motivations des pirates informatiques ont évolué : du piratage de logiciels de la part d'amateurs dont la motivation essentielle consistait à voler pour leur usage personnel, nous sommes passés à un piratage «professionnel» d'ordre économique (détournements d'argent) et piratage industriel, proche de l'espionnage. Au-delà donc des risques techniques qu'imposent les Tic, la sécurisation des données informatiques commence par la sécurisation et la sensibilisation des ressources humaines. Les interceptions de communications ont aussi évolué. Des écoutes téléphoniques nous sommes passés aux interceptions des messages électroniques.
Lorsqu'un mail est envoyé de façon habituelle, il n'est pas crypté et peut transiter par une dizaine de proxies qui jalonnent le parcours vers sa destination. Or, ces derniers conservent, pour des raisons techniques mais aussi légales, une copie des messages reçus. Les informations contenues dans le corps du message et dans les fichiers joints peuvent donc être lues par autant de responsables de proxies que nécessite le trajet. Les vols de documents ne se produisent pas seulement en accédant, à distance ou non, à un ordinateur ou un serveur, mais également de la façon la plus inattendue par les photocopieuses. Chaque fois que l'on copie un document sur un copieur moderne, une copie est enregistrée sur le disque dur de la machine.
Elles sont ainsi devenues de véritables centres de stockage informatisés, et cela très souvent à l'insu des dirigeants et salariés des entreprises. Les copieurs et les machines multifonctions les plus modernes stockent les informations avant de les imprimer, des experts en informatique peuvent donc ensuite très facilement récupérer ces informations, d'autant plus que la plupart d'entre elles sont généralement connectées à un réseau, soit via un PC (imprimante partagée), soit grâce à une adresse IP propre.
L'Algérie face aux enjeux de la nouvelle société de l'information 2020/2030
Au cours de ces dernières années l'industrie des TIC a grandement contribué à la croissance de l'économie et reste un secteur important dans les échanges commerciaux au niveau mondial ainsi que pour le développement du commerce intra entreprises. En Algérie, la 4G a été récemment installée avec un retard car la 3G est largement dépassée et ce, afin de réaliser le saut technologique car les compétences existent. Chaque jour, de nouvelles avancées technologiques rendent plus obsolètes les progrès antérieurs. D'où les enjeux – en termes d'opportunités mais aussi de risques de marginalisation de l'Algérie – que représentent les NTIC pour la croissance et le développement social.
Ce retard est dû en partie aussi au problème des mentalités et des attitudes négatives qui entravent la réalisation de projets novateurs et très intéressants, que proposent des spécialistes. Une étude algérienne montre que seulement 15% des PME algériennes sur les 321.000 recensées utilisent les technologies de l'information et la communication (TIC) dans leurs activités selon l'Agence nationale de développement des PME (ANDPME. Dans le classement 2018 de l'indice des pays les plus innovants (Bloomberg Innovation Index) qui mesure l'impact de l'innovation dans l'économie se base aussi sur 7 critères:– la recherche et développement, la valeur ajoutée manufacturière, la productivité, la densité de la haute technologie, l'efficacité du secteur tertiaire, la concentration de chercheurs, le nombre de brevets.
Dans ce classement 2018, la Corée du Sud et la Suède conservent leurs premières positions, rejointes au 3e rang par Singapour., l'Algérie est totalement absente du classement du top 50. Le premier pays arabe classé est la Tunisie qui se retrouve au 43e rang dans le Top 50 de ce classement. La Tunisie est en 1ère position des pays africains, gagnant ainsi 2 places par rapport au classement précédent et le Maroc est classée à la 50eme place. Pour 2018, l 'Absence de l'Algérie s'explique par le manque d'utilisation et de développement des TIC dans la vie quotidienne notamment l'absence du E-paiement et le E-Education. Autre classement, l'Algérie dispose d'une des connexions Internet les plus lentes au monde.
Dans le dernier Worldwide broadband speed league 2018″, qui établis annuellement un rapport sur les débits de pas moins de 200 pays (le classement de cette année a été établit sur la base de 163 millions de tests concernant 200 pays), l'Algérie, avec une vitesse de téléchargement de 1,25 mbps (Mégabits), s'est retrouvé à la 175e place. Selon ce rapport, il faudrait 9 heures et 7 minutes pour qu'un internaute algérien puisse télécharger un film de 5 GB (giga bits), alors que ce temps est de 11 minutes et 18 secondes seulement au Singapore, premier au classement, avec un débit de 60,39 mbps. Hormis le Yémen, dernier au classement, et l'Irak, 178e, tous les autres pays nord-africains et arabes devancent l'Algérie.
A titre d'exemple, l'Egypte est 170e, la Tunisie 112e, le Maroc 105e et la Palestine 154e. Pour le haut du classement, en dehors du Singapore (1er), tous les autres pays du Top 10 sont européens. Par contre, le meilleur pays africain, en termes de vitesse de téléchargement, est le Madagascar (22emondialement) avec une connexion de 24,87 mbps. Celui-ci est suivi du Kenya, 64e, et l'Afrique du Sud 76e. Il faut noter en dernier lieu que durant l'année passée, l'Algérie était 161e sur un ensemble de 189 pays classés. Par ailleurs, selon l'édition 2018 rendue publique le 5 décembre 2018 du Global Knowledge Index, élaboré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD qui mesure le concept multidimensionnel de la connaissance s'appuyant sur sept indices sectoriels, l'enseignement pré-universitaire ; de l'enseignement et la formation professionnels et techniques ; de l'enseignement supérieur et la recherche ; du développement et l'innovation ; des technologies de l'information et de la communication ; de l'économie ; et de l'environnement général favorable) l'Algérie est classée à la 104ème position sur 134 pays étudiés dans le cadre de cette deuxième édition du GKI,. Au plan arabe, l'Algérie est très loin derrière les Émirats arabes (19e), le Qatar (43e), le Bahreïn (44e), le Koweït (50e), Oman (62e), l'Arabie Saoudite (66e), le Liban (74e), la Jordanie (76e), la Syrie (103e).
Au niveau nord-africain notre pays est relégué à la 4ème position derrière la Tunisie (82e), le Maroc (94e) l'Egypte (99e), et fait juste légèrement mieux que la Mauritanie (131e). Quant à l'Indice global d'innovation (Global Innovation Index), un classement mondial des pays selon leurs capacités et résultats d'innovation économique publié chaque année par l'université américaine Cornell, l'Institut européen d'administration des affaires (INSEAD) et l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (WIPO), en 2017 l'Algérie s'est placée à la 108e position (sur 127) et en 2018, sur un total de 126 pays l'Algérie obtient un score de 23.87 points sur 100, reculant ainsi de deux rangs par rapport à l'année dernière, a été classée à la 110e place juste avant le Cameroun et le Mali.
Derniers classements, pour 2019, selon l'indice mondial 2019 de l'innovation de l'OMPI qui s'appuie, par ailleurs, sur 80 indicateurs, comme l'environnement la politique, l'éducation, l'infrastructure et le perfectionnement des entreprises, l'Algérie est classée à la 113eme place parmi les 129 pays évalués par l'OMPI, en baisse de 3 places par rapport au classement de l'année 2018.
Dans le rapport Doing Business 2019 de la Banque mondiale l'Algérie stagne à la 157e place mondiale sur 190 pays classés, la Tunisie à la 78e place, contre 80 en 2018, et le Maroc à la 53e position mondiale. Le Niger et le Mali ont les meilleures notes que le plus grand pays d'Afrique avec respectivement 132e et 148e places. Avec un score de 48,6 points seulement, l'économie algérienne est perçue comme l'une des plus fermées du monde et où il y a des difficultés à faire des affaires Les lenteurs administratives, la bureaucratie, la sclérose du système financier, le foncier, la corruption, le système socio-éducatif avec al baisse du niveau sont les principaux freins à la création d'entreprise avec la détérioration du climat des affaires.
A l'octroi des prêts ,elle est classée 181e sur 190 pays, 179e dans la protection des petits investisseurs, 152e dans la facilitation de création d'entreprise, 172e dans le commerce transfrontalier, 158e dans le paiement des taxes et impôts, 121 dans l'obtention de permis de construire et 165e dans la facilitation de transfert de propriété et pour le raccordement à l'électricité102e mondiale.
Cependant il ne faut pas avoir une vision totalement négative, bien que beaucoup d'efforts restent à faire. Selon la dernière édition de l'enquête bisannuelle de l'Organisation des Nations Unies sur l'Inde de développement l'E-Gouvernement en 2018 dans le monde, publié le 19 juillet 2018 «en règle générale, il existe une corrélation positive entre le niveau de revenu du pays et son classement en matière d'administration électronique.
Les pays à revenu élevé ont des scores EGDI très élevés ou élevés. Ce n'est pas universel, cependant. vingt-deux pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et 39 pays à revenu moyen inférieur ont des scores EGDI inférieurs à la moyenne mondiale de l'EGDI et 10 pays du groupe des pays à revenu moyen inférieur ont des scores supérieurs à la moyenne mondiale. En revanche, les pays à faible revenu restent à la traîne en raison du niveau relativement faible de développement de toutes les composantes de l'indice.
Le système d'information en Algérie doit être repensé
Les statistiques sont désormais abondantes aux échelons national, régional et mondial, jouant un rôle de plus en plus grand dans nos sociétés et nos administrations publiques servant couramment à informer les débats publics, la formulation des politiques et la prise de décisions commerciales, posant le problème de leur qualité, de la compilation et de leur sélection.
(A suivre)
Professeur des universités, Dr Abderrahmane Mebtoul ancien haut magistrat


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