L'Association des défenseurs des droits de l'Homme sahraouis (Codesa) a condamné, samedi, les crimes commis par le Maroc contre les Sahraouis dans les villes occupées du Sahara occidental, appelant à la mise en place d'un mécanisme onusien de surveillance des droits de l'Homme. Dans un rapport sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupés, le bureau de la Codesa a réitéré sa ferme condamnation des crimes atroces commis contre les Sahraouis pacifiques par le Maroc, réitérant par la même occasion l'appel à la mise en place d'un mécanisme des Nations Unies pour surveiller et rendre compte des droits de l'Homme dans les territoires occupés. Ce rapport, explique la Codesa, vise à nouveau à traiter des violations des droits de l'Homme perpétrées par les forces marocaines du 2 au 31 octobre 2019 à l'encontre de civils sahraouis dans les villes occupées du Sahara occidental, où ces forces continuent de confisquer les droits civils, politiques et économiques, les droits sociaux et culturels des Sahraouis "en violation flagrante du droit international humanitaire". Ces violations ont déjà été évoquées par plusieurs organisations internationales de défense des droits de l'Homme et d'une série de résolutions des Nations Unies sur la question du Sahara occidental. Dans le rapport, concernant le chapitre «Détentions politiques et procès inéquitables contre des civils sahraouis», la Codesa a indiqué que les tribunaux marocains ont continué à poursuivre les civils sahraouis qui ont fait l'objet d'arrestations arbitraires dans le cadre de manifestations pacifiques, exigeant, dans le texte, la libération de tous les détenus politiques sahraouis. Abordant «la situation désastreuse et l'indifférence à l'égard des conditions de santé des détenus politiques sahraouis», l'organisation sahraouie de défense des droits de l'Homme a souligné que malgré plusieurs années de détention et de procès d'un groupe de défenseurs des droits de l'Homme et de prisonniers politiques sahraouis, les autorités d'occupation marocaines continuent de les harceler et de les empêcher de jouir pleinement de leurs droits en vertu de l'ensemble de règles minima pour la protection des prisonniers, et n'hésitent pas à faire pression sur leurs familles. La Codesa a soutenu que plusieurs violations des droits de l'Homme ont été enregistrées dans ce domaine en rapport avec la période considérée (2 au 31 octobre). L'organisation sahraouie a également affirmé dans le chapitre intitulé: «Empêcher et confisquer le droit d'expression et de manifestation pacifiques», que l'Etat d'occupation a continué de confisquer le droit des civils sahraouis à l'expression et à la manifestation pacifiques dans les villes du Sahara occidental en assiégeant de nombreux sites et lieux appartenant à divers organismes sahraouis et les empêchant d'y accéder, en utilisant divers outils et moyens répressifs accompagnés de pratiques dégradantes de la dignité humaine. La Communauté internationale appelée à assumer ses responsabilités L'Association des défenseurs des droits de l'Homme sahraouis a exprimé, dans son rapport, sa solidarité avec toutes les victimes des violations des droits de l'Homme commises par l'Etat marocain et leurs familles, condamnant la violation continue par le Maroc des droits fondamentaux des civils sahraouis et l'utilisation de tous les moyens de pression pour les priver de leur droit à la liberté d'expression et à la manifestation pacifique. Dans ce contexte, la Codesa a demandé à la communauté internationale d'assumer toute sa responsabilité pour garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, de bénéficier de ses ressources naturelles, minérales et marines et d'éliminer le mur de sable et le mur militaire entourés de millions de mines d'une manière qui menace la sécurité et la stabilité et porte atteinte aux droits fondamentaux du peuple sahraoui. Elle a également réitéré son appel pour la mise en place d'un mécanisme des Nations Unies pour surveiller et rendre compte de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental, exigeant, par ailleurs, de faire pression sur l'Etat marocain pour qu'il libère des défenseurs des droits humains, des blogueurs, des syndicalistes et tous les prisonniers politiques sahraouis dans des prisons marocaines, tout en annulant les divers suivis inclus dans le procès-verbal de la police judiciaire afin de faire pression sur les civils, notamment les étudiants, les chômeurs, les blogueurs, les syndicalistes et les défenseurs des droits de l'homme sahraouis. Le rapport demande également ouverture et la garantie d'entrée au Sahara occidental pour les observateurs étrangers, les organisations humanitaires et aux droits de l'Homme, pour les instances parlementaires et syndicales et à la presse internationale.