«Les violences qui émaillent les mouvements de protestations et marches en opposition à l'élection présidentielle prochaine seraient une atteinte au «pacifisme» du mouvement populaire ainsi qu'à la sincérité des revendications du peuple depuis le début du «Hirak», a indiqué, hier, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi. Une réponse limpide et expéditive aux questions des journalistes sur les arrestations qui touchent en grande «pompe» certains activistes et manifestants. Il a profité de l'occasion pour rappeler l'importance de maintenir le caractère pacifique des marches populaires qui ont permis de démystifier «la bande» et d'anticiper le pas pour résoudre la crise politique qui ronge le pays à travers l'organisation des élections présidentielles qui sont «l'unique issue pour éviter d'aller vers l'impasse», a-t-il prévenu, en évoquant les manœuvres de certaines parties qui œuvrent dans l'ombre. Le président de l'ANIE a réitéré, par conséquent, l'engagement de l'Etat pour venir à bout de tout acte obscure qui tend à nuire au citoyen ou à l'Algérie, notamment, en cette période électorale, expliquant que ces «personnes» profitent de l'instabilité politique pour propager ses idéologies et tenter d'avorter le déroulement de la campagne électorale qui jusqu'à maintenant est dans la bonne voie, a-t-il laissé comprendre, reconnaissant toutefois, la constatation de quelques incidents qui restent isolés comparé à l'ampleur de la volonté et de l'intérêt des Algériens à voter pour reconstruire une nouvelle Algérie. Concernant, les manifestations qui s'organisent quotidiennement, en parallèle, des sorties électorales des candidats en lice pour les présidentielles du 12 décembre prochain, l'ancien ministre de la Justice a mis en garde contre les effets pervers de certaines parties qui mènent des «campagnes de propagandes agressives à l'égard des candidats», tout en appelant à la vigilance et à la prudence, sans pour autant discréditer l'opinion ou la position de ceux qui s'opposent à l'élection présidentielle étant dans leur droit. «Celui qui veut boycotter est libre mais attention à la violence» a-t-il averti, en saluant le rôle des médias dans l'éclairage de l'opinion publique, de manière objective et sans diffamation. Commentant les trois jours de la campagne électorale et le comportement des candidats, Mohamed Charfi a révélé qu' «aucun dépassement flagrant n'a été enregistré lors des trois premiers jours de la campagne. Tout se déroule dans la conformité». Il a au passage rappelé la mission de l'instance de surveillance des élections qui œuvre pour garantir toutes les conditions nécessaires au bon déroulement du rendez-vous électoral et surtout menace de sanctionner tous ceux qui «transgressent et enfreignent» les règles. Le président de l'ANIE a annoncé, à l'occasion, la création d'une page facebook officielle de l'Autorité, et ce, dans l'objectif de lutter contre la prolifération des «fake news» sur les réseaux sociaux et qui ont eu raison de plusieurs opinions en raison du manque d'authenticité et de véracité des informations diffusées ou relayées sur les réseaux sociaux. Questionné sur la véracité de l'information sur l'implication d'hommes d'affaires suspectés dans des dossiers de corruption de financer la campagne électorale de certains candidats, Mohamed Charfi a affirmé ne pas «être au courant de cette situation», expliquant que «les enquêtes dans ce genre de dossiers sont assez complexes». Il a estimé que le plus important à l'heure actuelle est de voter, évoquant un nombre de 24 millions d'électeurs enregistrés dans le fichier électoral.