Les enseignants du primaire poursuivent leur grève cyclique de trois jours (lundi, mardi, mercredi) et font, maintenant, courir le risque, par cette action, de compromettre les compositions de fin du premier trimestre. Cette situation a créé une forte inquiétude chez les parents d'élèves qui, selon certains échos, non seulement ne sont pas contents de voir cette grève se prolonger mais, auraient dénoncé également l'utilisation qui serait faite des élèves pour porter les pancartes sur lesquelles sont inscrites les revendications des enseignants. Ce lundi, encore une fois, les enseignants du primaire, venus de plusieurs wilayas, ont observé, devant l'annexe du ministère de l'Education nationale à Alger, un sit-in pour réitérer leur attachement à leurs revendications professionnelles et pédagogiques, appelant la tutelle à la prise en charge immédiate de leurs préoccupations. Un important dispositif de police a été mis en place sur les lieux pour préserver l'ordre public. On sait que le Collectif des enseignants libres du cycle primaire, organisé en sections régionales, a menacé de durcir son mouvement et a évoquer d'autres formes d'action si ses revendications ne reçoivent pas un écho positif. Le mouvement des enseignants du primaire, déclenché de façon anonyme depuis deux mois, à partir des réseaux sociaux, a entraîné de sérieuses perturbations dans l'enseignement, allant parfois même jusqu'à la paralysie. Cette situation a suscité chez les parents d'élèves une grosse inquiétude du fait de l'impact de la grève sur la scolarité et aussi du risque que les enfants soient livrés à la rue. Se faisant rassurant, le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, a estimé que les grèves n'impacteront pas négativement la scolarité des élèves. Le recours aux vacances d'hiver serait envisagé pour rattraper les cours qui n'ont pas été dispensés et sauver ainsi le trimestre. Le ministère de l'Education nationale a déjà eu à démentir des informations faisant état de changements dans le calendrier des compositions du premier trimestre de l'année scolaire en cours. Le ministère a fait savoir par un communiqué qu'aucun changement n'est intervenu dans le calendrier des compositions du premier trimestre et ce conformément à l'instruction ministérielle numéro 720 du 5 novembre 2019. Les revendications des enseignants du cycle primaire visent à leur créer de meilleures conditions socioprofessionnelles pour exercer leur métier en ayant recours à des moyens pédagogiques en rapport avec les exigences de leur noble mission. Ces revendications qui ont été reconnues légitimes par le ministre de l'Education nationale, sont inscrites dans leur mission pédagogique à l'égard des élèves. Les enseignants demandent la révision du décret exécutif n° 12/240 portant sur le statut principal des corps communs de l'Education nationale, le reclassement, l'augmentation des salaires et la réduction du volume horaire, «l'assimilation dans la classification du rang de l'emploi des catégories des enseignants des trois paliers», «le réexamen des heures de travail du cycle primaire qui dépassent la capacité d'assimilation de l'élève», «le réexamen des programmes et méthodes du cycle primaire ainsi que les missions confiées à l'enseignant qui doit accompagner l'élève à la cantine scolaire et le surveiller». Ils demandent également l'uniformisation des fiches techniques et des approches pédagogiques pour les manuels scolaires du primaire et exigent que leurs missions soient strictement inscrites dans le cadre pédagogique, ce qui signifie qu'il faut leur éviter les missions annexes ou accessoires comme les séances d'éducation sportive ou la surveillance des élèves. A propos de la revendication concernant le statut, le ministre de l'Education nationale a affirmé, au début de ce mois, qu'il devait soumettre la question de traitement des carences contenues dans le Statut du secteur de l'éducation nationale au Gouvernement. Le ministre a affirmé que les revendications des enseignants du cycle primaires font partie des dossiers pris en charge et examinés avec le partenaire social, c'est-à-dire les syndicats, dans le cadre de la loi, à travers un dialogue associant les représentants des enseignants et l'administration centrale du secteur. Il a prôné le dialogue et le discours responsable pour régler les problèmes. Un membre de la Coordination nationale des enseignants du primaire avait également souligné l'attachement au dialogue des enseignants du primaire.