Le Directeur général sportif du Mouloudia d'Alger, Fouad Sakhri, a bien fini par avoir raison. Il a limogé, mercredi dernier, le technicien français Bernard Casoni ainsi que l'ensemble de son staff. La réaction du coach ne s'est pas faite attendre. Il annonce qu'il saisira la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL), non seulement, mais également la FIFA pour rupture abusive de contrat le liant au MCA, et en conséquence, il ne quittera pas le pays sans avoir récupéré ses indemnités. Ce n'est certes pas une surprise, tout le monde s'y attendait. Du moins une bonne partie des supporters et des observateurs proches du club. Sauf que cette décision n'aurait pas fait l'unanimité, dont celle du président du Conseil d'administration, Achour Betrouni, qui se serait opposé à ce limogeage. Faudrait-il y voire un début de durcissement dans leurs relations ? La question est plantée. Les commentaires s'installent. La réaction qui ferait du bruit après cette décision est celle relative aux indemnités, ce club traverserait une situation financière très délicate. Alors, que fera le MCA pour répondre aux droits du technicien ? Où ira-t-il puiser la somme qu'exigera le technicien français ? Le ressort est déjà bien tendu et il ne sera pas facile de les satisfaire, font remarquer ceux qui réagissent contre cette décision dont Betrouni, qui reconnaît que «l'initiative de Sakhri est illégale, surtout que cela coûtera à la trésorerie du club le versement au minimum de 8 salaires à Casoni (5 mois de salaires en retard et 3 en guise d'indemnités). Il qualifie cette décision d'«irréfléchie» et «loin d'être sage», préférant pour l'heure «temporiser» afin d'«éviter de perturber les joueurs à l'approche d'un match important en Coupe arabe», confiera-t-il à l'APS. Pour sa part, Sakhri, estimant que ce genre de décisions n'était pas du ressort du Conseil d'administration, a-t-il asséné et qu'«on ne pouvait pas garder Casoni encore plus longtemps, il a échoué dans sa mission, chose qui m'a poussé à le limoger», a-t-il tranché, avant de plaider sa cause, soulignant qu'«avant d'être un dirigeant, je suis d'abord un fervent supporter du MCA. Je suis prêt à accepter un éventuel limogeage, car j'ai la conscience tranquille», dira-t-il. Face à ce bras de fer engagé avec le directeur sportif, Casoni, avant d'enfourcher son cheval, a pris la précaution de s'assurer que les rênes étaient bien ajustées, et ce, afin de rester dans le cadre des clauses du contrat signé avec le MC Alger. Voyant venir ce limogeage, et en homme averti, il se fait accompagner par un huissier de justice à l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration de Aïn Benian où l'équipe s'entraînait, et ce, pour assurer la séance de la reprise des entraînements. «Vous constatez de vous-même, dira le technicien qui se voit interdire l'accès à l'Ecole par des agents de sécurité sur instruction du directeur sportif, Fouad Sakhri. (Sauf que dans de pareils cas et partant du fait que l'ESHRA ne relève juridiquement pas du club, nombreuses sont les personnes qui s'interrogent sur cette interdiction à l'Ecole, du fait qu'il n'existe aucun conflit entre le technicien français et l'Ecole, alors pourquoi les agents de sécurité lui aient interdit l'accès ?). Fort de ce constat juridique, il piqua d'abord une crise de nerfs avant d'en informer l'ambassade de France de l'interdiction qui lui a été imposée d'accéder au lieu d'entraînement de l'équipe, l'empêchant ainsi de faire son travail. En attendant, c'est Mohamed Mekhazni qui prépare l'équipe pour le match de ce lundi face aux Forces Aériennes irakiennes, qu'elle affronte en match retour des 8es de finale de la Coupe arabe des clubs à 20h, au stade Mustapha Tchaker de Blida. Pour rappel, le match aller, disputé à Erbil en Irak en novembre dernier, s'était achevé sur un score de parité (0-0), et le qualifié affrontera en demi-finale le Raja de Casablanca (Maroc), au début du mois de janvier prochain.