Il reste maintenant le plus dur à faire pour le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, reconstruire un pays dans l'unité et la concertation, et surtout régler les questions les plus urgentes, dont figure en particulier la mise en place de ses promesses électorales à la carte de ses engagements pour placer des jeunes à la tête des postes de responsabilité. En effet, pour la première fois de son histoire, l'Algérie organise une présidentielle entourée de suspens, d'interrogations et d'enthousiasme. A n'en pas en douter, les premières décisions prises par le nouveau Président aspirent à apaiser la situation et tenter, tant bien que mal, de «plier la page et s'ouvrir sur un avenir meilleur ». Après son intronisation officielle, les quelques décisions prises par Abdelmadjid Tebboune s'annoncent comme un prélude de la mise en œuvre d'une nouvelle politique plus persuasive visant à apaiser la situation. Egalement perçues comme le début des préparatifs de l'organisation du dialogue national inclusif, considéré comme le travail principal du nouveau président auquel il avait appelé le jour même de l'annonce de son élection à la tête de la présidence du pays. L'acceptation de la démission du désormais ex-Premier ministre, Noureddine Bédoui et le limogeage du ministre de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire, Salah Eddine Dahmoune expriment sa détermination de concrétiser ses propositions électorales et de répondre aux besoins de la conjoncture actuelle. Les deux décisions ont été prises quelques heures après qu'Abdelmadjid Tebboune ait prêté serment jeudi dernier en qualité de Président de la République élu, lui permettant en tant que chef de l'Etat de prendre ses fonctions et d'entamer ses missions et chantiers en attente. C'est suite à la prise de ses fonctions que le président de la République a commencé à mettre en œuvre des procédures rigoureuses afin de traiter dans l'urgence et sans perdre du temps les dossiers impératifs en suspend après plusieurs mois de crise profonde qui a paralysé l'activité politique et économique du pays, et ce, en dépit des efforts du chef d'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah pour remédier à la situation. Jugée comme une priorité, Abdelmadjid Tebboune a procédé à la nomination du ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum, Premier ministre par intérim et chargé les membres de l'actuel Gouvernement de poursuivre leurs missions de gestion des affaires courantes, après la démission du désormais ex-chef du gouvernement, Noureddine Bedoui, suivie par une autre action décisive celle du limogeage de Salah Eddine Dahmoune en sa qualité de ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, selon un communiqué de la présidence de la République. Ce n'est que le début car le nouveau magistrat suprême devra nommer et constituer prochainement le nouveau gouvernement, qui sera selon lui composé de nouvelles têtes, jeunes technocrates et compétentes. Une promesse qu'il a réitérée lors de son discours qui a suivi son investiture. Une annonce qui tient en haleine plus d'un, notamment, des politiques qui ont l'habitude de connaitre ou de supposer bien à l'avance les noms des hauts cadres de l'Etat. Un privilège qui semble ne plus leur appartenir. Le nouveau chef de l'Etat maintient ainsi le suspens et prévoit, selon les temps et rumeurs qui courent des surprises. Ce qui traduirait et refléterait l'attente des Algériens en quête de changements et de représentations politiques intègres prêtes à servir le peuple et le pays. Une étape décisive pour maintenir une certaine stabilité politique avant d'ouvrir les chantiers « «sensibles et décisifs » pour sortir de la crise afin de régler les conflits internes. Une évidence au niveau national et international. A la croisée des chemin, Abdelmadjid Tebboune pondéré, charismatique qu'il soit devra relever un défi de taille, remettre le pays sur les rails.